2ème dimanche de Carême : la Transfiguration

Publié par jeunescathos le 14 mars 2014 - A la Une, Carême et Pâques, Vie de l'Eglise

Pendant le Carême, chaque semaine, retrouvez une méditation sur l’Evangile du dimanche par un membre de l’équipe ‘Terre Sainte 2014’. Aujourd’hui, Emilie, de l’équipe ‘liturgie’, nous mène sur la montagne avec le Christ transfiguré !

« Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes. »

De nouveau, Pierre prend spontanément la parole, avec la volonté de faire ce qui lui semble le mieux pour Jésus. Le voici sur la montagne, contemplant le Christ transfiguré discutant avec Élie et Moïse. Une expérience comme hors du temps et de l’espace : le disciple sent qu’il s’agit d’un moment unique, privilégié. Quelques jours avant, le Christ annonçait la Passion qui l’attendait, mais voilà qu’il est à présent glorifié. Quoi de plus naturel alors que de vouloir rester sur cette montagne, pour adorer le Seigneur, et le mettre à l’abri des souffrances ?

Et pourtant, telle n’est pas la volonté divine. Dans ce récit, aucun reproche n’est directement adressé aux disciples. Un seul ordre est donné par le Père: « Écoutez-le ». Or, si l’on écoute le Christ, celui-ci nous invite simplement à ne pas avoir peur.

Le Christ n’a en effet pas besoin de disciples pour le défendre et l’empêcher de souffrir. Pourquoi devrait-il se détourner de la volonté du Père, alors qu’il en est « le Fils bien-aimé » ?

Si lui-même s’abandonne à la volonté du Père, il invite les disciples à avoir la même confiance : ceux-ci ne doivent pas raisonner selon la sagesse des hommes ; ils ne doivent pas non plus être saisis de crainte, devant un mystère qui les dépasse.

Au contraire, ils sont invités à se tenir debout, pour l’accompagner jusqu’au bout de sa mission. Certes, les disciples ne peuvent pas directement comprendre le sens de ces évènements par lesquels le Christ se dévoile peu à peu à eux. Mais Jésus leur laisse du temps pour comprendre, et il s’approche d’eux pour les relever, les rassurer.

La mission qu’il leur donne alors n’est pas facile : l’accompagner, sans annoncer aux autres ce qu’il vient de leur être révélé sur la montagne. Il ne donne pas la raison de cette interdiction : les autres hommes ne sont-ils pas encore prêts à entendre la vérité sur le Fils de l’Homme ? Pierre, Jacques et Jean n’ont-ils pas assez de recul pour témoigner de leur expérience avec les mots justes ? Pourtant, même s’ils ne peuvent rien dire, les trois disciples redescendent de la montagne avec confiance et espérance, et c’est en cela qu’ils peuvent être des témoins.

Ne nous arrive-t-il pas, parfois, lorsque nous apercevons quelque chose du mystère d’amour de Dieu, de vouloir rester l’adorer à l’écart, ou au contraire d’aller le crier à tous ? Pourtant, n’essayons pas de figer ces moments privilégiés ; ne cherchons pas non plus à décrire quelque chose qui nous dépasse avec des mots que nous ne maîtrisons pas, ou à annoncer trop vite à nos interlocuteurs une vérité qu’ils ne sont pas encore prêts à recevoir. Ouvrons simplement nos sens à Dieu : sachons contempler le Christ dans sa gloire, l’écouter, le laisser nous relever. Ainsi, même sans comprendre le mystère que nous entrevoyons, nous pourrons être remplis de confiance, et témoins d’une espérance qui dépasse toute sagesse humaine.