La miséricorde, une surabondance d’espérance pour donner du fruit
Pendant le Carême, retrouve chaque dimanche la méditation de l’Evangile par le père Emmanuel Coquet pour t’accompagner dans ton quotidien !
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Pour le 3ème dimanche de Carême sur la tour de Siloë et le figuier, le père Emmanuel Coquet nous propose d’entrer dans le combat de Dieu : face au mal et à la souffrance, le Seigneur nous invite à l’Espérance, afin qu’avec patience et persévérance, nous portions du fruit.
Comme le disait le pape François “Ne regardez pas votre vie du balcon, mettez-vous en elle !” et donnez du fruit ! (Voir après la méditation les exercices pratiques en fin d’article 😉 )
Lire les textes du 3ème dimanche de Carême : la tour de Siloë – Luc 13, 1-9
Mes amis, voilà bientôt trois semaines que nous sommes embarqués dans cette suite décapante du Christ. Si nous avons tiré quelques enseignements de notre passage au désert pour grandir en liberté, si notre contemplation du Transfiguré a pu creuser en nous le désir de partager la gloire de Dieu, nous arrivons aujourd’hui « dans le dur » !
Une parole vive
Nous recevons une parole vive de Jésus aujourd’hui ! “Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.” Une parole qui nous renvoie à tant d’expériences communes, à toutes ces questions fondamentales liées à la violence, à la souffrance et à la mort innocente, et à la fécondité de notre vie. (“Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.”)
L’origine du mal
Notre esprit est tel que nous cherchons des causes à tous les effets. A qui, à quoi attribuer l’origine de la violence ? A qui incombe la responsabilité des catastrophes naturelles qui régulièrement font irruption dans l’actualité du monde ? Et bien souvent à notre échelle personnelle, nous nous demandons « Qu’ai-je fait au bon Dieu pour mériter ça ?! »
Il est bon dans un premier temps de réaliser que le mal demeure une énigme déroutante, et tant mieux !… C’est qu’il demeure pour nous comme étranger. Nous ne sommes pas faits pour lui. Chercher à expliquer le mal, ce serait déjà en quelque chose lui donner une légitimité. Le mal, la souffrance doivent rester des provocations et nous inciter à vivre la miséricorde et la charité.
Entre caprice de Dieu et mauvais fond de l’homme, nous voyons bien que nous ne trouverons pas de réponse satisfaisante au mal. Mais notre regard peut se tourner vers la source en ce temps de carême où nous sommes appelés à prier : contemplez l’Innocent qui a pris le mal sur Lui ; Jésus.
« Entrons dans le combat de Dieu ! »
Chaque jour, ceux qui prient avec les mots de l’Eglise se réveillent pendant le Carême en disant : « Les yeux fixés sur Jésus-Christ, entrons dans le combat de Dieu ». Oui, notre manière de répondre à la provocation du mal c’est d’agir, de prendre part à ce combat en répondant par un surcroît d’amour. Répondre à la blessure par le baiser, répondre à l’offense par le pardon, répondre à la trahison par la miséricorde.
La patience, de carême en carême…
Vite dit, mais pas facile à mettre en œuvre. C’est pourquoi à travers la parabole du figuier dans la vigne, Jésus creuse en nous cette caractéristique essentielle de l’amour : la patience (cf. 1 Co 13, 4), la persévérance. De carême en carême, d’année en année, Dieu n’est pas en retard mais il patiente ! Il nous offre le temps de l’Eglise comme un temps propice à la conversion.
La clef du jour est là. Non pas d’être saint avant d’en connaître le prix, mais d’engager notre existence dans un mouvement continu de conversion. Alors, forts de cette persévérance, nous découvrirons que seule la conversion permet de déborder le sentiment d’absurdité de la mort pour recevoir la vie !
P. Emmanuel Coquet, secrétaire général adjoint à la Conférence des évêques de France
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Exercices pratiques, en 4 points
Stop ! Prends le temps d’approfondir et d’offrir un espace au Seigneur !
1. Qu’est-ce que j’espère dans la vie ? pour les autres ? pour moi-même ?
Est-ce que je sais patienter ?
Est-ce que le Seigneur tient une place dans l’attente qui habite mon cœur ?2. Si je fais le constat de lieux stériles dans ma vie, des lieux où je m’épuise, des lieux où « je perds mon âme » … Comment vais-je réagir ? Quel(s) changement(s) envisager ? Quel sera le « fumier » qui va vivifier ma manière mon existence et m’aider à trouver la juste attitude ? (La Parole de Dieu ? les sacrements ? les liens amicaux et familiaux ?…)
3. Comment je réagis face au mal dont je suis témoin ?
Face au mal qu’on m’inflige peut-être ? Suis-je capable de pardonner ?
Face au mal que je commets ? Suis-je capable de demander pardon ?4. Du concret :
– Relis le passage de la lettre de saint Paul aux Romains (chap. 5, v. 1 à 5). Prends le temps d’écrire une prière, avec tes mots, pour demander cette vertu qui nous fait souvent défaut de l’Espérance.
– Je bloque dans mon agenda le moment où j’irai me confesser d’ici Pâques (évite le dernier moment !). Je peux même faire signe à des amis à qui je veux du bien !
– Je choisis d’appliquer pendant cette semaine cette œuvre de miséricorde qui consiste à supporter patiemment les autres !
Commentaires
A toi la parole.
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