Qu’est-ce que le dialogue interreligieux ?
Les événements qui ont secoué notre pays au mois de janvier 2015 sont une occasion pour chacun d’entre nous de réfléchir à la manière dont nous nous engageons au quotidien pour faciliter le “vivre ensemble” à travers la pratique du dialogue interreligieux, pour chercher sans cesse à mieux connaître l’autre. Qu’est-ce que le dialogue interreligieux ? Geneviève Comeau, religieuse xavière et professeur de théologie nous donne quelques clés. (Un article paru dans la revue “Volontaires en Eglise” de la DCC, de juin 2015)
Qu’est-ce que le dialogue interreligieux ? Ce n’est pas un dialogue entre religions ou institutions, mais entre des personnes qui appartiennent à des religions différentes et reconnaissent leur égale dignité humaine. Le dialogue est une rencontre qui devient paro
le, où il y a respect et écoute réciproques, et qui comporte des enjeux existentiels. Ce n’est ni une négociation sur le contenu de la foi, ni un débat où on chercherait à marquer des points, ni une tentative de convertir l’autre.
C’est une attitude profonde, marquée par le désir de rencontrer l’autre dans sa différence ; pour un chrétien, elle s’enracine dans la foi que Dieu Lui-même a pris l’initiative du dialogue avec l’humanité.
Que dit le Magistère ?
Le Magistère de l’Eglise catholique a répertorié quatre formes : le dialogue de la vie quotidienne, le dialogue des œuvres (collaborations diverses, vie associative…), le dialogue des échanges théologiques, et le dialogue de l’expérience religieuse. Aujourd’hui les questions concrètes de société (paix, justice, liberté religieuse, etc.) sont devenues brûlantes, et donnent beaucoup de poids aux deux premières formes de dialogue.
Un enjeu pour notre monde actuel
Ce dialogue interreligieux est un enjeu pour notre monde actuel. Nous vivons dans un monde divisé et fragmenté, où il devient urgent, pour résister à la violence, de retrouver ce qui fait notre commune humanité, quelle que soit notre origine ethnique ou notre appartenance religieuse. « Servir l’unité de l’humanité, dont les chrétiens croient qu’elle a sa source dans le Verbe de Dieu, telle est la vocation et la mission de l’Eglise. Le dialogue interreligieux est une des formes de ce service de l’humanité. [1]» Il s’agit donc de travailler à un vivre-ensemble fraternel, où chacun puisse avoir sa place.
Des attitudes très concrètes
Cela passe par des attitudes très concrètes : la manière de parler de l’autre, le souci de dépasser les amalgames et les stéréotypes, ainsi que le désir d’approfondir sa propre foi et les ressources qu’elle donne pour une rencontre de l’autre en vérité. Dans La Joie de l’Evangile, le pape François parle du dialogue interreligieux comme faisant partie du « dialogue social comme contribution à la paix » !
Comment pouvons-nous être acteurs de dialogue interreligieux ?
En étant des hommes et des femmes de relation.
En s’intéressant à l’autre, à ce qui donne sens à sa vie.
En prenant au sérieux la dimension religieuse des cultures du monde : ouverture à « plus grand que nous », qui peut redonner souffle et espérance à nos vies.
En sachant écouter… et aussi parler ! Dire de manière simple et existentielle la foi en Jésus-Christ.
En témoignant, par sa vie, de « l’humanité de Dieu » : Dieu est venu nous rejoindre dans toutes les dimensions de notre humanité, pour nous apprendre à devenir plus humains.
Geneviève Comeau
Religieuse Xavière, professeur de théologie au Centre Sèvres – Facultés Jésuites de Paris
(Article paru dans la revue “Volontaires en Eglise” de la DCC, de juin 2015)
Repères
C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que les relations entre les religions commencèrent à s’intensifier. En 1965, lors du concile Vatican II, les catholiques firent un pas important en direction des juifs et des autres religions, en se fondant sur cette idée que le Christ parle aux hommes à travers les cultures et les religions qui sont les leurs. La déclaration du Concile œcuménique Vatican II – Nostra Aetate – en est le document fondateur :
« […] L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. […] »
Le dialogue entre les chrétiens et les autres religions est réalisé dans un esprit de liberté, d’ouverture, d’écoute afin d’apprendre à se connaître, à apprécier à la fois nos différences et les valeurs communes qui nous lient les uns aux autres.
