4ème dimanche de Carême : l’aveugle-né

Pendant le Carême, chaque semaine, retrouvez une méditation sur l’Evangile du dimanche par un membre de l’équipe ‘Terre Sainte 2014’. Aujourd’hui, Jérôme Guingand s.j., aumônier d’HEC et responsable de la commission liturgie de l’équipe Terre Sainte 2014, nous invite à laisser le Christ éclairer nos vies, à l’exemple de l’aveugle-né.

© Arcabas

Être aveugle depuis la naissance, ne jamais avoir perçu la lumière, la beauté de toute chose, ne jamais avoir vu un visage, un sourire. Entendre, mais rester dans le noir, toujours, sans savoir ce qu’est la lumière… Voilà ce que vivait cet homme que Jésus vient rencontrer.

Saint Jean ouvrait son Évangile avec ces paroles : « Le Verbe (Jésus-Christ) était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » (Jn 1, 9) Des paroles énigmatiques ou très théoriques. Avec le passage d’aujourd’hui, quelques chapitres après, tout s’éclaire pour nous comme pour cet homme aveugle. Parce qu’il a rencontré Jésus, dont il entendait parler, cet homme, non seulement voit comme tout un chacun, mais surtout, comprend de la bouche même de Jésus que c’est le Fils de l’homme, le Fils de Dieu, le Messie qui est venu à lui et a fait basculer sa vie dans la lumière. Jésus, le Christ, peut ouvrir les yeux et nous permettre de le voir, pour le rencontrer en vérité et devenir un homme de foi avec une vie radicalement changée.

La fin du texte est mordante pour quelques pharisiens témoins de la scène : eux, ils disent voir, mais en fait ils sont incapables de discerner qui est Jésus ; ils sont incapables de vivre une vraie rencontre avec lui ; ils sont comme aveuglés par leurs certitudes ou leur orgueil. Et Jésus ne peut pas les éclairer car leur cœur est fermé.

Jésus veut éclairer la vie de chacun. Le voulons-nous vraiment ? Pour ceux qui nous sont proches, pour nous d’abord ? Laisser le Christ nous éclairer requiert de mettre notre foi, notre confiance, notre amour en lui, le Christ Jésus.

Cet évangile nous invite à prendre en compte notre vie, à sortir de tout orgueil pour reconnaitre que nous sommes comme aveugles : nous ne savons pas voir le Royaume, voir toute personne dans sa beauté, reconnaître le Christ dans le plus faible, vivre de foi et d’amour. Nous nous laissons si facilement embarquer par le « prince des ténèbres ». Si nous percevons nos aveuglements, alors le Christ pourra s’approcher de nous, nous mettre de la boue sur les yeux de notre cœur et nous ouvrir à sa lumière et à sa joie.

En ce dimanche, nous pensons particulièrement aux futurs baptisés adultes de Pâques – plus de 3600 « catéchumènes » –, dont beaucoup d’étudiants. Leur soif, leur cheminement éclairent nos désirs. Souvent, ils nous donnent soif d’avancer, de rencontrer davantage Dieu, de vivre de sa lumière.

Aujourd’hui, les prêtres prieront sur chacun de ces catéchumènes avec une prière très forte : « Seigneur Jésus, vraie lumière qui éclaire tout homme, délivre par l’Esprit de vérité tous ceux qui sont tenus en esclavage par le père du mensonge, éveille le bon vouloir de ceux que tu as appelés à tes sacrements : heureux de jouir de ta lumière, comme l’aveugle à qui tu rendis la vue, qu’ils deviennent des témoins de la foi, pleins d’assurance et de courage. » Avec ces catéchumènes, implorons le Christ,  faisons nôtre cette prière, car elle est aussi pour nous.

Père Jérôme Guingand, jésuite et aumônier d’HEC

Lire aussi :

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2ème dimanche de Carême : la Transfiguration
3ème dimanche de Carême : la samaritaine
Dossier sur le Carême

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