“Choisis donc la vie !” (Dt 30, 19)
Chaque semaine pendant le Carême, retrouvez des témoignages de jeunes qui ont choisi la vie consacrée. Ils nous confient leurs lieux de conversion et le chemin de vie qui les ont conduits au choix radical d’une vie donnée pour le Christ. Aujourd’hui, Benoît Ferré, 31 ans, jésuite, explique ce qui signifie de “choisir la vie” dans son quotidien et sa vie de consacré.
Choisir la vie au quotidien, c’est du concret.
Rire plutôt que me renfrogner quand mon amour-propre est un peu blessé ;
Et avoir un peu d’humour sur l’importance que je donne, malgré moi, à mon travail ou à mes ‘convictions’…
Prendre des temps gratuits avec d’autres, avec Dieu, surtout aux moments où ça paraît le moins évident ;
Et perdre du temps à me balader ou à bouquiner plutôt que de fouiner compulsivement sur le Web…
Être attentif à ce qui se dit du désir des autres, dans leurs excès, avant de réagir inutilement ;
Et risquer les gestes, les mots qui aideront la relation fragile que je construis avec chacun …
Repérer les ‘mauvaises raisons’ de reporter au lendemain ce que j’ai à faire ;
Et quand j’ai à me rendre disponible, ne pas me réfugier dans les ‘bonnes raisons’ de ne pas l’être…
Une lutte amoureuse pour la Vie
La liste des lieux concrets où je peux passer “de l’enfermement à la vie” pourrait être longue. Derrière une certaine lucidité sur “mes idoles” (c’est-à-dire ce à quoi je m’attache qui m’empêche de suivre le Christ), qui n’a pas fini de s’affiner, il y a surtout ce grand désir de m’engager dans cette lutte amoureuse, pour la Vie. Oh bien sûr, je passe souvent à côté. Mais je sais que c’est pourtant là que ça se joue.
Garder les bras ouverts et faire confiance
Drôle de jeu, où il ne s’agit pas tant d’arriver à un but que de faire confiance à ce qui est donné en chemin. Parce que, au long des pas déjà faits, j’ai découvert la saveur si singulière du jour de Pâques, ce qu’elle transforme, les fruits qu’elle porte… Je sais désormais que pour laisser venir Celui qui vient, le Ressuscité, il me faut garder les bras ouverts. Je sais aussi qu’ils se referment si facilement…
Les “héros” des Evangiles
À ce stade-là, j’ai un petit faible pour quelques héros des Évangiles. Le fils aîné (Lc 15), qui doit décroiser ses bras, un peu serrés, pour entrer dans la danse que Son Père a préparée pour lui aussi.
Ou encore Simon (Luc 7, 36-50) qui voit toute sa dureté dans le miroir de cette femme débordant de tendresse.
Avec eux, je découvre qu’il n’y a rien d’autre à faire qu’emboîter le pas à ce jeune frère ou cette femme qui ont osé se laisser pardonner, qui ont ouvert les bras pour un « free hug ». Pour moi aussi, il n’est plus question d’avoir tort ou raison, mais de choisir de vivre, ou me l’interdire…
Dans ma vie consacrée
« Pauvreté, chasteté, obéissance » ? Ces vœux, pour ma vie consacrée, sont des balises pour être lucide sur les tentations de richesse, de pouvoir et d’honneur, inévitables en chemin ; pour me fier plutôt, autant qu’il est possible, à l’Esprit du Ressuscité, sa profondeur, sa simplicité, son dynamisme…
Et le Carême, pour moi, c’est un moment privilégié pour en retrouver le goût.
Benoît Ferré, s.j.
Ma famille religieuse ?
La Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique fondé par saint Ignace de Loyola en 1540, qui réunit près de 17 000 Jésuites dans le monde, dont 410 au sein de la Province de France.
Vivant en communautés, ils remplissent des missions très variées (éducative, sociale, pastorale…) en s’efforçant d’intégrer réflexion, prière et actions. Leur formation d’une quinzaine d’années vise à faire d’eux, à la suite du Christ, des hommes de rencontre et de réconciliation. Acteurs d’une Église en marche, ils souhaitent contribuer avec d’autres à un monde plus humain et plus divin.
L’expérience des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola est au coeur de la pratique jésuite, comme lieu de la rencontre avec Dieu et de la fécondité de sa Parole, expérience qu’ils sont heureux de faire partager.
Elle implique un accent particulier sur le discernement spirituel, et une attention à poser un regard positif sur le monde et les hommes. Par-delà toute frontière, c’est le “Magis” (davantage) qui est recherché: le désir d’engager sa liberté concrètement, de faire un pas de plus en vue d’une vie plus libre et plus fructueuse.
Pour moi, une image qui symbolise le passage de la mort à la vie
Je choisis ce tableau car je crois que le choix de s’ouvrir à la vie, c’est ce pas à faire pour s’asseoir avec le Christ à la table des pécheurs. Au banquet des réconciliés, il y a déjà tous ceux qui ont accepté de se jeter dans Ses bras ouverts, les vrais pauvres de cœur, sans façon, à qui la joie d’être sauvés a été rendue (Ps51), et il y a toujours de la place à leurs côtés pour qui veut vivre vraiment!”
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