Saisir le Mystère chrétien à travers la beauté de la liturgie

Que veut dire Kyrie eleison ? Quelle est la place de l’assemblée ? Que signifie chaque temps liturgique ? Le groupe liturgique de Réseau Picpus est né en 2010 d’une demande de jeunes souhaitant mieux saisir le mystère chrétien. Outre les temps de formations qu’il dispense, ce groupe liturgique veut permettre à chacun d’apprendre à choisir des chants et savoir les interpréter. Expérience liturgique et spirituelle, mais expérience humaine également. En voici un témoignage. 

Deux fois par mois, le lundi, Picpus s’anime de chants liturgiques. Partie intégrante de Réseau Picpus, le groupe liturgique est traversé dans sa démarche par la spiritualité du cœur. Il offre un lieu d’ancrage spirituel à travers les liens tissés avec les communautés religieuses des Sacrés-Cœurs de Picpus et les diverses propositions qui s’y déploient. Entrons ensemble dans le déroulement d’une séance.

Le thème de ce soir est la prière universelle. Pour commencer, j’apprends qu’elle conclut la liturgie de la parole et qu’elle est obligatoire les dimanches et jours de fêtes depuis son rétablissement par le concile Vatican II. Dans la première épitre à Timothée, St Paul “recommande donc et avant tout qu’on fasse des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâce pour tous les hommes”. Cette prière est dite “universelle” car elle fait sortir la communauté d’elle-même et lui rappelle le souci qu’elle doit avoir de toute l’Eglise et du monde entier. Nous continuons en parlant des trois éléments qui la structurent, des règles à respecter lorsqu’on l’écrit… et puis vient la mise en pratique. Là, ça se corse. D’ordinaire, je me contente d’écouter et de prendre quelques notes, aujourd’hui il va falloir mettre la main à la pâte. Répartis en petits groupes, nous sommes chargés d’écrire la prière universelle de dimanche prochain. Quelques minutes suffisent pour faire de nous des experts en la matière ! Je sais qu’à la prochaine messe, j’écouterai attentivement ce passage en espérant y reconnaitre les éléments que je viens de découvrir.

“Nous devenons acteurs de la cérémonie”

Une heure est passée, il est temps de ranger les cahiers et de sortir les partitions, car le groupe liturgique est également une chorale. Nous sommes chargés d’animer une messe par mois à l’Eglise Notre Dame de Paix. C’est une façon de mettre en pratique ce que nous apprenons dans la première partie. Nous devenons non plus spectateurs, mais acteurs de la cérémonie. Je me place avec les autres alti et jette un oeil sur ma partition. Un chant inconnu ! Je vais à la messe depuis des années mais heureusement, j’ai toujours la surprise de découvrir de nouveaux chants. Au moment où les quatre voix se mêlent, je saisis réellement la beauté du chant. J’essaye de me détacher de ma partition et d’écouter l’ensemble. Ce n’est pas facile car il faut éviter les fausses notes, mais à ce moment, je comprends St Augustin qui disait que “chanter c’est prier deux foix”. Nous avons le temps d’apprendre quatre ou cinq chants, la répétition suivante sera nécessaire pour maitriser toute la messe. Car animer une messe, ce n’est pas chanter avec les yeux rivés sur sa partition. C’est maitriser suffisament les chants pour entrer en prière avec l’assemblée. Nous formons un cercle pour un cours temps de recueillement où il nous arrive souvent de reprendre un chant de Taizé. Et avant d’aller se coucher, n’oublions pas le pot, moment convivial par excellence ! A dans quinze jours !

Lucie

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