[1] Geneviève Comeau, S’asseoir ensemble. Les religions source de guerre ou de paix ?, Médiaspaul, 2015, p.79
Commentaires
A toi la parole.
Issue d’une famille musulmane, mariée à un catholique et convertie au catholicisme, je peux témoigner de ce qui est une Utopie. Les musulmans sont favorables au dialogue et à la tolérance tant qu’ils sont minoritaires… Et encore, avec un discours de tolérance adressé à la société( école, administration et …) chez eux le discours est le suivant: les blancs/ français/ non musulmans sont TOUS des mécréants. Le coran aitorise la tricherie le mensonge et l’hypocrisie pour qu’unis immuns parvienne à ses fins où “endorme” par un joli discours de tolérance le gentil feançais/ catho/ et mécréants en face de lui.
J’aimerai beaucoup croire que l’amitié et la tolérance sont possible…. Maise faits sont là.
Quand j’ai fait le choix d’un blanc pour mari: la famille, les amis de la famille, les voisins bref toutes la communauté vous dit que vous êtes une impure et une honte et que seul Allah est le vrai Dieu( les autres ne méritant aucun respect )! L’autre discours auQuel j’ai eu droit ensuite apres les attentats c’est: les mosquées augmentent de jour en jour et les blancs convertis à l’Islam aussi… Il y a des musulmans dans toute les strates de la société jusqu’au gouvernement et dans chaque mairie…. Un jour la France sera musulmane.
J’ai envie d’être optimiste pour mes trois enfants qui sont baptisés et vont à la messe et vienne de vivre une semaine extraordinaire à Paray le Monial … Mais j’ai peur aussi car ma connaissance des familles musulmanes et de leur raisonnement m’inquiète.
Madame
le dialogue interreligieux existe depuis des siècles (entre les Prophètes et d’autres qui qui ne sont pas forcément croyants et aussi vrai entre le prophète Mohamed PBSL et les gens du livre).
Je trouve que votre témoignage est une haine envers l’Islam : vous vous attaquez aux musulmans et à leur livre Saint.
Pour info: DÉCLARATION SUR LES RELATIONS DE L’ÉGLISE AVEC LES RELIGIONS NON CHRÉTIENNES: NOSTRA AETATE
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html
A l’occasion des JMJ à Cologne, trois mois après son élection, Benoît XVI s’exprime pour la première fois sur ce sujet, dans un discours aux représentants de la communauté musulmane d’Allemagne :
« Ensemble, chrétiens et musulmans, nous devons faire face aux nombreux défis qui se posent en notre temps. Il n’y a pas de place pour l’apathie, ni pour l’inaction, et encore moins pour la partialité et le sectarisme. Nous ne devons pas céder à la peur ni au pessimisme. Nous devons plutôt cultiver l’optimisme et l’espérance. Le dialogue interreligieux et interculturel entre chrétiens et musulmans ne peut pas se réduire à un choix passager. C’est une nécessité vitale dont dépend en grande partie notre avenir. »
Quelques fautes de frappe et d’accords qui je l’espère ne dénatureront pas mon message.
je née dans une famille dont le père est mulsuman depuis sa jeunesse et d’une mère catholique,et dune belle mère protestante.Nous vivons dans la joie comme ci nous étions tous de la même confession religieuse.Dans ma grande famille,mon père qui est musulman a instauré au sein de sa famille une démocratie religieuse comme il l’aime l’appelée;où chacun devrait prier là où sa foi l’indique et c’est pour moi un bon exemple
Merci beaucoup pour ce beau témoignage !