Partir, oui, mais pas n’importe comment !

Marie a vécu neuf mois dans une communauté de l’Arche au Honduras, en partant avec l’association Intercordia. Elle raconte.

“Donner du sens à mon expérience”

Corinne SIMON/CIRIC

Donner du sens à mon année à l’étranger était la première motivation qui m’a poussée à partir avec Intercordia, une association qui aide des jeunes à partir en mission de solidarité internationale, tout en faisant partie d’un cursus de formation diplômant.

Je n’avais pas encore entendu parler d’Intercordia lorsque j’ai décidé de partir vivre une expérience à l’étranger. Cela faisait 4 ans que je travaillais et vivais dans une communauté de l’Arche, en Charente, lorsque j’ai eu le désir de faire ce voyage. Je voulais « prendre le large », partir pour vérifier si l’Arche pouvais être un projet de vie pour moi ou pas. Après quelques démarches, j’ai été acceptée dans une communauté de l’Arche au Honduras ; ce n’est qu’ensuite que j’ai rencontré Intercordia. J’y ai vu tout de suite une possibilité de vivre pleinement mon expérience en lui donnant encore plus de sens.

“J’apprends une nouvelle manière de communiquer”

Mon projet de départ étant déjà ficelé, j’ai pu commencer la formation  de préparation au départ qui dure quinze jours. Cela a été un moment très fort pour moi. Grâce aux différents intervenants mais aussi à l’équipe d’accompagnement de l’association, j’ai pu au fur et à mesure prendre conscience de tout ce qu’impliquait une expérience de neuf mois à l’étranger. C’est également ici que j’ai pu rencontrer mon tuteur qui m’a accompagnée durant mon parcours avec Intercordia. Durant mon expérience sur place, c’est à lui que tous les mois j’envoyais un « rapport d’étonnement ». Le rapport d’étonnement est une synthèse du journal, que l’on doit écrire chaque jour. Ce rapport exprime un fait marquant du mois qui s’est écoulé. Ces rapports d’étonnement et le retour que m’en faisait mon tuteur ont été très importants pour moi. Ils m’ont aidée à prendre du  recul et à grandir.

Voici un extrait de ces rapports d’étonnements :  «   […]  il y a Brenda. C’est la personne autiste dont j’ai déjà parlé. C’est cette jeune femme qui me causait des  problèmes de par son comportement violent. Elle n’a pas changé, elle est toujours la même ! Seulement avec le temps, j’ai appris à la connaître et à l’accepter telle qu’elle est.  Ce qui me touche chez elle, c’est que comme David elle ne peut pas s’exprimer par la parole. Elle ne parle pas du tout. Brenda, sans aucunes paroles, arrive  à me faire ressentir des émotions tant bonnes que moins bonnes. Cela me nourrit énormément car comme je l’ai dit pour David, cela m’est plus facile à certains moments d’utiliser un langage non verbal. Avec Brenda, j’apprends une nouvelle manière de communiquer, de faire passer des émotions, des ressentis. »

A mon retour du Honduras, j’ai du écrire le mémoire. Cela a été une grande épreuve pour moi car j’avais repris une activité professionnelle et l’écriture n’est pas ce qu’il y a de plus facile à faire ! De plus, écrire un mémoire n’est pas écrire un simple rapport de stage ou un carnet de voyage ! C’est répondre à une problématique à la lumière de notre expérience. Pour moi, c’était autour de la nécessité des autres pour construire mon identité. Mais après avoir enfin réussi à le terminer, j’ai pu passer la soutenance. Première expérience de ce type pour moi. J’en suis ressortie encore une fois grandie !  La soutenance est une nouvelle prise de recul sur ce que l’on vient de rédiger et cela m’a permis de découvrir des aspects très personnels de ma vie.

Grâce à Intercordia mais aussi à l’expérience des neuf mois à l’étranger, j’ai pu commencer ma vie d’adulte sur du solide !

Marie

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