Pourquoi je me suis engagée en politique
En vue des Municipales les 23 et 30 mars 2014, Jeunes Cathos blog publie pour vous chaque semaine le témoignage d’un(e) jeune catho engagé(e) en politique ou dans la vie de la cité.
Cette semaine, Alice, 27 ans, nous partage les convictions qui l’ont conduite aujourd’hui en position éligible sur une liste électorale en région parisienne.
Conseil municipal extraordinaire à Aubervilliers. Ciric/P.Razzo
La politique, pour moi, c’est l’engagement au service du bien commun. Quand j’étais à Sciences-Po cette question fil rouge a animé mes années d’études : pourquoi et comment des gens se mettent-ils, de façon plus ou moins heureuse, plus ou moins intéressée… au service de l’intérêt général, donc de la polis (la cité), donc pourquoi, pour qui, comment, s’engagent-ils dans la vie politique ?
Au cours de mes études (et après des années de scoutisme), j’étais très engagée dans la vie associative, et, entre autres, dans les aumôneries étudiantes à Bordeaux, ce qui n’a fait que renforcer mon socle de convictions : plus tard, je m’engagerai en politique.
Défendre la dignité de la personne humaine
Pourquoi ? Dans des groupes de partage et au cours de conférences, mais aussi dans mes lectures (l’Evangile, les encycliques de Benoît XVI, l’enseignement social de l’Eglise…) les choses sont devenues limpides : le bien commun, la justice sociale, la destination universelle des biens, l’option préférentielle pour les pauvres, la solidarité, la subsidiarité… c’est pour défendre tous ces piliers qui ont pour dénominateur commun la dignité inaliénable de la personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, que les chrétiens sont invités à s’engager dans la vie de la cité !
Et l’Eglise, et le Pape en premier lieu, nous rappelle que pour défendre cette dignité de la personne humaine il nous faut nous engager, prendre notre part dans la vie publique sous ses différentes formes, avec notre foi comme bagage solide !
Aujourd’hui, à 27 ans, je travaille dans une délégation diocésaine du Secours Catholique, ce qui me permet de vivre concrètement ma foi et le service du frère dans mon travail, c’est une grande joie. Je suis également engagée, au sein d’un parti centriste, en position éligible sur une liste de centre droit dans une commune de la petite couronne parisienne. Etre catholique engagée en politique n’est pas toujours aussi simple que cela, vous vous en doutez. Localement, beaucoup de femmes et d’hommes s’engagent de bonne foi au service de leur ville, néanmoins les basses manœuvres, les coups bas, les petites phrases assassines, les méthodes discutables… sont très fréquentes.
Au service du bien commun et charité
Je ne crie pas ma foi sur tous les toits, mais ne m’en cache pas non plus. Je cherche surtout à prendre ma part, humblement et de la manière la plus énergique et constructive possible, en essayant de garder toujours une attitude d’écoute bienveillante avec chacun (pas toujours facile, j’en conviens !). Et bien sûr, de travailler en équipe sur les questions de fond, les idées pour la ville, les propositions concrètes, quartier par quartier, et pas seulement des « coups de com’ » pour la forme ! C’est ma manière de vivre la charité, telle que l’Eglise nous invite à la vivre. « L’engagement pour le bien commun, quand la charité l’anime, a une valeur supérieure à celle de l’engagement purement séculier et politique. » (Benoît XVI, L’amour dans la vérité, p.10) Je crois qu’en tant que chrétiens, nous devons chercher a faire avancer le débat, mais également trouver la manière juste de faire de la politique, en étant modérés, travailleurs, constructifs, et respectueux de nos adversaires.
La politique (pour reprendre les sessions de formations chez les Jésuites que j’ai suivie l’été dernier, la Politique une Bonne Nouvelle) est une bonne nouvelle pour nous tous ! Lorsque nous nous mettons sincèrement et ardemment au service du bien commun.
Alice
« On aime d’autant plus efficacement le prochain que l’on travaille davantage en faveur du bien commun qui répond également à ses besoins réels. Tout chrétien est appelé a vivre cette charité, selon sa vocation et selon ses possibilités d’influence au service de la polis. C’est là la voie institutionnelle, politique peut-on dire aussi, de la charité, qui n’est pas moins qualifiée et déterminante que la charité, qui est directement en rapport avec le prochain, hors des médiations institutionnelles de la cite. » (Benoît XVI, L’amour dans la vérité)
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