Au coeur du Synode, au service des évêques !

Il y était ! Jean-Baptiste Bienvenu est diacre du diocèse de Versailles en études à Rome. Il a participé au Synode pour la famille, au service des évêques. Avec un ton décalé, il nous raconte le Synode, vu de l’intérieur !

Mon travail au Synode

Le Synode est une grosse machine qui a besoin de petites mains pour avancer. Ainsi, une trentaine de jeunes prêtres étudiants à Rome, et aussi quelques diacres, ont été appelés par le secrétariat du Synode pour remplir ces petits rôles : aider les évêques pendant les assemblées, leur distribuer tous les documents nécessaires au bon moment (et il y a beaucoup de documents !), être secrétaires des carrefours par langue (qui regroupent une vingtaine d’évêques, un ou deux couples d’auditeurs, et un ou deux experts).

Pour ma part, je devais aider à la rédaction des Actes du Synode : à partir des projets d’intervention transmis par les Pères synodaux et de l’enregistrement de ce qui se passait dans l’assemblée, nous rédigions une retranscription fidèle de ce qui était dit réellement, sans oublier les moments de rire (on écrit alors Risus), les applaudissements (Plausus) ou les balbutiements. Comme disait mon chef au début du Synode: « C’est un travail de moine copiste, mais c’est un travail pour l’Histoire ! »

L’expérience de la diversité

Jean-Baptiste lors de la canonisation de Louis et Zélie Martin.

270 évêques du monde entier, une cinquantaine d’auditeurs, une cinquantaine d’experts, des délégués de toutes les confessions chrétiennes… Cela fait beaucoup de monde, et surtout beaucoup de différences. Le premier jour du Synode, quand j’aidais les évêques à trouver leur place dans l’hémicycle, je me disais: « Donc, lui arrive du Nicaragua; lui est du Ghana; lui, avec son chapeau bizarre, est copte égyptien; voilà le patriarche de Jérusalem; et un évêque australien. Wahoo ! »

Tous ces hommes partagent la même foi, tous cherchent le bien de l’Eglise, tous veulent honorer et servir la famille. Et en même temps, que d’approches différentes à cause de la diversité de leurs cultures et de leurs expériences! Convoquer un Synode sur la famille est une affaire plus ardue que de travailler sur la Parole de Dieu (Synode de 2008), car la famille est un sujet de société qui touche directement tous les hommes, croyants ou non, proches de l’Eglise ou ayant pris leurs distances par rapport à elle. L’écho médiatique que nous constatons depuis quelques semaines le montre bien.

Et pourtant, je vois dans l’assemblée que les différences entre les évêques ne les réduisent pas en deux camps, le camp des gentils et le camp des méchants, le camp de droite et le camp de gauche. Tous donnent avec sincérité et liberté ce qu’ils ont de meilleur pour les familles d’aujourd’hui. Et le Pape qui entend tout avec bienveillance, nous donnera bientôt, dans son exhortation apostolique, la synthèse sur laquelle il faudra tous nous appuyer, quelque soit notre propre expérience de famille, notre propre culture, notre propre opinion.

Jean-Baptiste Bienvenu

Voir aussi :
Synode pour la famille
Dossier Synode pour la famille sur le site Eglise Catholique
Synode pour la famille, l’Eglise en dialogue : contexte et enjeux de cette 2ème assemblée synodale