Destination Rio : tous fils de Dieu !

Maxime, François-Xavier et Aynard se sont lancés le défi de partir un an à la rencontre de prêtres missionnaires, au Bénin, en Inde puis au Brésil avant de rejoindre les JMJ de Rio 2013. Ils racontent leur séjour au Brésil !

Après 4 mois au Bénin et 4 en Inde, nous voilà déjà au bout de notre expérience brésilienne au cœur de la favela des Alagados, en périphérie de Salvador de Bahia.

Dès l’arrivée, le choc fut rude : il nous a fallu passer de l’Inde à la culture plurimillénaire à une favela sans repères et broyée par le trafic de drogue et  son cortège de violences, de souffrances. Si la pauvreté n’est pas aussi « visible » qu’en Inde, on ressent une grande misère morale au travers des familles abimées par l’alcool et l’infidélité, du rapport au corps des jeunes filles plus qu’endommagé, de l’exemple si présent du père absent…  S’ajoute à cela l’histoire de ce quartier, ancien marécage, qui s’est construit sur les remblais d’ordures de la ville, symbole de la pauvreté de ses habitants. Descendants des esclaves africains, ceux-ci partagent un passé lourd à porter et nous rappellent bien des choses que nous avions quittées au Bénin !

Pour autant, le quartier est plutôt béni : après avoir reçu Irma Dulce, une des trois bienheureuses du Brésil et Mère Térésa et ses Sœurs Missionnaires de la Charité, c’est Jean Paul II lui-même qui est venu en 1980 fonder la paroisse Notre Dame des Alagados en 1980. Aujourd’hui, cette paroisse surplombe la favela et a développé de multiples actions sociales pour venir en aide à une population abandonnée par le gouvernement et les investisseurs. Centre de formation professionnelle pour pallier le manque d’éducation des habitants, accompagnement de jeunes filles-mères, soutien scolaire pour les enfants du quartier livrés à eux-mêmes, victimes d’un système scolaire plus que déficient…

Professeurs, soutiens administratifs mais aussi quasi « sacristains », nous voilà donc de l’autre côté du rideau où  nous partageons la vie de deux prêtres français se démenant pour leurs paroissiens. Célébration des sacrements, écoute, visites à domiciles mais aussi gestion des ressources humaines, investissements, maintenance, recherche de fonds, communication, événementiels, administratif, gestion de projet : de 6h30 à 22h, le programme est dense ! L’objectif principal est de faire de la paroisse un lieu de vie et de communion, lieu de rencontre du Seigneur mais aussi de ses voisins. Tout est prétexte pour rassembler et mobiliser les paroissiens avec l’eucharistie et les différents temps de prière bien sûr mais aussi neuvaine, kermesse, JMJ… Les bahianais ont le sens de la fête : c’est leur foi en Jésus, joyeuse et forte, qui leur permet de garder espoir et d’affronter les épreuves toujours avec sourire. Entourés de sectes évangéliques, la paroisse est aussi un lieu de mission où il faut de l’énergie pour rejoindre chacun et proposer à tous cette foi qui les anime. Pour tenir le rythme, on découvre avec les deux « Padre » l’importance de la vie communautaire avec de bons repas partagés mais aussi d’une vie de prière dense qui assure de garder le fil et le ressourcement nécessaire.

Avant les JMJ, la paroisse accueille 130 Français qui pourront faire une véritable expérience de « mission » avant de rejoindre Rio pour les JMJ. Le quartier se réjouit déjà et s’active pour les recevoir : logement des pèlerins en famille, cours d’anglais pour pouvoir communiquer, recrutement de volontaires… La rencontre s’annonce riche entre catholiques si différents mais pourtant tous fils de Dieu !

Maxime, François-Xavier et Aynard

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