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Du théâtre à vocation humanitaire

Publié par jeunescathos le 22 avril 2014 - A la Une, Culture & Médias, Engagements, Vie de l'Eglise

Depuis treize ans, l’association Scribe-Paris met en scène et joue tous les ans une nouvelle pièce de théâtre afin de recueillir les dons pour remettre des bourses d’études à des étudiants du Haut-Karabagh en Arménie. Cette année, vous pouvez voir « La nuit de Valognes » d’Eric-Emmanuel Schmitt, jusqu’au 27 avril. Pauline fait partie de la troupe et témoigne.

La remise des bourses à laquelle j’ai participé, août 2012

La remise des bourses à laquelle j’ai participé, août 2012

Je rêvais de faire du théâtre quand un jour, une copine de mon cours de danse m’a parlé de son association à vocation humanitaire qui finançait des bourses d’étudiants grâce à une pièce montée chaque année. Des lumières se sont allumées en moi : une association ? Une cause humanitaire ?

J’ai été acceptée et j’ai compris grâce au président que le plaisir de jouer n’était pas l’unique motivation pour entrer à SCRIBE. Il y a pas mal de tâches à côté de ce qui se passe sur scène. L’association fonctionne sur l’engagement de chacun de ses membres, selon ses talents. Je ne suis ni douée en couture (costumes faits maison), ni en bricolage (décors construits par nos soins), ni même en comptabilité (les statuts d’une association  nécessitent un trésorier), j’ai donc proposé de l’aide à la communication.

Arrivée dans l’association à la rentrée de septembre, j’ai eu la possibilité d’entrer dans le vif du sujet avec le récit du voyage des deux émissaires de l’association qui étaient partis mi-août en Arménie et au Haut-Karabagh. Ils étaient allés remettre l’argent reçu des spectateurs de La tête des autres de Marcel Aymé, la pièce qu’ils avaient jouée au printemps 2009.

carte haut-karabaghLe Haut-Karabagh est une région peuplée d’Arméniens mais située en Azerbaïdjan suite aux recompositions de l’URSS. Cette région fut le théâtre de guerres civiles dans les années 90, et se reconstruit aujourd’hui lentement. Les fondatrices de l’association, en voyage dans cette région, avaient été saisies par la situation de beaucoup de jeunes qui n’avaient pas –contrairement à elles – la chance de suivre des études supérieures, faute de moyens.

Depuis 2002, 228 bourses ont été remises au Haut-Karabagh, par des membres de l’association et 94 jeunes en ont bénéficié. Sans les dons reçus à l’issue du spectacle, ces jeunes ne pourraient faire d’études dans leur pays. Une bourse d’études représente deux mois de salaire local et nous sommes la seule association à agir sur le plan de l’Éducation dans cette région. C’est beau, non ? Mais SCRIBE ne fait pas du bien qu’au Haut-Karabagh…

SCRIBE Paris La Nuit de Valognes

Une partie des comédiens de La Nuit de Valognes d’ Eric-Emmanuel Schmitt

J’ai beaucoup grandi depuis que j’ai intégré SCRIBE Paris, j’ai rencontré des personnes qui ne fondaient pas leur vie en fonction du montant de leur salaire annuel. Voyant que certains faisaient des choix professionnels engagés, j’ai réalisé qu’on pouvait être heureux au-delà de l’ambition professionnelle. Un an après, je renonçais au journalisme alors que le travail était le centre de ma vie. Mais ce n’est pas le plus important changement.

La plus grande révolution, c’est au cours du mariage d’une scribouillarde (on s’appelle ainsi entre nous) que je l’ai connue. SCRIBE Paris a été fondé par trois jeunes femmes protestantes : en décortiquant l’acronyme – Solidarité Chrétienne Résolument International pour le financement de Bourses d’Études – on en voit la trace. Moi qui étais en quête spirituelle, j’ai pu parler avec des chrétiens scribouillards qui m’ont montré une voie sur laquelle j’avais envie de cheminer. Au cours de ce fameux mariage, j’ai entendu les mots d’un prêtre, ce qui ne m’était plus arrivé depuis la fin de la catéchèse obligatoire dans mon établissement scolaire. Le déclic était enclenché, je suis retournée à l’église et beaucoup d’autres belles choses ont suivi. Cette année-là, je n’ai pas joué, ce qui a permis à ma meilleure amie de monter sur scène et de prendre sa place sans que je ne sois là. J’étais tellement heureuse d’être à SCRIBE, je ne pouvais pas garder ce trésor pour moi, ce fut une joie de voir qu’elle y trouvait le même bonheur.

Cette année est encore une année sans rôle pour moi dans la pièce. Après le rôle génial que j’ai eu l’an dernier (Augustine dans Huit femmes de Robert Thomas), je ne me voyais pas jouer un rôle qui ne me passionnait pas. Après avoir été en charge des réservations, du pot, responsable communication, je me suis essayé cette saison à un nouveau poste : la régie.

SCRIBE Paris - Mémorial arménien

La flamme éternelle à la mémoire des victimes du Génocide des Arméniens

Quelle richesse de pouvoir apprendre et être utile en même temps, l’engagement associatif me porte tant… Cela fait maintenant cinq ans que j’écoute, à chaque rentrée, les récits des émissaires. Enfin… sauf il y a deux ans car c’était moi qui racontait le voyage avec Diane qui m’a permis d’aller en Arménie. Grâce à elle, j’ai sauté le pas. Elle était volontaire pour partir, j’en rêvais à force d’entendre les anciens en parler. Y aller avec Miss bonne humeur, oui !

 Nous avons eu le temps de visiter les églises d’Arménie, de connaître d’autres régions de la capitale. Nous avons énormément reçu de la famille Uzunian dont les filles âgées d’une vingtaine d’années parlaient un français parfait. Ce jour où elles nous ont emmenées au Mémorial du Génocide arménien, je le garde pour toujours en tête. L’autre moment fort, c’est évidemment la remise des bourses aux étudiants. Se dire que cette enveloppe va leur permettre de faire des études dans leur pays grâce à l’action de la vingtaine de scribouillards qui se réunissent chaque semaine est fort. Comme des amis m’ont dit après l’une de nos représentations, c’est une grande chance de se démener en s’amusant et cela pour un résultat palpable. 24 étudiants inscrits à l’Université l’an dernier ! Tant de personnes font du bénévolat sans avoir la possibilité de prendre la mesure de leur action…

Pauline Gannot

Pauline, responsable communication et comédienne de l’association Scribe-Paris.

 

SCRIBE Paris sur les planches pour La Nuit de Valognes !

Eric-Emmanuel Schmitt revisite le mythe de Don Juan. Venez-nous voir sur scène !

Espace quartier latin, 37 rue Tournefort, 75005 Paris

–          samedi 26 avril, 20 heures
–          dimanche 27 avril, 17 heures

http://resas.scribeparis.org

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