La famille pour moi, c’est … #2
Nous continuons notre série de paroles de jeunes sur la famille avec aujourd’hui Isabelle, 29 ans et son petit frère Jean-Etienne, 19 ans, qui ont tous deux grandi dans une famille recomposée.
La famille pour moi c’est … #1 : Sylvain, 25 ans
Isabelle, 29 ans :
Pour vous la famille, c’est quoi ?
La famille pour moi, ce sont les personnes qui m’ont éduquée, qui m’ont transmis des valeurs, pas forcément les liens du sang. Mes parents ont divorcé quand j’avais quatre ans. J’étais la plus jeune avec deux grands frères. Mon père s’est remarié avec Chantal qui avait déjà trois enfants. Nous étions dans les mêmes âges. Ensemble ils ont eu un enfant. Nous avons tous grandi ensemble. Ils sont ma famille.
Bien sûr, il a fallu jongler entre l’éducation de ma mère et celle de Chantal. Entre les deux maisons, on ne vivait pas les mêmes choses de la même façon, il fallait savoir s’adapter. Par exemple, chez mon père, on savait qu’on ne pouvait pas s’attendre à avoir chacun notre chambre, que lorsqu’on partait en famille, c’était à deux voitures…
Que vous a transmis votre famille, qui vous porte aujourd’hui dans votre vie ?
Ma mère m’a transmis l’autonomie. Comme elle était seule et travaillait, nous devions nous débrouiller le matin et le midi, le premier qui rentrait préparait le déjeuner.
Chez mon père, il n’y avait pas le problème de savoir qui faisait quoi pour aider (rires), tout était déjà fait. Ils étaient plus vigilants sur le travail à l’école. Ils nous ont transmis des valeurs d’unité, de respect. Ils n’ont jamais fait de différenciation entre les uns et les autres. On s’est senti comme frères et sœurs dès le début, nous étions très proches.
Qu’est-ce qui vous parait important aujourd’hui, pour construire une famille ?
La famille pour moi doit être là pour soutenir, donner suffisamment d’affection pour permettre aux enfants de s’épanouir.
Mon compagnon actuel me faisait rêver avec sa famille unie, mais finalement, je me rends compte qu’ils communiquent très peu entre eux et ont reçu peu de valeurs.
Personnellement, je ne me sens pas lésée, même presque privilégiée dans le sens où j’ai eu le droit à deux éducations complémentaires, qui m’ont beaucoup apportées. Cela m’a permis plus d’ouverture d’esprit sur beaucoup de choses. J’ai peut-être mûri et grandi plus vite.
Aujourd’hui, je suis en couple avec Stéphane, qui avait déjà deux enfants et avec qui nous avons donné naissance à Matthias. Jamais je n’aurais pensé me retrouver dans une famille recomposée, je ne pensais pas être capable d’un tel challenge ! Je me repose beaucoup sur Chantal. J’ai aimé comment elle nous a accueillis. J’aimerais être capable de la même chose… Comment a-t-elle réussi à nous gérer ? La vie est faite de surprise…
Le baptême de mon fils cet été a permis de réunir tout le monde de nouveau, cela s’est passé de façon incroyable.
Aujourd’hui, je prie beaucoup pour qu’on reste tous unis. Je souhaite aussi transmettre la foi à mes enfants, comme Chantal l’a fait avec nous.
“Vivre dans une famille recomposée m’a apporté une grande ouverture d’esprit”
Jean-Etienne, 19 ans, petit (demi-)frère d’Isabelle (fils de son père et de Chantal) :
La famille pour moi, c’est quelque chose de sacré, qui fait qu’on garde le lien, même si tout le monde est éparpillé. On est contents de se retrouver.
J’étais le dernier d’une fratrie de six frères et sœurs, âgés d’au moins de 10 ans de plus que moi, venant eux-mêmes de deux familles différentes.
Mon père étant peu présent, c’était une chance d’avoir mes grands frères, qui ont été beaucoup là pour moi. Grâce à eux, j’ai pu prendre du recul sur pas mal de choses. Ensemble, nous avons beaucoup discuté, partagé, notamment quand mon père s’est remarié (une troisième fois), eux qui avaient déjà vécu cela. Je peux vraiment les remercier ! Nous sommes très soudés. Pour moi, ce sont « mes frères », et non mes « demi-frères ». Ma dernière demi-sœur de 4 ans, Léa, j’ai plus de mal à l’appeler « sœur », n’ayant pas grandi avec elle (enfant du troisième mariage).
Le fait de vivre dans une famille recomposée m’a apporté une grande ouverture d’esprit. Je me trouve très chanceux notamment de la communication qu’il y a entre nous.
La priorité, la communication
Quand j’aurai une famille, je pense que ce serait la priorité, la communication. J’aimerais que mes enfants soient proches. Bien sûr, il n’y a pas de modèle parfait de famille. L’important, c’est de rester soudés ! Le fait d’avoir des enfants, je pense que c’est un vrai bonheur. Mais il faut être prêt à les accompagner et s’armer de patience !
Voir aussi :
Autres témoignages de jeunes sur la famille
Autres témoignages sur le Synode pour la famille
Dossier Synode pour la famille sur le site Eglise Catholique
Synode pour la famille, l’Eglise en dialogue : contexte et enjeux de cette 2ème assemblée synodale
Commentaires
A toi la parole.
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