Des jeunes cathos s’engagent pour le climat : Claire et Nicolas ont choisi de construire leur maison en paille

Claire, 30 ans et Nicolas, 34 ans, sont deux jeunes professionnels vendéens cathos, mariés depuis 2010 et parents de trois enfants de 4 ans, 2 ans et 9 mois. Depuis un an, ils habitent une maison construite de leurs mains en paille porteuse. Un choix avant tout écologique et en cohérence avec leurs choix de vie. (voir ici)

Comment l’idée d’un habitat en paille est-il venu ?

Les murs sont construits en paille porteuse !

Nous sommes arrivés dans le Berry, une région rurale, dès notre mariage. Au départ c’était pour des raisons professionnelles et rapidement, l’idée de nous enraciner ici nous a séduite. Nicolas avait déjà construit une maison de briques en Vendée (il est paysagiste et très manuel). En réfléchissant à notre projet de construction, un ami maçon nous a aiguillés sur la paille. Nous ne sommes pas du tout des écolos radicaux : ce sont des raisons environnementales (peu d’émission de CO2 pendant la construction, bonne isolation thermique, valorisation de la paille) mais aussi économiques (la paille est un matériau accessible) et de « bon sens » (la paille est cultivée à quelques kilomètres) qui nous ont fait pencher pour ce mode constructif.

Votre foi a-t-elle influencé votre projet ?

Oui dans le sens où nous essayons « d’unifier notre vie » comme on dit à CVX (Communauté de Vie Chrétienne). Un habitat simple et sain répond à ce que nous essayons de mettre en œuvre dans notre vie.

Nous avons aussi envie d’offrir à nos enfants un exemple de sobriété : une maison petite mais ouverte, un jardin avec des légumes à cultiver et à partager, une nature très présente et dont les saisons rythment notre vie.

Quels choix concrets avez-vous posé ?

La maison terminée !

Nous souhaitions construire une maison à petit budget (50 000 € pour la construction), de manière à ne pas nous endetter pour de longues années et pouvoir subvenir à nos besoins en cas de perte d’emploi. Nous voulions aussi expérimenter la sobriété heureuse, avec un habitat de petite taille. Pour la gestion de l’eau, nous avons une phyto-épuration et utilisons des toilettes sèches.

Nicolas était très motivé par l’idée de faire la maison de ses mains, il s’est donc arrêté de travailler pendant 18 mois. Le salaire de Claire et des économies nous ont permis de vivre la durée du chantier.

Comment avez-vous pu concilier vie familiale et chantier ?

La famille au complet !

Cela n’a pas toujours été facile, notamment au début, lorsque Claire rédigeait sa thèse. Nous avons ensuite posé une règle qui était de ne jamais travailler le dimanche et de passer les soirées (de 18h à 20h) en famille. Nous avons du en revanche diminuer nos voyages chez la famille et les amis.

C’était donc un choix de couple de vous lancer dans cette aventure ?

Oui, tout à fait. C’était mûrement réfléchi et nous savions que c’étaient quelques années entre parenthèse dans notre vie. Cela n’a pas empêché des moments de tensions ou de stress… mais notre couple a toujours été la priorité. On se souvient entre autre de nous être inscrits au week-end Vivre et Aimer après une tempête. On a voulu se donner les moyens.

 Propos recueillis par Hélène Pinazo

Paille et habitat écologique

L’habitat en paille souffre encore parfois d’une mauvaise image, on a tous en tête la maison des trois petits cochons ! Et pourtant, les avantages de ce mode de construction sont nombreux, en particulier les avantages environnementaux. La paille est peu coûteuse en énergie car elle nécessite une très faible transformation, un transport réduit et se composte en fin de vie. La paille a aussi un pouvoir thermique important. C’est un matériau qui accumule la chaleur et qui met du temps à la redistribuer.

On estime à 3500 le nombre de bâtiments construits en bottes de paille en France. On recense environ 500 nouvelles constructions chaque année, un chiffre en constante augmentation.

 Pour en savoir plus sur leur maison : http://paillenthese.blogspot.fr/

Voir aussi :
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