Catholiques, protestants et orthodoxes ensemble
Zoom sur le groupe Jeunes Chrétiens-Ensemble – Ile-de-France, qui propose chaque mois des activités pour tout jeune qui désire découvrir la richesse d’autres traditions chrétiennes (catholiques, protestants, orthodoxes). Rémi, 30 ans, nous explique ce qui l’a conduit à l’œcuménisme.
La genèse de mon engagement œcuménique remonte assez tôt, dès l’adolescence, dans le cadre plus large d’un intérêt pour l’expérience religieuse dans l’histoire humaine.
La soif d’approfondir ma foi chrétienne
A cette époque, j’avais quinze ans, et commençant la pratique des arts martiaux, j’étais aussi passionné par certains aspects de la culture asiatique. Mes lectures m’ont alors conduit assez vite à prendre connaissance des spiritualités de l’Extrême-Orient. Je lisais le récit d’hommes engagés dans une quête éperdue d’absolu, à laquelle ils consacraient leur vie entière.
Ces récits passionnants ont réveillé en moi la soif profonde d’une vie spirituelle plus intense. En dépit de toutes les divergences qui séparent ces antiques traditions religieuses du christianisme, j’eus l’intuition pénétrante qu’il subsistait néanmoins entre elles certains points de convergence indéniables.
Alors j’ai ressenti le besoin d’autant plus vif d’approfondir ma propre foi chrétienne, en priant et en pratiquant davantage. J’ai participé dès lors plus activement à la vie de l’Église et me suis plongé dans la lecture de la Bible et de nombreux auteurs chrétiens.
Si, comme il m’apparaissait désormais clairement, que Dieu était à l’œuvre, d’une manière mystérieuse, dans le cœur d’hommes non-chrétiens ; à plus forte raison, il ne m’était plus possible d’envisager que la longue expérience vécue par les chrétiens d’autres confessions ne puisse être prise en considération.
Au cours de voyages en Angleterre, la visite d’églises méthodistes et anglicanes, dans lesquelles je restais longuement à prier et dont j’admirais la beauté des célébrations, a été ma première expérience œcuménique.
L’œcuménisme dans l’Église
En ce temps, j’ai aussi eu la grande joie de constater que l’Église elle-même confirmait mon intuition. Des événements majeurs avaient eu lieu au cours des précédentes décennies. Le Concile Vatican II proclama l’engagement irrévocable de l’Église catholique dans la recherche de l’unité des chrétiens.
Il y eut la rencontre historique du Pape Paul VI et du Patriarche orthodoxe de Constantinople Athénagoras, qui fut suivie de près par la levée réciproque des anathèmes datant de 1054. Plus tard, le même Paul VI, rencontra solennellement l’archevêque de Cantorbéry, primat de la Communion anglicane. Dans un geste symbolique d’une grande portée, il lui prêta son anneau épiscopal pour bénir la foule assemblée. Progressivement les rencontres entre chrétiens se multiplièrent et un dialogue théologique intense entre Eglises s’est établi.
La rencontre interreligieuse d’Assise, à l’initiative de Jean-Paul II, m’enthousiasma profondément. Comment ne pas citer non plus la Communauté de Taizé, qui œuvre depuis la fin de la seconde guerre et à laquelle je me sens particulièrement lié de cœur.
Émerveillé des trésors de la liturgie orthodoxe
Mais revenons à mon parcours personnel. Après quelques contacts avec des églises issues de la Réforme, ce fut vers l’âge de 20 ans, la découverte émerveillée des saintes Églises d’Orient. La splendeur de la liturgie, des chants, des icônes et les trésors de leur spiritualité m’ont tant marqué qu’à partir de cette époque, j’ai commencé à fréquenter assidûment les églises orthodoxes de Paris.
Peu après, j’eus connaissance à Paris de la Paroisse catholique russe que je continue à fréquenter de temps à autre. Ce qui m’offrait aussi la possibilité d’accéder aux sacrements. Là le rite byzantin y est célébré d’une manière rigoureusement identique à celle de l’Église orthodoxe. J’ai eu la chance de côtoyer pendant une dizaine d’année le père Dupire, curé de la paroisse, homme d’une très grande bonté et grande figure de l’œcuménisme.
Ayant été sollicité pour chanter dans le chœur, j’ai pu m’initier de près au rite byzantin slave.
Je suis également parti de nombreuses fois en Russie, notamment pour des chantiers de restauration dans des monastères orthodoxes. Une expérience riche et inoubliable.
Prions avec ferveur pour que le désir ardent de l’unité des chrétiens grandisse encore dans le cœur de chacun et chacune, afin de donner au monde un vrai témoignage, comme nous y enjoint le Christ Jésus : « A ceci, tous vous reconnaîtrons pour mes disciples, à cet amour que vous aurez les uns pour les autres ».
Rémi, 30 ans
Voir aussi :
Ouvrir sa foi à celle de l’autre
Faire grandir sa foi en découvrant celle de l’autre
Commentaires
A toi la parole.
Une initiative très encourageante qu’il faut renouveler à mon sens le plus souvent possible ! Merci pour votre article !