Calendrier de l’Avent : 20 décembre
Jusqu’à Noël, nous vous proposons de découvrir pas à pas la dernière lettre apostolique du Pape François, Misericordia et Misera, écrite en conclusion du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde. Aujourd’hui, voici le 19e paragraphe…
“19. De nombreux gestes concrets de miséricorde ont été posés pendant cette Année Sainte. Des communautés, des familles, des croyants, ont redécouvert la joie du partage et la beauté de la solidarité. Cependant, cela ne suffit pas. Le monde continue à produire de nouvelles formes de pauvreté spirituelle et matérielle qui attentent à la dignité des personnes. C’est pour cette raison que l’Église doit toujours être vigilante et prête à identifier de nouvelles œuvres de miséricorde et à les mettre en œuvre avec générosité et enthousiasme.
Efforçons-nous donc de donner des formes concrètes à la charité, et en même temps intelligence aux œuvres de miséricorde. Cette dernière possède une action inclusive, c’est pourquoi elle tend à s’élargir comme une tache d’huile et ne connait pas de limite. En ce sens, nous sommes appelés à donner un visage nouveau aux œuvres de miséricorde que nous connaissons depuis toujours. De fait, la miséricorde exagère ; elle va toujours plus loin, elle est féconde. Elle est comme le levain qui fait fermenter la pâte (cf. Mt 13,33) et comme la graine de moutarde qui devient un arbre (cf. Lc 13,19).
Il nous suffit de penser, à titre d’exemple, à l’œuvre de miséricorde corporelle qui consiste à vêtir celui qui est nu (cf. Mt 25,36.38.43.44). Elle nous ramène au commencement, au jardin d’Eden, lorsqu’Adam et Eve découvrirent qu’ils étaient nus, et entendant le Seigneur s’approcher, eurent honte et se cachèrent (cf. Gn 3,7-8). Nous savons qu’ils furent punis par le Seigneur. Pourtant, il « fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit » (Gn 3,21). La honte est dépassée et la dignité retrouvée.
Fixons le regard également sur Jésus au Golgotha. Sur la croix, le Fils de Dieu est nu. Sa tunique a été tirée au sort et prise par les soldats (cf. Jn 19,23-24). Il n’a plus rien. Sur la croix, se révèle jusqu’à l’extrême la solidarité de Jésus avec ceux qui ont perdu toute dignité en étant privé du nécessaire. De même que l’Église est appelée à être la « tunique du Christ »[20] pour revêtir son Seigneur, de même elle est engagée à se rendre solidaire de tous les nus de la terre, afin qu’ils retrouvent la dignité dont ils ont été dépouillés. « J’étais nu, et vous m’avez habillé » (Mt 25,36) : cela oblige donc à ne pas détourner notre regard des nouvelles formes de pauvreté et de marginalisation, qui empêchent les personnes de vivre dignement.
Être sans travail et ne pas recevoir un juste salaire, ne pas avoir une maison ou une terre où habiter, subir des discriminations pour la foi, la race, le statut social… ces réalités, et d’autres encore, sont des conditions qui attentent à la dignité de la personne face auxquelles l’agir miséricordieux des chrétiens répond avant tout par la vigilance et la solidarité. Combien sont nombreuses les situations aujourd’hui où l’on peut rendre la dignité aux personnes et permettre une vie humaine ! Qu’il suffise de penser à de nombreux jeunes enfants qui subissent des violences de toutes sortes qui leur volent la joie de vivre. Leur visages tristes et défaits sont imprimés dans mon esprit. Ils demandent notre aide pour être libérés de l’esclavage du monde contemporain. Ces enfants sont les jeunes de demain. Comment les préparons-nous à vivre de façon digne et responsable ? Avec quelle espérance peuvent-ils affronter leur présent et leur avenir ?
Le caractère social de la miséricorde exige de ne pas rester inertes et de chasser l’indifférence et l’hypocrisie, afin que les plans et les projets ne demeurent pas lettre morte. Que l’Esprit Saint nous aide à être toujours prêts à offrir notre participation de manière active et désintéressée, afin que la justice et une vie digne ne demeurent pas des paroles de circonstance, mais marquent l’engagement concret de celui qui veut témoigner de la présence du Royaume de Dieu.”
[20] Cf. Cyprien, L’unité de l’Église catholique, 7.
A suivre dès demain !
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A toi la parole.
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