Dans moins d’une semaine, je serai prêtre… Qui l’eut cru ?!
Benoît sera ordonné prêtre au sein de la Compagnie de Jésus ce dimanche 14 mai à 15h ! En revenant sur son parcours jusqu’à la prêtrise, il nous invite à vivre à notre tour une retraite spirituelle afin de nous mettre à l’écoute de notre voix intérieure.
Me voici diacre depuis 5 mois ! Et dans moins d’une semaine, je serai prêtre… Qui l’eut cru ? Dieu sans doute y croit depuis le début, moi il m’aura fallu plus de temps pour découvrir ce que j’aimais vraiment.
Avant de me décider, j’aimais les conversations, j’aimais mon travail, j’aimais entretenir le jardin, mais sans voir comment orienter ma vie. Je pouvais dire mon attachement à la famille, à des amis, à des collègues… Et après ! « On n’épouse pas sa famille » me disait un proche, « il faut sortir du nid et faire sa vie ».
Cette question du « sens de la vie » me taraudait alors que je travaillais comme consultant depuis deux ans. Mais il m’était impossible de la creuser tranquillement au fil des jours, il a fallu que je parte en vacances avec elle, à Penboc’h, une retraite pour jeunes pros selon la spiritualité de Saint Ignace de Loyola. Quelle surprise de me rendre compte que je n’avais jamais choisi dans ma vie ! Les études sont venues presque par hasard, le boulot était tombé tout cuit d’un forum d’entreprise, l’appartement que je louais s’était libéré sans que je le cherche…
Mais alors, si j’ai une décision à prendre, ce sera la première dans le fond ! Au bord de la mer, après trois jours de beau temps en Bretagne, une douce évidence, un peu ridicule est venue, un principe qui me plaît : celui qui est en face de Jésus a toujours plus d’importance que tout le reste. C’est sans doute simpliste, mais c’est ce que je désirais au travail et dans la vie : prendre soin des collègues, des amis, de mes frères et sœurs. Les aider à trouver leur voie, les former ou les accompagner dans leur démarche de couple, dans leur recherche de travail, sur un dossier technique…
En fait, ce que j’aimais dans le Christ, sans le savoir, c’était son amour du monde et sa confiance pour aller vers chacun, du plus pauvre au plus riche, en passant par moi. Me rendant compte de cette simplicité, et de la joie que j’avais à la découvrir, je me suis posé une question simple : qui peut m’aider aujourd’hui à inventer une manière d’être du Christ pour le XXIème siècle ? Qui peut m’aider à faire l’aller-retour entre ce juif marginal du premier siècle, fin pédagogue et écoutant hors pair, et les besoins de notre siècle ? La Compagnie de Jésus s’est imposée à ma liberté. En quelques semaines, j’y étais candidat voilà de cela 10 ans.
J’avais besoin, et j’ai encore besoin d’aide aujourd’hui, pour dépasser mes peurs : entreprendre, aller vers les autres, surtout les plus différents, rencontrer la peine des hommes et des femmes de notre temps. La Compagnie, grâce à sa spiritualité centrée sur le Christ et à sa manière de fonctionner, m’a propulsé sur de nombreuses réalités de l’Evangile : les mourants, les migrants, les étudiants qui se forment aux responsabilités techniques ou managériales de l’entreprise. Je suis aujourd’hui envoyé en des lieux où je ne serais jamais allé de moi-même, confiant que l’annonce de la joie de l’Evangile est importante aujourd’hui et qu’elle est attendue.
Quelle joie d’être proche de ceux qui cherchent. Quelle joie de leur permettre d’approfondir leur projet de vie. D’ailleurs, la session jeunes pros de Penboc’h continue, je la recommande chaleureusement: emmenez votre petite voix intérieure en vacances, elle sera heureuse de vous dire les élans qui l’anime !
Benoît de Maintenant, sj
Commentaires
A toi la parole.
Il n'y a pas encore de commentaire.