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A l’école de la marine marchande : la joie de l’appel du large

Publié par jeunescathos le 14 juin 2016 - A la Une, Engagements

Camille, élève à l’école de la marine marchande, témoigne de ce qu’elle vit sur les mers du globe. Après un embarquement sur un porte-conteneur, elle a su qu’elle voulait naviguer sur des navires de commerce pour en faire son métier. Elle nous livre les joies de la vie d’équipage et les difficultés qu’elle rencontre à vivre sa foi en plein milieu de l’océan. Elle aime à contempler la Création, le grand large qui s’ouvre devant elle. 

Peux-tu nous parler de ton métier, en quoi cela consiste concrètement ?

Changement d’un-piston sur un moteur deux temps mesurant 10m de haut et 27m de long

Changement d’un-piston sur un moteur deux temps mesurant 10m de haut et 27m de long

J’étudie à l’école de la marine marchande (l’ENSM, Ecole Nationale Supérieure Maritime). Cette école me donne un diplôme au bout de cinq ans d’études qui me permettra de naviguer sur n’importe quel navire de commerce (porte-conteneur, pétrolier, méthanier, ferry, etc.).

Sur un navire de la marine marchande, il y a deux grands domaines : la passerelle et la machine.

A la passerelle, trois officiers se relaient en permanence toutes les quatre heures. A la passerelle, ils assurent la navigation et les manœuvres avec les autres navires. En plus de cela, chacun à un rôle bien déterminé. L’un s’occupe de la sécurité à bord du navire (maintenance du matériel d’abandon, de lutte contre l’incendie), l’autre s’occupe des papiers administratifs avant chaque escale, le dernier est en charge de la préparation des traversées (traçage de la route sur les cartes papiers et électroniques).

A la machine, trois officiers se chargent de l’entretien des installations nécessaires au navire : chaudière, installation frigorifique pour les chambres froides, générateur d’eau douce, moteurs (diesel-alternateur ou moteur chargé de faire tourner l’hélice), etc. Moi qui ne pensais pas aimer la mécanique, je trouve ça passionnant !

Enfin, chef de l’expédition maritime, le commandant est responsable du navire. Il est secondé par le second capitaine. A la machine, c’est le chef mécanicien qui en est responsable.

Comment as-tu eu le désir de faire ce métier ?

J’ai eu la chance un jour de faire un stage de six jours sur le majestueux trois-mâts français : le Belem.

Le Belem

Le Belem

Les journées étaient bien rythmées (manœuvre des voiles, de la barre). Durant ses six jours, j’ai pu parler aux officiers qui venaient de la marine marchande et de la marine nationale. J’étais alors en première S au lycée, le choix de l’orientation approchait à grand pas. De retour à terre après ce stage je m’intéressais aux deux marines. Laquelle choisir ? En terminale S j’effectuais une Préparation Militaire Marine. Je finis par me décider quand même pour la marine marchande. J’y entrais l’année suivante après avoir réussi le concours d’entrée.

Au final je ne regrette absolument pas mon choix !

A vrai dire, tout part quand même d’un désir de vie différente de celle « métro-boulot-dodo ».

Qu’est-ce qui t’a poussé à faire ce métier ?

Porte conteneur Nabucco - 334 m de long

Porte conteneur Nabucco – 334 m de long

Le désir d’aventure ? Au lycée, me dire que j’allais devenir marin, ça me faisait rêver. Je m’imaginais déjà naviguer sur toutes les mers, par tous les temps, faire escale dans quelques endroits exotiques. Finalement, je n’étais pas loin de la réalité, même si à bord il existe une petite routine. On ne sait pas où on va embarquer et où on va débarquer. Par exemple, durant ma première année j’ai fait un stage de deux mois sur un porte-conteneur, j’embarquais à Hong-Kong ! Le navire allait ensuite en Chine puis traversait l’océan pacifique pour rejoindre le Mexique puis la Colombie ! Quelle aventure ce premier embarquement !

Est-ce une vocation ?

Ce que je sais, c’est qu’à la fin de mon premier embarquement sur le porte-conteneur, je n’avais plus de doute : c’était le métier que je voulais faire.

Comment arrives-tu à concilier cette vie avec ta foi ? 

Personnellement, j’éprouve des difficultés à vivre ma foi à bord. Aller à la messe me manque. La dernière fois, j’ai embarqué avec un livre de frère Roger, fondateur de Taizé, dans lequel chaque jour était proposé une phrase méditative ou une prière. Alors avant de m’endormir, je lisais la phrase du lendemain et voyais comment elle me touchait. La prochaine fois, j’embarque avec un missel en plus du livre de frère Roger !

Et les joies ?

Porte Conteneur Nabucco - 334 m de long

Porte Conteneur Nabucco – 334 m de long

Ce que j’aime particulièrement à bord, c’est la vie d’équipage. Etant donné que l’on vit tous sur notre lieu de travail, on partage aussi les moments de détentes (film, jeu de société ensemble) ensemble. Ca aide beaucoup à créer des liens. C’est très important ce genre de moment puisqu’il faut quand même s’intégrer dans un équipage composé d’inconnus.

Ce que j’aime dans ce métier, c’est qu’il me permet de cumuler voyage et travail. Ce métier me permet de toucher à plein de domaines puisqu’on y étudie plein de matières comme l’astrologie, la mécanique, l’électricité, etc. On a des formations médicales et sur la lutte contre l’incendie. J’adore avoir des connaissances dans ses domaines-là !

En tout cas, quand je me retrouve face à la mer, sans aucune terre à l’horizon, lorsque le soleil se couche sur cette étendue d’eau je me dis « wow ! Quel beau métier je fais ! »

 

 

 

Camille Brayé

Camille

 

 

 

 

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