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Dieu a-t-il un plan sur ma vie ?

Publié par jeunescathos le 26 juin 2015 - A la Une, Vie de l'Eglise, Vocations

Y a-t-il un plan de Dieu pour ma vie ? Si Dieu sait ce qui est bon pour moi, suis-je vraiment libre ? Comment savoir à quoi je suis appelé ? Avec pédagogie, le p. Gérard Le Stang nous éclaire, dans la confiance de l’amour de Dieu pour chacun de nous.

 

Du pape François, on a écrit récemment qu’il était « le Pape des surprises ». Depuis un coup de téléphone inattendu à des amis ou des personnes en souffrance, jusqu’à l’annonce d’un « jubilé de la Miséricorde », il aime surprendre, pour rendre heureux. Ce faisant, il agit à la manière de Dieu qui ne cesse de nous surprendre, et dont le Pape dit : « Laissez-vous surprendre par Dieu ! ».

Vitrail de Taizé

“A la manière de Marie…” Vitrail de Taizé de l’Annonciation

Pour se laisser surprendre par Dieu, il faut avoir confiance en lui, l’aimer et se savoir aimé de lui. Dire de quelqu’un « Avec lui, je m’attends à tout » (le meilleur ou le pire) n’est pas toujours un éloge. Attendre d’être surpris par quelqu’un de fantasque, d’inconstant ou de méprisant, c’est se condamner à la peur (« qu’est-ce qui va me tomber dessus ? »). Il n’en va pas ainsi pour Dieu, car son amour est permanent, bienveillant, attentif et créatif. Il sait ce qui est bon pour la joie de chacun. Alors, de fait, il est possible que Dieu ait pensé pour moi à un chemin que j’ignore encore et qui va me surprendre ! A la manière de Marie, il me revient d’être profondément disponible, sans effroi… et prêt aussi à l’aventure car quel ennui que la vie si tout était balisé d’avance, sans aucune prise de risque ! Quand le Dieu des surprises dévoile une vocation inattendue, c’est qu’il a trouvé le candidat qui convient, qui se découvrira lui-même en empruntant ce chemin déroutant.

Notre liberté

Ainsi donc, Dieu aurait pour chacun un plan ? Le mot fait un peu peur : il a des relents de programme préétabli à appliquer mécaniquement et dans lequel notre liberté n’aurait aucune place. Si Dieu connaît le chemin le meilleur pour nous, c’est parce qu’il a « la prescience de l’amour ». Mais cet amour jamais ne s’impose. Humblement présent à l’intime de nous-mêmes, et connaissant les besoins du monde et de son Eglise, il nous aide à nous ouvrir, de l’intérieur, au style d’engagement et de don de soi qui nous correspond le mieux.

Que veux-tu ?

christ arrivée à jérusalem (CNS photo de Crosiers)Regardez Jésus : il ne fait pas de l’autre une marionnette ou un esclave. A celui qui cherche, il demande : que veux-tu ? Ou il propose en disant : si tu veux… ou venez et voyez. Parfois, parce qu’il sait que l’autre attend un appel fort, ou qu’il a besoin d’être arraché au mal ou à la médiocrité, il sait qu’il est temps de lui dire : maintenant viens et suis-moi. Mais cette injonction devra être mûrie à son école. Pour celui qui se met à la suite de Jésus, il faudra passer par des questions, une écoute de son message, un vertige devant le chemin qu’il ouvre, des tentations de fuir ou de trahir, du temps pour se décider, pour accepter les autres disciples, et finalement pour s’engager sans retour avec lui et pour lui. Non, Dieu ne fait pas de nous des marionnettes ou des esclaves, mais il provoque notre liberté et notre désir : M’aimes-tu ? Veux-tu être mon disciple ? Veux-tu boire à la coupe que je vais boire ?

