#PartageTonAvent en Uruguay : “me faire petit pour suivre le Christ”
Chaque semaine, pendant l’Avent, retrouvez en partenariat avec Inigo et la Délégation Catholique pour la Coopération le récit de volontaires de solidarité internationale : depuis les Philippines, l’Equateur, le Liban ou le Ghana, ils racontent comment ils vivent l’Avent dans le contexte culturel propre où ils sont accueillis. Jean-Bastien, 28 ans, est éducateur social à Tacuarembo en Uruguay.
J’ai du mal à réaliser que c’est la période de l’Avent ! Grandes chaleurs, pas de veste, pas de neige, pas de rhume! Ce n’est qu’en entrant dans les magasins garnis de décoration de Noël et de sapins en plastique destinés à la vente que je m’en suis rendu compte.
Une nouvelle façon de vivre l’Avent
La période de l’Avent n’a jamais résonné pour moi autrement qu’un compte à rebours à quatre bougies, quatre dimanches, qui voient se succéder dans un ordre aléatoire la fin du travail ou des études, l’arrivée de la neige, l’illumination des villes et des villages, la décoration du sapin, ainsi qu’un triste rappel de la société consumériste dans laquelle nous vivons lors de l’achat des cadeaux. Si le temps du Carême a un sens profond pour moi, impliquant des changements dans ma manière de vivre, celui de l’Avent en a toujours été dépourvu jusqu’à présent. Comment se préparer à célébrer la venue du Christ en ce monde ? Une question que je ne me suis jamais vraiment posée en Suisse, une question qui prend désormais une autre teneur ici en Uruguay.
Loin de ma famille, me centrer sur le Christ
“Nous sommes réunis en famille, le Christ est né” : telle a toujours été ma conception de Noël, dans cet ordre d’importance. Cette fois-ci, je passerai la fête de la Nativité à des milliers de kilomètres de ma famille, si bien que, même si nous serons réunis dans la prière, l’opportunité m’est donnée d’inverser l’ordre d’importance et de me centrer davantage sur la naissance du Christ. Comment donc me préparer à fêter cet évènement ? C’est avant tout sur la dimension personnelle que je veux témoigner, ou comment je vais vivre ce moment du point de vue de ma foi, plutôt que sur les choses que je peux mettre en place dans une optique pastorale, car j’estime qu’il est plus respectueux et enrichissant d’observer la façon dont les chrétiens de Tacuarembó vivent la période de l’Avent, avant de leur proposer ma vision à l’occidentale…
Dieu s’est fait chair !
Le premier point primordial est de commencer gentiment à réaliser, à me rendre compte de ce que signifie la venue du Christ en ce monde. Dieu s’est fait chair ! Yahvé, Celui qui Est, l’Eternel, l’infiniment grand s’est fait le plus petit d’entre les petits. Une humilité absolue, inconcevable pour l’esprit humain, qui atteindra son summum au moment de la mort sur la croix. Cette période de l’Avent je la considérerais donc avant tout comme une invitation à suivre l’exemple du Christ, à me faire petit, que ce soit à travers des petits gestes quotidiens, ou au travers des humiliations, qui sont autant d’opportunités de me rapprocher du Seigneur.
Le choix du dépouillement : “faire de mon coeur une étable, plus disposé à accueillir le Christ”
Me préparer à fêter la naissance du Seigneur implique également une forme de dépouillement. Jésus est né dans une étable, un endroit pauvre et humble. Je me sens donc également invité à faire de mon cœur une étable, en essayant de le dépoussiérer de tout superflu et en le rendant ainsi plus disposé à accueillir le Christ. Cela, pour ma part, commence par un dépouillement extérieur, tel que je le revendiquais fortement dans mes motivations de départ pour le volontariat. Cela signifie m’éloigner du confort – au sens large du terme – qui s’apparente pour moi à une prison pour l’âme, dans le sens où il m’éloigne de la prière, tout comme il m’éloigne de l’autre. J’ai la désagréable impression que ce confort m’a en partie rattrapé ici, de l’autre côté de l’hémisphère. Le temps de l’Avent est donc l’occasion pour moi de réaffirmer dans mon quotidien le choix du dépouillement, qui me permet d’accueillir le Christ et de m’ouvrir ainsi vers l’autre.
Quant à la soirée du 24 décembre, je laisse au Seigneur le soin de m’indiquer où il voudra bien que je sois présent…
Je vous souhaite à tous une très belle période de l’Avent ainsi qu’un joyeux Noël !
Jean-Bastien, 28 ans, Assistant animateur pastoral à Tacuarembo Uruguay
Voir aussi :
Opération #PartageTonAvent
En Avent vers Noël, quelques pistes concrètes
#PartageTonAvent – Aux Philippines, le temps de la rencontre
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A toi la parole.
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