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En route vers le Synode 2018 ! Le Document Préparatoire pas à pas. #4

Publié par jeunescathos le 10 mars 2017 - A la Une, Synode 2018, Vie Consacrée, Vie de l'Eglise, Vocations

Chaque weekend, découvrons un extrait du Document Préparatoire à la XVe Assemblée Générale ordinaire du Synode des évêques, qui se tiendra à Rome au mois d’octobre 2018. Car le thème te concerne, cher(e) lecteur/lectrice du blog ! Le voici  : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».

 

2. Les nouvelles générations

Celui qui est jeune aujourd’hui vit cette condition dans un monde différent de celui de la génération de ses parents et éducateurs. Non seulement le système de liens et d’opportunités change au gré des transformations économiques et sociales, mais les désirs, les besoins, les sensibilités, les modes de relation avec les autres évoluent subrepticement. En outre, si d’un certain point de vue il est vrai qu’avec la mondialisation les jeunes tendent à être toujours davantage homogènes dans tous les endroits du monde, il n’en demeure pas moins que, dans les contextes locaux, les spécificités culturelles et institutionnelles ont des retombées sur le processus de socialisation et de construction de l’identité.

Le défi du multiculturalisme traverse en particulier le monde de la jeunesse, par exemple avec les spécificités des « deuxièmes générations » (c’est-à-dire de ces jeunes qui grandissent dans une société et une culture différentes de celles de leurs parents, à la suite des phénomènes migratoires) ou des enfants de couples “ mixtes ” d’une façon ou d’une autre (du point de vue ethnique, culturel et/ou religieux).

En bien des endroits du monde, les jeunes vivent dans des conditions particulièrement dures, dans lesquelles il devient difficile de se frayer un espace de choix de vie authentiques, en l’absence de marges – même minimes – d’exercice de la liberté. Pensons aux jeunes en situation de pauvreté et d’exclusion ; à ceux qui grandissent sans parents ni famille, ou encore qui n’ont pas la possibilité d’aller à l’école ; aux enfants et aux jeunes de la rue dans de nombreuses banlieues ; aux jeunes sans travail, réfugiés et migrants ; à ceux qui sont victimes de l’exploitation, de la traite d’êtres humains et de l’esclavage ; aux enfants et aux jeunes enrôlés de force dans des bandes criminelles ou dans des milices irrégulières ; aux femmes-enfants ou aux fillettes contraintes de se marier contre leur volonté. Bien trop nombreux sont ceux qui passent directement de l’enfance à l’âge adulte et à une charge de responsabilité qu’ils n’ont pas pu choisir. Souvent les fillettes, les jeunes filles et les jeunes femmes doivent affronter des difficultés encore plus grandes que celles de leurs contemporaines.

Des études menées au niveau international permettent de distinguer quelques traits caractéristiques des jeunes de notre temps.

Appartenance et participation

Les jeunes ne se perçoivent pas comme une catégorie désavantagée ou comme un groupe social à protéger et, par conséquent, comme les destinataires passifs de programmes pastoraux ou de choix politiques. Beaucoup désirent prendre une part active aux processus de changement du présent, comme le confirment les expériences de mobilisation et d’innovation venant du bas et dont les jeunes sont les principaux artisans, même s’ils n’en sont pas les seuls.

La disponibilité à participer et à se mobiliser pour des actions concrètes, où l’apport personnel de chacun peut être une occasion de reconnaissance identitaire, se rattache à l’insatisfaction envers des milieux où les jeunes ressentent, à tort ou à raison, qu’ils ne trouvent pas leur place ou dont ils ne reçoivent pas de stimuli ; cela peut conduire au renoncement ou à la difficulté de désirer, de rêver et de former des projets, comme le démontre le phénomène diffus des NEET (not in education, employment or training, à savoir : les jeunes non engagés dans une activité d’étude, ni de travail, ni de formation professionnelle). L’écart entre les jeunes passifs et découragés et ceux qui sont entreprenants et actifs est le fruit des opportunités concrètement offertes à chacun à l’intérieur du contexte social et familial où ils grandissent, en plus des expériences de sens, de relation et de valeur faites avant même l’entrée dans la phase de la jeunesse. Le manque de confiance en eux-mêmes et en leurs capacités peut se manifester non seulement par la passivité, mais aussi par une préoccupation excessive de leur image et par un conformisme qui baisse les bras devant les modes du moment.

