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Soyons des témoins de vie !

Publié par jeunescathos le 12 février 2014 - A la Une, Société

Le p. Gérard Le Stang nous fait méditer sur l’évangile du 7 février où une jeune fille devient malgré elle complice de la mort de Jean le Baptiste. Et vous, quels ont été les ‘témoins de vie’ sur votre chemin ?

(Pour lire l’évangile, voir ci-dessous.)

Crédits : M. Migliorato-CPP-Ciric

Crédits : M. Migliorato-CPP-Ciric

La fille d’Hérodiade fait son entrée et danse. Elle attire l’attention et plaît à la cour.  Elle s’en trouve triplement piégée : piégée par l’attrait que sa beauté a suscité chez les hommes, piégée par la perspective d’un cadeau somptueux, et piégée enfin par son obéissance sans recul à une mère cruelle. Conséquence: cette belle jeune fille pleine d’avenir devient complice d’un crime horrible. Elle entre dans la postérité comme protagoniste de la sinistre histoire du mal, ou la méchanceté se mêle à l’insoutenable… Elle annonce en même temps la croix du Sauveur.

Cette jeune fille aurait pu, pourtant élever les cœurs par sa danse, comme David tournoyant devant l’Arche. Elle aurait pu ouvrir le « bal de l’obéissance » dont parle Madeleine Delbrêl pour décrire sa relation avec Dieu, faite de choix adulte et d’abandon total. Elle aurait pu comme sainte Thérèse de Lisieux, tout vouloir et tout recevoir en cadeau. Elle aurait pu entrer dans l’eucharistie de Jésus au lieu d’avoir à vivre ce simulacre pervers de repas d’alliance où le plat qui circule contient la tête du précurseur. Elle avait cela en elle, mais elle fut trompée. Jeune femme souillée dans sa beauté et brisée dans son élan filial et l’immensité de son désir, les portes de la joie divine se sont fermées devant elle. Elle n’a pas rencontré de vrais témoins.

 Des Salomé, le monde est rempli,  jeunes livrés au contre-témoignage de leurs pairs ou de leurs aînés. Mais le monde est plein aussi de personnes capables d’ouvrir à la gratuité, de libérer les vrais désirs et d’initier au bal de la belle obéissance, là où tant de Salomé attendent une parole qui fait vivre. Dans bien des lieux de ce monde, des consacrés, hommes et femmes disent : viens et vois, le chemin de la plénitude est autre. La joie est possible. Le pardon aussi et la guérison de ces blessures du corps et du cœur qui semblent parfois sceller les destins.

Ils ouvrent ainsi des voies vers Jésus. Si la Parole de Dieu fait mémoire en ce jour de David et de Jean-Baptiste, Roi psalmiste et prophète martyr, c’est parce que leur nom tourne vers celui de Jésus, le fils de David dont certains pensent qu’il est Jean-Baptiste ressuscité. Ces hommes préfigurent les saints et les saintes de l’ère chrétienne, canonisés ou pas, qui continuent aujourd’hui encore à ouvrir la voie vers l’amour de Jésus, vers son cœur ouvert, à vivre mieux l’Evangile, pour qu’il résonne partout comme parole de salut et de vie… pour que de partout on vienne au Christ…  en dansant de joie !

Gérard Le Stang - vignette

Le père Gérard Le Stang est secrétaire général adjoint à la Conférence des évêques de France.

Evangile selon saint Marc (Marc 6, 14-29)
Comme le nom de Jésus devenait célèbre, le roi Hérode en entendit parler. On disait :
« C’est Jean le Baptiste qui est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles. »
Certains disaient : « C’est le prophète Élie. »
D’autres disaient encore : « C’est un prophète comme ceux de jadis. »
Hérode entendait ces propos et disait : « Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! »
Car c’était lui, Hérode, qui avait fait arrêter Jean et l’avait mis en prison.
En effet, il avait épousé Hérodiade, la femme de son frère Philippe, et Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mettre à mort. Mais elle n’y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé, et pourtant, il aimait l’entendre.
Cependant, une occasion favorable se présenta lorsque Hérode, pour son anniversaire,
donna un banquet à ses dignitaires, aux chefs de l’armée et aux notables de la Galilée.
Le Festin d'Hérode à qui Salomé réclame la tête de St Jean-Baptiste. Peintures murales de Matteo GIOVANNETTI, 1346-1348 dans la Chapelle Saint Jean, Palais des Papes, Avignon

Le Festin d’Hérode à qui Salomé réclame la tête de St Jean-Baptiste. Peintures murales de Matteo GIOVANNETTI, 1346-1348 dans la Chapelle Saint Jean, Palais des Papes, Avignon

La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi tout ce que tu veux, et je te le donnerai. »
Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit : « La tête de Jean le Baptiste. »
Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande :
« Je veux que tout de suite tu me donnes sur un plat la tête de Jean Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment fait devant les convives, il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla, et le décapita dans la prison.
Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.
Lorsque les disciples de Jean apprirent cela, ils vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau.

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