Mille et une Foi, une odyssée sur la route des chrétiens d’Orient

Parti du Liban en septembre 2012, le jeune Français a terminé en mai à Jérusalem un périple de 60 000 km en 4L à la rencontre des chrétiens d’une vingtaine de pays, des steppes d’Asie centrale à la Corne de l’Afrique.

Vincent Gelot à Jérusalem en mai 2014

Je m’appelle Vincent Gelot, j’ai 26 ans et je reviens d’un périple de deux ans à la rencontre des chrétiens d’orient. Seul au volant d’une Renault 4L, je me suis rendu dans une vingtaine de pays: Moyen-Orient, Caucase, Asie centrale, Afghanistan, Golfe Persique et corne de l’Afrique… une odyssée humaine et mécanique de 60 000 km intitulée “Mille et une Foi” : un clin d’œil aux Mille et une nuits et à la diversité des Églises orientales. L’objectif : découvrir l’histoire et partager le quotidien méconnu des communautés chrétiennes d’Orient, parfois minoritaires où menacées.

La genèse du projet

L’idée de ce périple naît au Liban au début de l’année 2012 ou je termine mes études. Au pays du Cèdre, trois éléments déclencheurs donnent jour à ce projet : la découverte des Églises d’Orient et la richesse de leurs rites,  l’afflux de nombreux réfugiés chrétiens de Syrie ou l’Irak et enfin l’annonce de la venue du Pape Benoit XVI au Liban.

Un baptême selon le rite éthiopien

En toile de fond, le désir de découvrir l’Orient à l’état brut et de vivre une aventure à l’ancienne. Une sorte d’appel dans l’appel. La 4L s’impose d’elle-même, l’itinéraire est tracé, un dossier presse est finalisé mais les difficultés ne tardent pas à se profiler à l’horizon. Hormis l’Oeuvre d’Orient, une association qui œuvre pour les chrétiens d’Orient, peu d’institutions soutiennent Mille et une foi, le projet étant jugé comme trop ambitieux ou comme trop engagé. Il faudra aussi faire face à la défection d’un coéquipier au moment du départ. Un véritable coup dur, sachant que nous avions préparé ce projet ensemble pendant des mois.

Une route semée d’embûches !

Les Sœurs de Mère Theresa assurent une présence de charité et d’amitié auprès des Afghans. La communauté chrétienne de Kaboul est entièrement composée d’étrangers, l’apostat étant condamné par l’Islam et punit de mort par le régime islamique, toute forme d’évangélisation est donc extrêmement dangereuse et pratiquement inexistante.

Aux aléas du voyage, il fallait aussi faire face méfiance de certaines communautés chrétiennes – compréhensible dans le contexte sécuritaire actuel. Avant de prendre des photos dans un monastère syriaque, dans un village chrétien d’Irak ou avec des sœurs de Mère Thérésa à Kaboul, il faut montrer pâte blanche.

La rudesse du climat ne m’a pas épargné non plus. Le hasard du voyage m’a fait traverser le Caucase en hiver et l’Arabie cet été. Il y a eu des nuits de bivouac par -25 degrés en Arménie et des après-midi chauds aux Émirats, quand le thermomètre dépassait les 60 degrés dans la 4L !

Je passe sur les déboires mécaniques, les tours de passe-passe pour dissimuler mes intentions de voyage aux passages des frontières, des rapports corsés avec les ambassades peu enclins à voir un Français se promener dans ces régions, à mon arrestation par les autorités au Yémen qui connaissaient la raison de ma visite… Cela fait maintenant partie de l’histoire et forme le sel de l’aventure. Le Seigneur, dans son infini bonté, m’a gardé en vie m’a permis de mener à bien cette mission auprès des chrétiens d’Orient.

Le “Livre d’Orient”

Le “Livre d’Orient’ entre les mains de chrétiens coptes d’Egypte.

Car c’est bien d’une mission dont il s’agit. A côté des prises de notes et du travail photo, j’ai récolté les témoignages des chrétiens rencontrés dans un “Livre d’Orient” – un codex grand format: réfugiés de Syrie, chrétiens d’Irak, communautés isolées d’Asie centrale, coptes d’Égypte ont confié leurs prières, leurs espérances et leurs souffrances. J’ai été bouleversé par la beauté de leur rite et l’attachement à leurs racines orientales. Dans les pays ou le nombre de paroisses se comptaient sur les doigts de la main (pays d’Asie centrale, Afghanistan, Azerbaïdjan…), tous les chrétiens ont eu l’occasion d’avoir le Livre d’Orient entre leurs mains. Cet ouvrage est une véritable monographie de leur existence en ce début de XXIème siècle. Précieux du point de vue religieux, le Livre d’Orient sera remis au pape François à Rome durant l’été pour qu’il appose le témoignage final à l’ouvrage. Ce livre n’est pas le mien, il appartient aux chrétiens d’Orient. Il sera par la suite rapporté a Jérusalem, Ville Sainte et Cité Mère pour tous les chrétiens.

A présent, la suite de l’aventure doit prendre corps dans le témoignage. Un devoir au regard des communautés chrétiennes qui m’ont accueillis et fais partager leur quotidien. Je m’attable donc aujourd’hui à l’écriture et à la publication tiré de cette expérience initiatique aux côtés des chrétiens d’Orient.

De Jérusalem, Vincent Gelot

Page Facebook de Mille et une foi
Reportage sur Mille et une foi