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Le dialogue et la conversion

Publié par jeunescathos le 28 août 2012 - Interreligieux, Vie de l'Eglise

L’association Coexister propose aux jeunes d’explorer toutes les dimensions de l’interreligieux : le dialogue, la solidarité, la sensibilisation, la formation et les voyages. Thibaut, responsable du programme de dialogue interreligieux de Coexister, témoigne sur l’importance du dialogue pour lui.

Groupe CoexisterIl y a de multiples raisons pour lesquelles des personnes s’engagent dans le dialogue inter-religieux : cela peut être par goût pour le contact humain, par attrait pour l’exotisme, pour redécouvrir sa propre foi à travers l’effet miroir d’un regard extérieur, pour apprendre d’avantage de celle des autres, ou encore pour promouvoir la connaissance et le respect mutuel.

Il y a quatre ans à peine, les questions religieuses m’étaient étrangères, n’ayant pas été baptisé enfant ni reçu d’éducation religieuse.

Alors étudiant en Droit Public, j’ai été amené à étudier le Droit Islamique dans le cadre d’un cours sur les Grands Systèmes juridiques contemporains.  Cela m’incita à discuter avec mes amis musulmans pour en savoir d’avantage. J’ai donc étudié, approfondi mes connaissances juridiques en Droit Islamique, puis ait dépassé peu à peu ce sujet pour étudier les penseurs de l’Islam (notamment le courant Mutazilite) et la mystique musulmane. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire à ce moment là, je n’ai jamais été dans une démarche de conversion à l’Islam : je développais le désir d’en savoir plus, de mieux connaître mon prochain, de mieux appréhender les enjeux sociétaux liés au fait musulman.

“Un mystère qui me dépassait”

Temps d'échange interreligieux

Corinne Simon / Ciric

La lecture du Coran m’a appelé à me rechercher sur le plan spirituel. Toujours dans un but culturel, j’ai commencé à lire la Bible. La découverte de l’Evangile eut un effet  inattendu : j’eus le sentiment de me trouver confronté à l’indicible, à un mystère qui me dépassait totalement tout en me parlant. Ce fut l’effet d’une déclaration d’amour, un brasier ardent qu’il ne m’était possible ni de définir ni de combattre (je n’avais jamais entendu parler de la Grâce). S’ensuivit une période de solitude et d’errance car il m’était difficile d’en parler dans mon entourage.
Mes pas hésitants ont fini par me faire entrer  dans une église puis dans une salle de catéchèse. Mais je restais sans parrain, ni marraine, ni accompagnateur… Afin de mettre fin à cet isolement de fait, je me suis présenté à une réunion Coexister dans les deux semaines qui suivirent.  J’avais besoin d’un cadre où je pourrais partager ce que je vivais dans un esprit d’ouverture tout en mettant à profit les connaissances que j’avais pu acquérir grâce à mon intérêt pour l’Islam.

Samuel, président de l’association, a fini par me proposer la charge de responsable du programme de Dialogue Coexister en raison des mes connaissances générales. J’étais encore catéchumène, mais pour moi, la conversion était complémentaire au dialogue. Echanger notamment avec les musulmans dans la sincérité n’a fait que me renforcer dans ma foi autant que j’ai souhaité en apprendre d’avantage sur l’Islam. C’est ce que certains d’entre nous appellent « l’effet boomerang ». Certains s’imaginent qu’on ne peut dire cela sans succomber à une tentation du syncrétisme, d’autres peuvent croire que l’on finira par rejeter sa religion.

L’effet est en réalité totalement inverse.

Par exemple, lors de mes premiers pas dans le Christianisme, je n’attachais que peu d’importance aux Saints. Cependant, les multiples critiques faites à ce sujet à l’occasion d’un dialogue dans la sincérité m’ont amené à me pencher sur la question, à vouloir dissocier le vrai du faux.

Ainsi, je me découvris une réelle passion pour l’hagiographie. Le dialogue interreligieux a donc contribué à m’affermir dans mon identité, non plus uniquement chrétienne, mais cette fois pleinement Catholique. J’insiste d’ailleurs lourdement sur le fait que le message du programme de Dialogue n’est pas syncrétique. Nous nous devons de dialoguer dans la vérité et le respect.

“Coexister a assumé le rôle d’accompagnateur spirituel”

Le programme de dialogue Coexister a attiré de nombreux convertis dans différents sens. Des personnes aux parcours spirituels atypiques, n’étant pas nés dans leur foi. Finalement, Coexister a assumé de fait le rôle d’accompagnateur spirituel, qu’aucune personne physique de mon entourage n’était en mesure d’assumer.

Ayant été baptisé l’année dernière, j’ai depuis à cœur de parler aux personnes touchées par la grâce qui ignorent quoi faire. La personne que j’accompagne actuellement en catéchuménat est également membre de Coexister.

Avoir la charge du programme de dialogue interreligieux de Coexister est en réalité une part de l’expression même de ma foi. Peut-être s’agit-il d’une voix possible pour devenir, comme le dit Louis Massignon, « des sémites spirituels ».

Thibaut Tekla

 

Thibaut Tekla

 

 

 

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Commentaires

A toi la parole.

  1. Julia says: août 29, 2012

    Ca a l’air intéressant cette association, mais concrètement on y fait quoi ? Ca consiste en quoi le programme de dialogue ?
    Merci pour ce témoignage en tous cas.

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