Points de référence personnels et institutionnels

Diverses recherches montrent que les jeunes ressentent le besoin de figures de référence proches, crédibles, cohérentes et honnêtes, ainsi que de lieux et d’occasions où ils puissent mettre à l’épreuve leur capacité de relation avec les autres (autant avec les adultes qu’avec les jeunes de leur âge) et affronter les dynamiques affectives. Ils cherchent des personnes capables d’exprimer une certaine harmonie et de leur offrir un soutien, un encouragement et une aide pour reconnaître leurs limites, sans faire peser de jugement.

De ce point de vue, le rôle des parents et des familles demeure crucial et parfois même problématique. Les générations plus mûres tendent souvent à sous-évaluer les potentialités, emphatisent les fragilités et ont du mal à comprendre les exigences des plus jeunes. Parents et éducateurs adultes peuvent aussi se souvenir de leurs propres erreurs, entraînant ce qu’elles ne voudraient pas que les jeunes fassent ; mais souvent, elles ne voient pas aussi clairement comment les aider à orienter leur regard vers l’avenir. Les deux réactions les plus communes sont de renoncer à se faire entendre et d’imposer leurs propres choix. Des parents absents ou hyper protecteurs rendent les enfants plus fragiles et tendent à sous-évaluer les risques ou à être obsessionnels par peur de se tromper.

Les jeunes ne cherchent toutefois pas seulement des figures de référence adultes : le désir d’une confrontation ouverte avec les jeunes de leur âge reste fort. À cette fin, il existe un grand besoin d’occasions d’interaction libre, d’expression affective, d’apprentissage informel, d’expérimentation de rôles et de capacités sans tension ni angoisse.

Tendanciellement prudents vis-à-vis de ceux qui se trouvent au-delà du cercle de leurs relations personnelles, les jeunes nourrissent souvent de la méfiance, de l’indifférence ou de l’indignation envers les institutions. Ceci ne concerne pas seulement la politique, mais aussi les institutions de formation et l’Église sous son aspect institutionnel. Ils la souhaiteraient plus proche des gens, plus attentive aux problèmes sociaux, mais ne comptent pas que cela advienne dans l’immédiat.

Tout cela se déroule dans un contexte où l’appartenance confessionnelle et la pratique religieuse deviennent toujours plus les traits d’une minorité et où les jeunes ne se situent pas “ contre ”, mais sont en train d’apprendre à vivre “ sans ” le Dieu présenté par l’Évangile et “ sans ” l’Église, sinon à se confier à des formes de religiosité et de spiritualité alternatives et peu institutionnalisées ou à se réfugier dans des sectes ou des expériences religieuses à forte matrice identitaire. En bien des endroits, la présence de l’Église est moins étendue et il est plus difficile de la rencontrer, alors que la culture dominante est porteuse d’éléments souvent en contraste avec les valeurs évangéliques, qu’il s’agisse d’éléments de sa propre tradition ou de la déclinaison locale d’une mondialisation marquée par la consommation et l’individualisme.

Vers une génération (hyper)connectée

Les jeunes générations sont aujourd’hui caractérisées par le rapport avec les technologies modernes de la communication et avec ce que l’on appelle communément le “ monde virtuel ”, mais qui comporte aussi des effets bien réels. Celui-ci offre des possibilités d’accès à une série d’opportunités que les générations précédentes n’avaient pas et, en même temps, il présente certains risques. Il est très important de mettre en évidence le fait que l’expérience de relations relayées technologiquement structure la conception du monde, de la réalité et des rapports interpersonnels ; c’est à cela qu’est appelée à se confronter l’action pastorale, qui a besoin de développer une culture adéquate.

 

La suite vous sera présentée la semaine prochaine ! 

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