Taizé 2015 : 4000 jeunes pour une nouvelle solidarité
Dix ans après la mort de frère Roger, le rassemblement international “Pour une nouvelle solidarité” a rassemblé à Taizé 4000 jeunes du monde entier du 9 au 16 août. Ce rassemblement était le fruit de trois années où les frères ont invité les jeunes lors des rencontres européennes chaque fin d’année et des rencontres à Taizé à inventer de nouvelles solidarités.
« Pour nous le grand enjeu était de montrer, comme frère Roger a tenté de le faire tout au long de sa vie, que la vie intérieure et la solidarité vont de pair », a dit le frère Benoît, de la communauté de Taizé et coordonnateur du grand rassemblement œcuménique, à l’antenne de Radio Vatican.
Voici quelques témoignages de jeunes qui ont participé au rassemblement.
Les frères de Taizé ne parlent pas seulement de nouvelles solidarités mais ils font vraiment de gros efforts pour y parvenir. J’ai compris cela lorsque j’ai eu le privilège de prendre part à la semaine consacrée aux nouvelles solidarités à Taizé. J’ai été merveilleusement surprise de voir des milliers de personnes, notamment des jeunes de différents pays, différentes confessions et même différentes religions, chanter et prier ensemble dans l’église. C’est ainsi que je me représente le royaume de Dieu. Les forums traitant de la miséricorde, la joie et la simplicité étaient animés par différents intervenants, jeunes ou moins jeunes. Ils m’ont aidée à comprendre le besoin réel de ces trois éléments dans ma vie afin de construire une nouvelle solidarité.
Nithin, 25 ans, Inde
J’étais très impressionné de voir les différents responsables religieux unis par la prière, malgré l’attitude, hélas si humaine, de ne se sentir en sécurité qu’en étant divisés en petites congrégations et en luttant contre “l’étranger”. C’est l’incroyable révolution de Taizé : la différence ne nous restreint, pas mais nous unit. Toutes les nationalités, cultures, langues et confessions de l’Église s’unissent ensemble telle une communauté, fortifiée par le chant et la prière.
Filippo, 19 ans, Italie
Ce que j’ai le plus aimé dans cette semaine spéciale, c’était la rencontre avec les représentants des différentes Églises dans le jardin des frères. C’était très émouvant d’être témoin de ce moment poignant quand, 10 ans après la mort de frère Roger, des personnes de tous âges, du monde entier et de différentes confessions, se sont retrouvées ensemble pour parler d’unité et de communion dans l’Église.
João, 26 ans, Portugal
Ce qui m’a frappée en arrivant à Taizé, c’est cette unité que nous pouvons trouver entre des milliers de personnes venant de tous les continents.
Pendant toute l’année, je me sens facilement agressée par le monde extérieur, par l’actualité : les guerres, les conflits interreligieux… Mais ici à Taizé, nous sommes tous ensemble dans un esprit de partage et de paix. L’année dernière, j’ai été très touchée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. J’avais l’impression que l’Union Européenne n’était finalement qu’une utopie. Mais en venant à Taizé, je me suis rendue compte que l’Europe était là, unie, chantant et priant pour la paix. Taizé, un lieu où Russes et Ukrainiens discutent, jouent, rient ensemble, sans haine, sans violence… un lieu de paix et de communion qui nous permet de garder confiance en l’avenir malgré les difficultés.
Caroline, 21 ans, France
Être ensemble en silence est l’une des manières les plus profondes pour communiquer les uns avec les autres. Cependant, nous le faisons rarement puisque la plupart d’entre nous avons des vies très occupées. Dimanche 16 août, la demi-heure de silence au milieu de la journée a créé une atmosphère de paix et d’unité parmi les personnes présentes dans l’église de Taizé. Pour moi, ce fut le point culminant des célébrations du week-end.
Anne, 18 ans, Allemagne
Cette semaine, lorsque je participais aux groupes de réflexion « vers une nouvelle solidarité », on m’a rappelé un de mes passages préférés de la Bible : « On t’a fait savoir, ô homme, ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de t’appliquer à marcher avec ton Dieu » (Michée 6,8).
Pour moi, ce passage résume de bien des manières nos tentatives pour comprendre et définir la « solidarité » tout au long de la semaine. Au cours des discussions avec les autres, et par la rencontre avec des intervenants, de nombreuses idées sont ressorties, comme par exemple celle d’être plus accueillant, de ne pas penser seulement à son propre confort, parler haut et fort pour les autres, et contre les préjugés, lutter pour l’égalité et la justice.
Mais comment pouvons nous faire cela ? Pendant que nous marchons humblement avec le Seigneur dans un monde où beaucoup nous est donné, par hasard, selon les circonstances, sommes-nous capables de faire face au défi de ne pas seulement vivre de façon juste, mais en laissant parler son cœur avec sensibilité et loyauté ? Si oui, peut-être pourrons-nous alors aller vers une nouvelle solidarité.
Brigid, 28 ans, Australie
Il y a beaucoup de choses qui peuvent unir les gens malgré leurs différences et l’une d’elles est l’art.
Durant cette semaine spéciale, chaque jour était organisée une “fête des peuples”. Il y avait des personnes seules ou en groupes qui nous invitaient à découvrir leur pays et leur culture, ce qui fut une expérience attendrissante. Les participants à ces rencontres nous interprétaient des morceaux avec différents instruments : ce n’était pas des célébrités mais à nos yeux leur prestation était à couper le souffle.
Vasyl, d’Ukraine, et Sasha, de Russie, se sont mutuellement félicités pour leurs talents. Sasha a joué de l’accordéon et Vasyl a chanté un tango ukrainien. Ce fut très touchant – un moment très spécial de profonde unité.
Sylwia, 23 ans, Pologne
Voir aussi :
Présentation du rassemblement pour une solidarité nouvelle
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