Une année à l’étranger avec Erasmus
Alors que nous vivons dans un environnement européen, si ce n’est mondial, beaucoup d’étudiants choisissent d’aller étudier à l’étranger, grâce au désormais célèbre programme Erasmus. C’est le cas de Nicolas, élève-ingénieur, parti cette année à Aix-la-Chapelle en Allemagne.
Réaliser un rêve de gamin
Réaliser un rêve de gamin… Oui, c’est peut-être ça. Les échanges Erasmus sont mis en avant par nos universités et écoles pour enrichir notre formation. Dans mon cas, étudier les trains à Aix-la-Chapelle en Allemagne, c’était aussi réaliser un rêve de gamin. Souhaitant m’orienter dans le transport ferroviaire, j’avais envie de découvrir ce secteur d’une manière différente de celle proposée par mon école d’ingénieur, d’acquérir une expérience internationale et d’améliorer mon allemand. Sur place, je me suis vite détourné de l’ambiance « Erasmus », avec ses rencontres d’étudiants de toute l’Europe et ses soirées, pour me tourner davantage vers l’Allemagne et les Allemands.
Les premiers temps et les premières découvertes n’ont pas été faciles. Il a fallu affronter la barrière de la langue, la solitude, le fait d’être un étranger. La tentation est forte de se replier sur soi et sur la communauté francophone. J’ai dû m’adapter au fonctionnement de l’université et des cours. J’ai été étonné par la différence de mentalité entre la France et l’Allemagne, pourtant géographiquement si proches. Les Allemands sont en général très organisés, et ils cherchent constamment à améliorer la qualité de ce qu’ils proposent. Mon premier semestre, même s’il a été enrichissant du point de vue des découvertes, a donc été difficile à vivre.
Vivre les choses de l’intérieur
J’ai vraiment senti un tournant en janvier. Dès octobre, je participais à des rencontres d’aumônerie, à des entrainements de sport, mais je demeurais étranger, extérieur au fonctionnement. En janvier, j’ai représenté mon groupe de réflexion au conseil semestriel de l’aumônerie de l’université, et les choses ont commencé à changer. Ma meilleure compréhension de l’allemand et du fonctionnement des institutions m’ont permis de m’investir dans la préparation de petits événements à l’aumônerie. J’ai commencé à nouer des liens avec d’autres étudiants. Les découvertes, qui étaient jusqu’alors celles d’un étranger, sont devenues plus approfondies puisque je vivais vraiment les choses de l’intérieur. J’ai par exemple compris que les Allemands avaient une relation à l’Eglise bien différente de la nôtre, puisqu’ici il n’y a pas de « laïcité », l’Eglise et l’Etat ne sont pas séparés, et la communauté tient une place très importante dans une société individualiste. Je trouve que l’Eglise universelle et son message sont moins bien acceptés qu’en France, au profit des communautés locales.
Accepter de se faire petit et de sortir de soi
Aujourd’hui, mon année est loin d’être terminée puisque j’ai des examens jusqu’au 9 Août en Allemagne. C’est donc un regard d’espérance que je porte pour la fin de mon année scolaire. J’espère notamment garder des liens après mon départ : les Allemands paraissent renfermés au début, mais ensuite des amitiés fortes se créent.
Néanmoins je sais déjà que cette année en Allemagne m’a apporté beaucoup d’expérience. J’ai découvert un enseignement différent de celui reçu en France, mais qui me plaît. Je pense que le fait d’avoir été un étranger me pousse maintenant à mieux accueillir les autres étrangers. J’ai appris à être plus autonome et plus ouvert à d’autres mentalités. Il faut accepter de se faire petit et de sortir de soi pour continuer à avancer. Et, malgré la solitude et les difficultés, croire que Quelqu’un marche à nos côtés et nous aide chaque jour.
Nicolas Lestoille, 21 ans, fait des études d’ingénieur à l’ENSTA ParisTech (Ecole Nationale Supérieure de Techniques Avancées), à Paris. Il est parti étudier un an à l’université d’Aix-la-Chapelle, en Allemagne, dans le cadre d’un échange Erasmus, en année de césure entre sa deuxième et sa troisième année d’école.
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