“J’ai entendu mon appel à être prêtre pendant les JMJ”
Pierre, 29 ans, infirmier et séminariste du diocèse de Besançon, a reçu l’appel à la vocation de prêtre pendant les JMJ de Sydney, en 2008. Il nous explique comment les JMJ l’a aidé à faire ce passage, des doutes sur sa foi vers cette décision qui engage sa liberté à donner sa vie à Dieu.
Quel est le lien entre ta vocation et les JMJ ?
Il y a un lien évident. Lors du rassemblement de jeunes de Xonrupt (dans les Vosges) vécu en communion avec les JMJ de Sydney en 2008, là j’ai eu le désir d’être prêtre. J’avais 22 ans.
Plus précisément ? Ce fut le lieu, l’événement ?
« Etre prêtre », je n’avais jamais envisagé ce genre de question. Je vivais mes études d’infirmier avec intérêt et mes engagements avec passion. Mais cet été-là, durant une expérience de prière, j’ai ressenti la présence de Dieu. Dieu qui m’aimait. J’ai eu la certitude de sa présence et de son appel.
Cela semble finalement simple ?
En fait ce ne fut pas immédiat ! Au début, je n’arrivais pas à prier. Et c’était une source de tristesse. J’étais jusqu’à remettre en cause ma foi. Est-ce que j’avais déjà prié ? Je voyais les autres à fond dans la prière. L’ambiance festive, la joie des retrouvailles… tout cela y était et j’en étais heureux, mais pour la prière : rien ! C’était une vraie source d’angoisse.
Comment es-tu passé de cette peur à la joie de t’engager ?
Lors d’une réflexion sur un texte biblique, il fallait rechercher ses propres talents. Un ami me dit alors : « Toi, tu es généreux ! » Sans pourvoir prier, j’étais avec ce mot : « Tu es généreux ». Heureux de l’entendre mais avec cette frustration quant à la prière. Je l’entends me dire « C’est normal, tu veux retrouver l’intensité des précédentes JMJ de Cologne ! Il faut lâcher prise. »
Alors je vais me confesser mais à ce moment-là, cela n’a pas été décisif. Je repars donc pour la prière, seul cette fois et avec la volonté d’y arriver. Allongé dans la tente prière, j’interpelle Dieu : « Je n’arrêterai pas tant que je ne vis pas la prière ! » Mais toujours rien… Et il a bien fallu repartir pour retrouver les autres !
Le lendemain, après cette journée d’attente assez douloureuse, lors du direct avec Sydney, je reçois pour moi un moment du témoignage où un jeune dit : « Avant j’étais chrétien sans faire exprès, maintenant j’ai décidé de faire ‘exprès’ d’être chrétien ! » Cela a été pour moi le début du lâcher prise et d’une prière vivifiante. Cela m’a permis d’accepter que ce n’était pas que de l’ordre du ressenti mais que la foi résultait aussi d’une décision personnelle.
J’ai alors formulé le désir de m’engager et de me préparer à être prêtre.
Après 2008, y-a-t-il eu d’autres JMJ ?
Il y a eu Madrid en 2011, j’étais déjà séminariste, jeune avec les autres jeunes mais aussi différents et source de questionnement : séminariste ce n’est pas un choix neutre.
Aujourd’hui je suis bénévole au pavillon des vocations à Lourdes, je découvre quelque chose de l’ordre du ‘’vis-à-vis’’. Je suis dans le compagnonnage, mais avec le t-shirt « séminariste » s’inaugure un nouveau type de rencontres et des questions de pèlerins.
Quel serait ton message pour des jeunes dans la perspective de Cracovie 2016 ?
Vivez les JMJ, c’est un cadeau de l’Eglise ! Nous découvrons que ne sommes pas seul.
C’est un moment où nous vivons l’Eglise dans son universalité. J’y ai fait l’expérience d’être chrétien avec d’autres jeunes de mon âge. Cela peut nous rendre adulte dans la foi, une foi vivante et joyeuse !
Commentaires
A toi la parole.
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