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Volontariat dans l’Eglise : “On ne revient pas comme on est parti” !

Publié par jeunescathos le 29 mars 2017 - A la Une, Engagements, Société, Vie de l'Eglise

Alors que la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) fête ses 50 ans en 2017, Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, et Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, relisent leur expérience de volontariat à l’étranger. Un témoignage stimulant pour celles et ceux qui voudraient s’engager aujourd’hui ! 

 

Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, était coopérant depuis 1965, à Alep, en Syrie. Le mois de juin 1967 a été marqué par la Guerre des Six jours [entre le 5 et le 10 juin 1967, ndlr]. A l’issue du conflit avec Israël, la Syrie a perdu le plateau du Golan et a expulsé tous les étrangers.

Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, est recteur de la cathédrale Notre-Dame du Puy depuis 2006 quand il prend une année sabbatique à Madagascar, entre 2011 et 2012. Il sera au service d’un foyer de jeunes handicapés et professeur au grand séminaire de Fianarantsoa.

Quels ont été les fruits de cette expérience pour votre vie de foi ?

Mgr François Garnier

Mgr François Garnier

Mgr Garnier : J’étais enseignant dans un très grand collège-lycée de frères maristes. J’ai beaucoup aimé la vie avec les frères. J’étais habillé comme eux : nous portions une grande soutane crème. J’ai aimé la façon dont ils servaient les jeunes syriens. Ils accueillaient des chrétiens catholiques, des orthodoxes, mais aussi, pour moitié, des élèves musulmans et j’ai eu la joie d’avoir dans ma classe quelques juifs. Ce n’était pas rien de voir le respect qui existait entre ces communautés en Syrie, dans les années 60. J’ai aimé ces années d’enseignement et de vie partagée avec les Maristes. J’ai pensé devenir frère. De retour en France, je suis allée voir mon évêque pour lui proposer de devenir prêtre. Pour moi, ces années sont à l’origine d’un attachement fou pour le Proche Orient : pour ces terres de la Bible et pour les personnes qui l’habitent – en particulier les catholiques qui ne sont pas latins, les orthodoxes, les musulmans et les juifs – que j’ai aimé découvrir à travers des visages.

Mgr Gobilliard : Je crois que cette expérience m’a appris à écouter, à m’adapter. Elle a changé profondément mon cœur. Elle m’a révélé que j’étais trop tourné vers moi et que le bonheur c’était les autres, que mon bonheur c’était la vie des autres. J’ai encore beaucoup à apprendre mais cette expérience m’a fait du bien, dans ce domaine. J’y ai appris aussi le silence. Nous avons besoin du silence extérieur pour entendre notre bruit intérieur, le bruit de notre péché et laisser Dieu le guérir, l’apaiser, le pardonner. Lorsqu’enfin le silence intérieur se fait, par la rencontre avec Dieu, alors nous pouvons entendre en vérité les bruits du monde, ses souffrances, pour les faire entrer dans le silence de Dieu qui aura fait en nous sa demeure. J’ai appris que le silence, le vrai, c’était quand j’étais capable de me taire pour écouter Dieu et mes frères.

Quel est votre message pour encourager les candidats au départ ?

Mgr Garnier : A Rome, nous avons rencontré le Saint-Père pendant une heure. Nous lui avons offert le T-shirt bleu de la DCC avec au dos : « Un monde à partager ». Je me dis que pour beaucoup de jeunes – même ceux qui n’ont pas de grands diplômes – s’ils ont envie de grandir et de vivre une expérience fondatrice au début de leur vie d’adulte, ou pour les moins jeunes  – au début de la retraite – ce sont des années fondatrices. On ne revient pas comme on est parti. On fait de sa vie autre chose que l’itinéraire de sa propre réussite : on se soucie de la réussite des autres.

Mgr Emmanuel Gobilliard

Mgr Emmanuel Gobilliard

Mgr Gobilliard : Je leur dirais que cette expérience les grandira, les changera même. S’ils n’ont pas peur d’être changés par les autres, par la vie des autres, ils tireront de cette expérience un grand profit. Ils recevront d’eux plus que ce qu’ils leur donneront. Ils feront aussi l’expérience que l’Eglise est grande et belle. Une telle expérience, bien sûr, élargit notre cœur aux dimensions du Christ, aux dimensions de l’Eglise universelle. La mission nourrit notre espérance en même temps qu’elle nous fait comprendre que seul Dieu peut assouvir la soif de notre humanité. En quittant leur demeure, leur confort, leurs habitudes, les jeunes apprendront que nous n’avons pas ici-bas de demeure permanente, que notre demeure, c’est le cœur de Dieu et que nous pouvons nous nourrir de sa présence partout où il y a des pauvres.

>> Lire l’intégralité de l’entretien sur le site eglise.catholique.fr 

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