Un cri pour la paix

François, prêtre du diocèse de Cambrai, raconte dans le «Journal d’un jeune prêtre » ce qu’il vit dans le cadre de son ministère . Aujourd’hui, il nous partage un cri qui vient du cœur, un appel pour chacun à se laisser transformer en “témoins de vérité, de justice et d’amour fraternel”.

Mémorial et nécropole de Notre-Dame-de-Lorette

En vue du 11 novembre, je décide d’aller marcher du côté du mémorial et de la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette situé dans le département du Pas-de-Calais, à une soixantaine de kilomètres de ma paroisse.

Je découvre dans un premier temps cet “anneau de la mémoire”, ce nouveau mémorial inauguré le 11 novembre 2014 par le Président de la République… 500 plaques d’environs 3 mètres de haut sur lesquelles sont inscrits les noms de près de 600 000 soldats morts sur ce lieu de combat durant la première Guerre mondiale. Ces hommes sont inscrits sur ce mémorial par ordre alphabétique, sans distinction de grade, de nationalité, de religion. C’est ainsi que se retrouvent inscrits côte à côte Français, Allemands, Anglais, soldats, officiers…

En marchand le long de cette allée, c’est le silence et la prière qui habitaient mon cœur. Voir ces listes de noms défiler sous mes yeux. Prier pour la paix….

Je suis sorti de cette allée pour me recueillir sur le site de la nécropole où se trouve cette chapelle dédiée à Notre-Dame de Lorette détruit pendant la guerre et reconstruit pour y prier pour la paix.

Mémorial canadien à Vimy

J’ai ensuite pris la route en direction de Vimy situé non loin de Notre-Dame-de-Lorette où se trouve un mémorial canadien. Le silence toujours présent devant cet énorme monument dressé par les canadiens en souvenir de ces hommes qui ont franchi des milliers de kilomètres pour mourir en France…

Le silence toujours présent près de ces tranchées dont nous pouvons apercevoir le tracé…

Le silence toujours présent dans ce cimetière où des milliers de tombes canadiennes sont présentes…

Et mon regard s’arrête quand je prend conscience que ces hommes avaient presque tous mon âge et même un peu plus jeunes.

Ils avaient mon âge…

Certainement des rêves et des projets fous dans leur cœur quand ils pensaient à leur avenir.

Ils ont traversé le monde pour arriver et mourir sur le sol français à Vimy, à des milliers de kilomètres de leur terre canadienne.

Prier… toujours prier….

En priant en ce jour devant leur tombe et devant celle de milliers de jeunes Français, Anglais, Canadiens, Allemands, je demandais au Seigneur de faire des jeunes de notre monde des artisans de paix.

Ce cri venait dans mon coeur de plus en plus fort – “Plus jamais la guerre !” – en écho à cet appel du saint pape Jean XXIII dans l’encyclique Pacem In Terris :

“171 – C’est cette paix apportée par le Rédempteur que nous lui demandons instamment dans nos prières. Qu’il bannisse des âmes ce qui peut mettre la paix en danger, et qu’il transforme tous les hommes en témoins de vérité, de justice et d’amour fraternel. Qu’il éclaire ceux qui président aux destinées des peuples, afin que, tout en se préoccupant du légitime bien-être de leurs compatriotes, ils assurent le maintien de l’inestimable bienfait de la paix. Que le Christ, enfin, enflamme le cœur de tous les hommes et leur fasse renverser les barrières qui divisent, resserrer les liens de l’amour mutuel, user de compréhension à l’égard d’autrui et pardonner à ceux qui leur ont fait du tort. Et qu’ainsi, grâce à lui, tous les peuples de la terre forment entre eux une véritable communauté fraternelle, et que parmi eux ne cesse de fleurir et de régner la paix tant désirée.”

Ces années de commémorations ne doivent pas être pour nous simplement le rappel du passé, il doit être pour nous aussi le cri d’alarme pour nous redire que la paix est toujours fragile et que chacun là où il est doit être un artisan de cette paix.

Unissons nos prières pour cette paix.

“Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.” Mt 5,9

Père François Triquet
Journal d’un jeune prêtre

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