Un défi pour aujourd’hui : construire un couple « durable »
Le P. Benoit Coppeaux et Mme Odile Boccon-Gibod organisent, à Aix, des sessions de discernement pour couples qui veulent bâtir des fondations solides. Pour Jeunes Cathos Blog, ils expliquent leur démarche.
S’il est vrai que la construction d’un couple n’a jamais été une évidence, le contexte actuel ne le rend pas plus facile. Devant la fragilité des couples et la souffrance affective qu’elle engendre, il nous a semblé important de proposer une session de discernement pour des couples qui réfléchissent sur leur avenir à deux.
Un constat : une culture qui fragilise le mariage
Des couples se forment, se défont et se reforment. Nous avons constaté en tant qu’aumônier que beaucoup de couples se forment avec un certain manque de liberté. Un tel manque n’est pas dû à des mariages arrangés, comme cela pouvait exister autrefois, mais à différentes situations tout aussi toxiques pour l’essor d’une véritable liberté conjugale : la peur de la solitude, les manques affectifs, la pression sociale qui valorise le couple et dévalorise le célibat, les avantages financiers que représente la vie à deux, l’illusion de l’amour romantique qui nous tombe dessus, ou la culture de l’expérimentation.
A cela peut s’ajouter la suractivité qui empêche de prendre du temps pour réfléchir à deux ainsi que la difficulté de communiquer. Il s’agit donc de tout un faisceau de raisons qui minent la véritable liberté, indispensable à l’édification d’un couple solide.
Inviter à discerner pour prendre une décision
Face à ce manque paradoxal de liberté que faire pour aider ces jeunes qui veulent vivre le mariage chrétien ? Tout d’abord, prendre le temps de se poser pour y réfléchir à deux. Ensuite, il est essentiel de les aider à prendre conscience de ce manque de liberté. Bien souvent la liberté est comprise comme une absence de contrainte, la capacité de faire librement des choix. Choisir peut même être pris comme une limitation à la liberté car il élimine des possibles : on vit alors selon l’idée que « tant qu’on n’a pas choisi tout est possible ». Or, c’est l’inverse qui est vrai ! Choisir c’est se construire et rendre les possibles réels.
Un bon discernement s’avère alors indispensable. Discerner, c’est choisir sous l’inspiration de l’Esprit selon des critères qui ont fait leur preuve sur des lieux névralgiques de la vie à deux : capacité de construire un projet commun, compatibilité de caractères au-delà des sentiments que l’on peut éprouver, etc.
Une telle démarche est l’occasion de mûrir une réflexion personnelle pour ensuite en parler ensemble. Tout cela aide le couple à apprendre à mieux communiquer en vue d’une décision à prendre en toute connaissance de cause.
A la vue de l’expérience qu’on en a, pour les jeunes générations il y a là un véritable enjeu. La parole de l’Eglise est pertinente pour les aider dans la construction de leur projet de bonheur à deux. L’Eglise a certainement un rôle important à jouer pour leur proposer un moment de réflexion que sans doute ils ne pourront pas trouver ailleurs.
Mme Odile Boccon-Gibod, P. Benoît Coppeaux sj
Centre la Baume-lès-Aix
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Commentaires
A toi la parole.
Voila 65 ans que nous avons décidé de faire notre vie ensemble ( nous étions à l’École Normale ) et 60 ans que nous sommes mariés ( à la sortie de l’Ecole ,à l’époque on ne vivait pas ensemble avant le mariage ). Je reconnais que nous avons eu la chance d’avoir le même métier et j’ai choisi de partager les mêmes actions bénévoles hors métier ce qui m’a demande de m’organiser, surtout quand nous avons eu des enfants et a eu la conséquence que, bien que travaillant à plein temps, j’ai du me contenter d’un demi salaire. Même si c’était parfois difficile, j’ai eu une vie très riche en rencontres et en partage. Vraiment à nous deux nous n’avons fait qu’un, étant très différents l’un de l’autre. Nous espérons maintenant ne pas être separes trop longtemps et souhaitons que les jeunes mariés d’aujourd’hui connaissent le bonheur que nous avons connu.