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L’appel : pourquoi moi ?

La fête de la Présentation du Seigneur (fête de la Vie Consacrée) le 2 février, est aussi appelée dans l’Orient chrétien la « fête de la Rencontre ». Dieu n’a qu’une soif, celle de nous rencontrer vraiment, comme nous sommes, au plus profond de nous-mêmes, là, aujourd’hui. Chaque rencontre porte en elle un appel, un engagement choisi et une mission. Pour soeur Marlene, cette rencontre a donné lieu à son engagement dans les Fraternités Monastiques de Jérusalem, le jour de la Pentecôte 2013.

 

© FMJ Tous droits réservés

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« Je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. » (Osée 2, 16)
C’est ainsi qu’exprime le prophète Osée le désir infini de Dieu d’attirer vers Lui son épouse infidèle, son peuple, qui depuis toujours lui appartient. Et c’est parce qu’Il le veut, Lui. Parce qu’Il me veut.

 C’est à travers ces paroles, d’une infinie tendresse, que le Seigneur m’a appelée, un jour. Pourquoi moi ? Jésus « appelle à lui ceux qu’il voulait », nous dit l’Evangile. Dieu me veut – cela ne me suffirait-il pas ? Et alors – pourquoi ? Pour faire quoi ? Pour aller où ? Jamais je n’avais songé à quitter ce monde, comme on dit. A ce monde beau, bigarré que j’aime tant, je voulais me donner tout entier, c’est vrai, le goûter et le savourer jusqu’au cœur, avec tout ce qu’il nous offre de beau et de vrai, mais aussi avec ses fragilités et ses failles.

 « Je ne demande pas que tu les retires du monde », prie Jésus dans sa prière ultime le Père. Non, Dieu ne veut pas nous retirer du monde. N’ayons pas peur : Il ne nous prend rien, mais nous donne tout !


Un choix
« Veux-tu être avec moi, tout à moi ? »

Cet appel a retenti longtemps en mon cœur.  Sept ans ont passé avant que j’aie osé choisir, prendre une décision, dire oui. Un oui à quoi ? Personnellement j’ai dit oui pour essayer de cheminer avec le Seigneur, souvent derrière Lui, en traînant, parfois à côté de Lui, parfois sur Ses épaules, épuisée.

D’ailleurs, Jésus appelle bien quelque uns de ses disciples pour « être avec lui », marcher avec lui, suivre l’Agneau, partout où Il va. On ne s’installe jamais avec Jésus ! On est éternellement nomade, un être de désert, en creusant et partageant des sources d’eau vive : Sa Parole.

 Demander à être reçu pour la profession monastique, tout comme oser se marier et se promettre la fidélité « pour toujours », c’est un choix. Un choix libre, réfléchi et discerné. Et en même temps c’est un choix complètement fou, risqué, surnaturel. On perçoit bien, que ni dans l’un ni dans l’autre cas, la fidélité et la force pour tenir notre promesse ne viennent de nous-mêmes. Et c’est très libérateur. Car il y a Dieu qui s’engage avec et avant nous.


Une fécondité
« Va, je suis avec toi ! »

vie-consacrée-Marlene

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Et maintenant ? Comment ma vie a été changée par le fait d’avoir été reçue pour la profession monastique ? Oui, il s’agit bien d’un accueil, d’une réception, d’une grâce reçue. D’abord, parce qu’une profession ne représente ni un sacrement supplémentaire au baptême, ni une vocation « spécifique », qui suggérerait une valeur ou une fonction plus importante, spéciale.

Enfin, quelque chose à recevoir, parce qu’il y a la communauté qui s’exprime par un vote, ce n’est pas moi qui choisis toute seule de mon sort. Ceci m’invite à la confiance, à un abandon, à l’action de grâce. Alors, ma vie a-t-elle changée ? Il n’y a peut-être pas de changement extérieur qui soit tangible, contrairement à la célébration d’une vêture par exemple. Probablement on ne vit pas non plus une expérience d’extase mystique (que ceux et celles qui l’ont expérimentée me pardonnent !).

 Qu’y a-t-il alors de remarquable ? De différent ? L’extraordinaire d’une vie toute ordinaire, donnée, concrète et incarnée, à l’image du grain de blé enfoui en terre (Jean 12, 24), qui meurt, et qui pourtant, donnera un jour du fruit, non pas pour lui-même, mais pour nourrir les autres. C’est l’image de cette fécondité cachée liée à une liberté nouvelle et ouverte, que j’ai reçue dans les semaines et mois qui ont suivi ma profession perpétuelle.

 Je suis et je demeure donnée non pas pour moi-même, comme une sorte d’autosatisfaction, mais pour « les autres », pour tous les hommes, mes frères et sœurs en humanité, pour l’Église. Enfouie en terre comme un grain, envoyée et aussi broyée, je suis heureuse de pouvoir se laisser déployer la grâce baptismale jusqu’au bout, dans l’extraordinaire de ma vie ordinaire. Cette joie, fruit de la résurrection du Christ et de l’Esprit Saint donné à l’Église et au monde, personne ne peut me l’enlever. Et toi, qu’attends-tu ? Tu sais bien que « rien n’est impossible à Dieu » ?

 

   

Marlene-moniale-fraternités-monastiques-jérusalemMarlene Scheuerer est  moniale aux Fraternités Monastiques de Jérusalem

 

 

 

 

A voir :

Vidéo de la profession de soeur Marlene « Pour ne faire plus qu’un avec toi… »

Le site internet des Fraternités monastiques de Jérusalem
Les propositions des Fraternités monastiques de Jérusalem pour les 18-35 ans

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Commentaires

A toi la parole.

  1. Marlyn says: février 4, 2014

    Merci pour ce témoignage de vie. Le seigneur nous séduit, il est le plus forte…

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