Alors, un plan de Dieu sur ma vie ? Possible, mais d’abord et avant tout, une rencontre de Dieu dans ma vie ! Une rencontre qui ouvre sur une relation. Une relation qui révèle un potentiel : vivre non pas à la petite semaine, mais pour « la gloire de Dieu et le salut du monde ». Donner à ma vie de la largeur, de la hauteur, de la profondeur… en allant au bout de cette alliance qu’il me propose.

Passer de la peur à la confiance

Va donc pour cette liberté, vécue en alliance au cœur d’une rencontre amoureuse ou amicale. Mais allons plus loin : quel sera cet appel ? Suis déjà façonné pour un format unique de vocation? Ou bien Dieu me met-il face à de multiples « opportunités » ? Est-ce une roulette russe ? Encore une fois, ces questions montrent qu’on n’est pas encore tout à fait passés de la peur à la confiance. Bien sûr, on peut penser, comme écrivait un étudiant, que « Dieu c’est comme un GPS, si tu te trompes à un carrefour, il recalcule l’itinéraire pour te mener à bon port »… mais quitte à commencer un discernement, on aimerait bien ne pas se tromper, non ?

La vocation du baptême

Avant tout, prenons bien conscience qu’il y a pour le disciple de Jésus, une vocation fondamentale, celle du baptême. Vivre son baptême, c’est vivre l’appel à la sainteté. C’est une certitude première, une assurance profonde. Quel que soit le chemin concret que j’emprunterai, il s’agira toujours d’aller au bout de l’appel du baptême, engagement à passer de la mort à la vie avec Jésus, dans le souffle de l’Esprit Saint. Cette vocation baptismale nous est déjà donnée et qu’elle que soit la manière dont elle se vivra, c’est elle qu’il faut accomplir, en essayant d’être un chrétien crédible et cohérent, dans les méandres du quotidien, les petits et les grands événements de la vie, les multiples rencontres qui tissent nos existences.

La question du choix

Virginia CASTRO/CIRIC

A quoi suis-je appelé(e) ? (Virginia CASTRO/CIRIC)

Mais concrètement, pour un choix de vie durable ou autre appel charismatique, tout est-il donc écrit ? Tous les possibles sont dans le cœur de Dieu ! Il voit de loin l’avenir du monde et le salut de l’humanité, et il voit de près, au plus concret, les besoins de ce monde, de l’Eglise et les aspirations de notre cœur. Au cœur de notre histoire, connaissant nos dons et fragilités, il peut, en libérant en nous une paix profonde et consolante, nous indiquer, par divers signes, un appel concret. Tout en sollicitant notre intelligence et notre bon sens, il sait faire venir au jour pour nous (et d’autant mieux si quelqu’un nous aide à la voir), la voie où notre générosité se déploiera. Il suggère, parfois fortement, que telle voie, à portée d’engagement, serait bonne pour nous, même si elle a un côté fou (quand elle suppose notamment le choix du célibat). Il nous bouscule certes en nous sortant de nous-mêmes. Cependant, il ne nous impose rien qui serait au-dessus de nos forces. Il ne nous demande pas – au contraire – de ne pas garder les pieds sur terre. Mais il nous pousse à ne pas rester dans le flou, à laisser résonner en nous la possibilité de tel engagement, et à nous décider. C’est seulement par notre décision libre qu’il nous attire le mieux à lui et que son plan se réalise, si on peut s’exprimer ainsi.

Alors, Dieu a-t-il un projet pour ma vie ? Oui, éternellement, mais rien ne se fera sans mon OUI, dans la liberté de l’amour. Rien ne se fera non plus si je me surestime ou me replie dans la peur. Tout prendra corps dans le dialogue en Eglise et le secret de ma conscience. Jour après jour, j’apprendrai à dire : finalement, le Seigneur conduit mystérieusement ma vie, et tout est bien ainsi.

 Gérard Le Stang - vignette

 

 

p. Gérard Le Stang

 

 

Voir aussi :
Trouver son cap

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