Pèlerinage en Terre Sainte : mettre ses pas dans les pas du Christ
Après l’annulation du pèlerinage national étudiant en Terre Sainte en 2014, de nombreux groupes ont pu reporter leur pélé cet été dernier. Elisabeth et Louis, du diocèse de Bordeaux, et Anne, partie avec le diocèse de Sceaux et de Fréjus-Toulon, témoignent. Chacun, à sa manière, continue à suivre les pas du Christ…
J’ai vraiment eu l’impression de mettre mes pas dans les pas du Christ. Pouvoir voir les lieux où il est allé, où il s’est incarné, pouvoir y prier et relire les textes en contexte m’a beaucoup marquée.
Devant la beauté du désert, aride et sans eau, qui n’a pas été modifié par la main de l’homme, j’ai réalisé que j’admirais certainement les mêmes paysages que Jésus 2000 ans plus tôt !
Depuis mon retour, les lectures de la messe ont une autre saveur, en plus d’entendre les mots, je vois les images correspondantes. J’ai maintenant envie d’approfondir la Bible, de réellement me nourrir de la parole de Dieu.
Je me souviendrais de notre recueillement dans la basilique de Saint-Pierre de Capharnaüm, au bord du lac de Tibériade, depuis laquelle on peut contempler les restes de la maison de Pierre dans laquelle a séjourné le Christ. Ainsi que de l’accueil des familles palestiniennes et de nos échanges sur nos cultures, sur notre foi en Jésus, et immanquablement, sur la politique israélienne. Ce pèlerinage m’a donné un élan missionnaire, l’envie de parler autour de moi de la vie et de la parole du Christ.
Rentrée récemment de mission humanitaire, je suis partie en Terre Sainte car j’avais depuis longtemps ce désir de découvrir le pays qui a vu naître, grandir et mourir le Christ. A cause de mes stages, je n’avais pas pu m’inscrire l’an dernier et le report du pèlerinage a été une belle opportunité pour me lancer enfin dans l’aventure !
Tout d’abord, notre groupe était composé de gens merveilleux avec lesquels nous avons pu avoir de vrais temps de partages fraternels, rassemblés par une même soif de grandir dans la foi.
Notre guide, un prêtre oratorien, était tout simplement passionnant. Sa façon de nous raconter la Bible, jonglant allégrement avec l’Ancien et le Nouveau Testament, m’amène aujourd’hui à redécouvrir les Saintes Ecritures. Je reviens avec le désir de les étudier plus avant, de les goûter pour les vivre plus intensément.
Les places où nous nous sommes rendus, les lieux que nous avons traversés, m’ont tous apportés chacun à sa manière. Je retiens le Négev où nous sommes restés les premiers jours. Ce temps au désert m’a permis de me couper du monde moderne pour mieux rentrer dans la prière et suivre ensuite les pas du Christ.
La Basilique de l’Annonciation à Nazareth m’a surtout beaucoup touchée. Ici, l’ange a annoncé à Marie qu’elle concevrait du Saint-Esprit, ici, Marie a dit « oui », ici, le Verbe s’est fait chair, ici, le visage du monde a changé, ici, Dieu a rejoint notre humanité et notre petitesse. En priant devant la grotte, je réalisais peu à peu combien le mystère de l’Amour divin est insondable tant il nous dépasse par sa grandeur. Comment Dieu, créateur de toute chose, pouvait-il accepter de s’abaisser pour que l’homme soit élevé ? Le cours de ces réflexions s’est prolongé lorsque nous nous sommes ensuite rendus à la grotte de la Nativité de Bethléem. Il est intéressant de savoir que la naissance de Jésus ait été annoncée en premier aux bergers, les rejetés de l’époque. Comme toujours, le Christ s’est entouré des pêcheurs et des petits.
Enfin, le chemin de croix que nous avons fait dans les rues de Jérusalem a été particulièrement marquant. Avant de commencer, nous avons croisé un homme en détresse dans la rue à qui nous avons porté secours en lui donnant notamment à boire. Ce « j’ai soif » a résonné en moi comme les mots prononcé par le Christ en croix, ou bien comme les paroles qui ont orientées la vie de Mère Teresa. Par la suite, la croix que nous portions lors de la procession nous a été retirée pour des histoires d’autorisation. Les quelques stations sans cette grande croix m’a permis de vivre intensément le message chrétien en étant par ma personne un témoin du Seigneur, sans que les signes distinctifs soient visibles. Nous étions rassemblés par la prière, le Christ habitant nos cœurs.
Les stations vécues dans le Cénacle et le Saint Sépulcre ont été marquantes car nous avons été sur les lieux où Dieu a livré son corps et où Il a versé son sang par Amour.
Les quelques jours passés à Jérusalem ont fait de nous les témoins des tensions entre juifs et musulmans, notamment au niveau de l’esplanade du Temple que nous avons traversée. J’ai alors saisie la joie que nous procure notre foi chrétienne ; nous pouvons prier où que nous soyons, quel que soit le lieu, sans être forcément rattachés au Temple, car nous sommes le Temple de Dieu en recevant l’Eucharistie.
Cette marche sur les pas du Ressuscité m’a également permis de croire plus que jamais que Jésus a vraiment existé il y a 2000 ans, qu’Il a vraiment vécu comme un homme, aussi fou que cela puisse paraître. Le fait qu’Il ait eu peur à Gethsémani, qu’Il ait ressenti ces sentiments humains, me permet de croire en l’humanité puisque Lui-même l’a épousée. J’entre plus confiante dans la vie, je suis prête à Lui confier toutes mes peurs et mes craintes dans les moments difficiles que je traverserai.
Par ailleurs, je prends pleinement conscience de la situation des chrétiens d’Orient. Nous avons effectivement eu la chance immense de loger chez des palestiniens chrétiens de Nazareth. Leur joie de vivre et leur sens de l’accueil m’ont beaucoup touchés car malgré leur situation parfois précaire ils gardent le sourire et vivent dans l’espérance. Ils se sentent abandonnés par la France, et je désire agir pour ne pas oublier ces frères gardiens de la Terre du Christ.
Finalement, ce pèlerinage m’a ouvert aux réalités actuelles de cette Terre Sainte, à son histoire, à la beauté du mystère de l’Incarnation qui y a eu lieu. Je reviens davantage confiante en Dieu, avec la soif de redécouvrir la Bible. Merci pour votre soutien.
Anne
Chronique de Terre Sainte en 2013-2014
Commentaires
A toi la parole.
Pour mettre “ses pas dans les Pas du Christ”, il n’est pas nécessaire d’aller en Palestine. C’est possible dans sa vie de tous les jours en suivant l’enseignement du Sermon sur la Montagne : aimer tous les humains, pardonner systématiquement, répandre la paix, se libérer de ses préjugés et peurs, une Vie, vrai sens du mot pénitence ou repentir, pas seulement avoir le remords de ses fautes mais “changer sa vie” positivement ou “cesser de pécher”.