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A la rencontre des prostituées

Publié par jeunescathos le 29 août 2014 - A la Une, Engagements, Société, Vie de l'Eglise

Gladys, 29 ans, participe aux tournées auprès de personnes prostituées dans le bois de Boulogne avec l’association Aux Captifs la libération depuis juin 2013.

Vitrail à Paray-le-Monial

Vitrail à Paray-le-Monial

Quelques mois après mon baptême (en 2010), ma marraine m’a encouragée à aller sur les traces du Cœur de Jésus (Paray-le-Monial = cité du Cœur de Jésus). « On en revient différent, plein de grâces », disait-elle.

En 2013, mon cheminement m’a menée au forum d’hiver de Paray-le-Monial. Ce week-end était axé sur la précarité. Le directeur général des Captifs a rappelé qu’on doit voir Jésus dans chaque personne. Peu importe qu’elle soit en situation de prostitution ou dans la précarité. Le principe de l’association m’a interpellée. Une fois par semaine, des binômes (généralement des bénévoles et salariés) vont les mains nues, à la rencontre des personnes de la rue. A heure fixe et sur un trajet habituel, ces équipes font aussi de la prévention (distribution de préservatifs et de gel). Et lorsqu’un accompagnement spécifique s’impose, les travailleurs sociaux prennent le relais.

La décision de l’engagement

Je me demandais comment créer une relation désintéressée et inconditionnelle avec des personnes en grandes difficultés (matérielle, psychique,…). Puis j’ai cherché à savoir si j’étais appelée, ne serait-ce que temporairement à accompagner les personnes de la rue. Dans ce cadre, une formation m’a été dispensée. J’ai ainsi appréhendé les problématiques inhérentes à la prostitution. Imprégnée des réalités, j’ai été encadrée sur une maraude de jour au bois de Boulogne. Peu après, je me suis librement engagée.

Se rendre disponible

211666_vignette_211666-vignette-prostituees-bois-de-boulogneJe veux garder à l’esprit que chaque être humain a ses fragilités et connaît des moments de vulnérabilité. Peu importe leur genèse, elles ne diminuent pas l’amour de Dieu pour les Hommes. D’autre part, la régularité des tournées est un miroir. Il rappelle le soin qu’on doit avoir les uns pour les autres. De ce que j’ai pour l’instant vécu, cette expérience découle intimement de l’amour de Dieu. Habituellement, on perçoit certaines grâces. Mais nous oublions l’invitation à participer à l’œuvre du Créateur. Or répondre à cet appel suppose de se rendre disponible. Sinon comment parvenir à dissocier les personnes de leur situation ?

Une riche expérience

Être bénévole aux Captifs m’a fait réaliser qu’on a tous des croix. Dans tous, sont inclus ceux qui affichent des sourires généreux et tiennent des propos optimistes. Mais ce qui me frappe, c’est la solitude des personnes rencontrées. Elles ont beau être entourées, elles baissent rarement la garde. Malgré cette tension, quand nos paroles trouvent un écho, on gravit et dévale les monts de la surprise. Un jour, on reçoit un vent alors que la semaine précédente a été riche en échanges. La fois suivante, quelqu’un qui vous ignorait, vous ouvre une fenêtre sur sa vie.

Trouver Dieu à travers l’autre et persévérer

Pour l’heure, j’ai la certitude qu’on trouve Dieu en allant vers son prochain. Aucune de nos imperfections ne doit nous dissuader de faire un pas supplémentaire. Cette marche, nous avons à la faire les uns avec les autres. Même si certains gestes sont maladroits, ils ne doivent servir d’alibi pour manquer de régularité, de persévérance ou de confiance.

Une rencontre avec le Christ

C’est vrai, je suis revenue changée de Paray-le-Monial. J’y allais pour montrer ma gratitude envers Dieu. Mais je n’envisageais pas qu’il s’adresse à moi avec tant de précision. Qu’il m’offre le privilège de lui rendre visite toutes les semaines. Et surtout qu’à chaque rencontre avec mes Frères, Jésus se fasse différent mais toujours beau, toujours prêt à m’enseigner.

Gladys MONGORI

 

Gladys, 29 ans

 

 

 

logo aux captifs la libérationsL’association Aux captifs, la libération est une association loi 1901, créée en 1981 par le père Patrick Giros et agréée par les pouvoirs publics. Elle a pour vocation de rencontrer et d’accompagner des personnes qui vivent dans la rue ou de la rue.
Elle est implantée sur quatre secteurs parisiens (Paris Centre, Paris 10e, Paris 12e et Paris 16e) et s’est dotée d’un Centre d’Hébergement de Stabilisation en 2010 dans Paris.

Son action s’articule concrètement autour de tournées-rue, de permanences d’accueil où s’effectuent un travail d’écoute approfondi, d’un suivi social et sanitaire, et de programmes de dynamisation. De multiples partenariats sont mis en place ainsi que de nombreuses activités de sensibilisation, d’information, de dialogue et de réflexion.

Voir aussi :
Sortir de la prostitution, du bois de Boulogne à la vie…

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