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Avoir 20 ans en 2020

Publié par jeunescathos le 16 mars 2016 - A la Une, Société, Vie des mouvements et groupes de jeunes

Dans la BD « Avoir 20 ans en 2020 » destinée au grand public, les jeunes du MRJC, en collaboration avec l’auteur et dessinateur Pierrick Guigon et la maison d’édition Temps présent, dressent le portrait d’une jeunesse aux prises avec le chômage, la précarité et le désenchantement politique, dans un monde rural en pleine mutation, qui fait face à l’industrialisation, à la pollution, à l’abandon…

A travers les personnages d’Elise et Julien, les jeunes partagent leurs espoirs, leurs craintes, leurs envies pour voir leur quotidien d’une autre manière et proposer des alternatives collectives et concrètes. Ils interpellent ainsi les lecteurs à prendre leur place dans la société.

Pierrick Monnet est vice-président du MRJC et nous explique comment cet engagement des jeunes au cœur de la société est vécu à travers le MRJC.

Comment est né le projet ?

avoir-20-ans-en-2020-mrjcNous voulions trouver un moyen de parler de nos orientations et de les faire connaître, non seulement en interne mais plus largement car ce sont des situations qui concernent tout le monde. Pierrick Guigon, auteur de BD, a su se les approprier pour les incarner à travers un scénario.

La BD aborde de nombreux sujets.

On retrouve dans la BD les constats des centaines de jeunes du MRJC qui ont participé à l’aventure de l’écriture de nos orientations, qui ont exprimé leur point de vue sur la société : sur la politique, les médias, le travail, le logement étudiant, l’agriculture intensive, la foi, les relations garçons-filles…

Face aux difficultés qu’ils rencontrent, ils agissent. On le voit dans la BD à travers une action sociale et politique, des échanges de solidarité interculturelle, le souci de l’alimentation et le développement de l’économie locale, des circuits courts ; le fait d’investir l’Eglise pour en faire un lieu de fête et de célébration, et non seulement de contemplation… cela rejoint notre manière de vivre l’Eglise au MRJC.

Les situations racontées dans la BD reflètent-elles ce que vous vivez au MRJC ?

Ce qu’on ne voit pas dans la BD, c’est la vie d’équipe, l’importance des relectures en groupe pour comprendre ce qu’on apprend de l’autre. Faire une équipe MRJC, c’est plus que se retrouver et mener des actions de sensibilisation, cela transforme l’être humain ! On grandit et évolue ensemble, tout en passant à l’action sur le territoire.

Par ailleurs, la BD insiste peu sur la démocratie. Nous avons au MRJC les « parlements libres des jeunes » : on réunit des jeunes avec d’autres associations sur un territoire donné pour leur donner la parole, connaitre leurs colères et leurs envies sur la société. Ces lieux permettent aux jeunes de construire leur propre parole et répond à un vrai besoin de parler, là où il y en a pas toujours la possibilité à l’école ou à la maison.

mrjc

Quel regard chrétien portez-vous aujourd’hui sur l’agriculture ?

Notre BD est très portée sur la notion d’espérance, de dignité et de fraternité. En tant que chrétien, nous croyons en l’humain dans le monde agricole. Les coopératives ne sont pas juste un lieu où l’on produit ensemble, mais la vie vécue ensemble est importante. Certains paysans dans les années 80 ont transmis une espérance très forte. Ils avaient foi en l’homme, en leurs voisins, ils continuaient à travailler ensemble malgré des intérêts personnels pas toujours communs. En tant que chrétiens, on insiste beaucoup sur ce rapport entre les gens. Ne pas voir son voisin comme un concurrent (par exemple entre maraîchers bio) mais comme quelqu’un qui peut compléter ma production et peut-être m’aider si un jour j’ai un problème. C’est important aujourd’hui d’insister sur la mise en collectif car l’individualisme revient trop vite au galop.

Depuis Laudato Si, on parle beaucoup de « respect de la création » dans les milieux catholiques. Ce n’est pas étonnant si les créateurs du bio il y a trente ans venaient du milieu catholique ! Je vois néanmoins une limite à la notion de « respect de la création » : cela évoque un espace à conserver, alors que pour moi, c’est un espace à vivre ! Les adeptes de la conservation à tout prix développent une vision de la campagne comme un lieu de loisir. Or pour nous ruraux, c’est difficile à recevoir !

Quelles solutions aujourd’hui face à la crise de l’agriculture ?

Tout d’abord, sur la question de la régulation des prix, ce serait une bonne chose si les producteurs, distributeurs et politiques pouvaient se retrouver ensemble autour de la table pour se mettre d’accord.

Ensuite, avec une répartition aussi forte de la production sur le territoire en France, ce serait bon d’agir sur l’organisation des transports.

Enfin, arrêter d’encourager les paysans à investir à tout prix pour la mécanisation de leurs exploitations.

Il faudrait au contraire développer une certaine souveraineté alimentaire à l’échelle d’un territoire en créant de l’emploi, faire rencontrer les acteurs du territoire et développer de vrais projets d’alimentation territoriaux, en investissant par exemple la restauration collective (en lien avec les écoles, maisons de retraite…)

Nous agissons aussi beaucoup au MRJC sur la gestion de la propriété foncière. C’est un des obstacles d’installation de jeunes en tant qu’agriculteur. Il y a un tel marché autour de la propriété foncière que la valeur marchande n’est plus l’exploitation en elle-même qui laisse place à l’innovation ou aux expérimentations mais la terre elle-même, qui va au plus offrant.

Les agriculteurs doivent aussi lutter contre les politiques d’aménagement urbain qui s’étendent. De nouvelles zones commerciales ou immobilières sont souvent implantées sur des terres cultivables et fertiles, c’est le cas en Ile-de-France ou dans la banlieue lyonnaise.

Ce que nous devons développer en action de long terme, c’est l’éducation à l’alimentation auprès des plus jeunes, apprendre à cuisiner ce que produisent les paysans.

Capture

 

 

Pierrick Monnet

 

 

 

« Avoir 20 ans en 2020 »

Sortie en librairie le 11 mars 2016
5€
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Site internet du MRJC

Le dessin ne fait pas toujours l’unanimité, mais les situations et les dialogues, très vivants, permettent de saisir le récit d’une jeunesse en marche.

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