Benoît XVI, Apôtre de la douceur du Christ

Suite à la renonciation au pontificat de Benoît XVI annoncée lundi 11 février, Constance témoigne sur ce que ce pape représente pour elle !

Alessia GIULIANI/CPP/CIRIC

On avait quoi ? Quinze ans ? Bêtement scotchée à la télévision devant je ne sais quelle idiotie, je pestais de voir qu’on interrompait mon film pour un flash info. Sans déconner, qu’est ce qu’ils ont trouvé d’intéressant à raconter? “Le pape Jean-Paul II est décédé.” La claque. Les larmes. Oui, à quinze ans, on pleure de perdre son pape. Qu’est ce qu’on y connait, à quinze ans ? A quinze ans voyez-vous, on n’a pas encore le cœur sec et l’âme aseptisée. Alors on pleure de perdre un Père.

On a quoi ? Vingt ans ? Vingt-cinq ans ? Fin de matinée au boulot, le rush, ça se bouscule dans les couloirs. “Eh, j’en ai une bien bonne pour toi, le pape démissionne.” Soupir agacé. C’est vraiment le moment de faire ce genre de blague débile. “Eh, tu sais quoi?” Encore ? Et il a l’air sérieux celui-la. En un dixième de seconde l’Iphone est dégainé, Safari lancé, génération Y oblige. “Benoît XVI démissionne.” La claque. Pas encore les larmes, mais elles ne sont pas loin. Encore un peu d’incrédulité. Allez, ce sont nos médias qui crachent un peu de leur venin, ça faisait longtemps qu’on ne les avait pas entendus sur la question. Mais non. Non vraiment, il s’en va. Et les larmes sont là. Oui, à vingt ans, on pleure encore, de voir partir son pape. A vingt ans voyez-vous, on a le cœur brûlant et l’âme ardente. Génération Benoit XVI oblige. Alors on pleure de voir partir un Père.

A quinze ans, on décrète solennellement qu’on ne mettra pas les pieds aux JMJ l’été prochain, sans blague, c’était Jean-Paul II ou personne. Et du fin fond de la Provence, un 19 avril, les cloches de l’abbaye voisine se mettent à sonner à toutes volées, comme ça. Le moine de service s’est trompé sur l’horaire du prochain office? Penses tu. HABEMUS PAPAM ! Allez, fini ces tristes mines, HABUMUS PAPAM ! Explosion de joie. On est comme ça, à quinze ans. On est entier. “Cardinalem Ratzinger!”. Et d’un coup on décrète on ne peut plus solennellement : plutôt mourir que de manquer les JMJ l’été prochain. On ne le connait pas, Benoît XVI. Et pourtant, les larmes encore, de joie cette fois, et le coeur et l’âme prêts à exploser sous l’émotion de voir ce nouveau père donné par le Saint Esprit

L’air de rien, on en a sacrément mangé, des “Jean-Paul II est irremplaçable”, qu’on me pardonne j’ai été la première à le penser, des “il est vieux-conservateur-pas-charismatique-pas-médiatique-pas-fun”. ( si, si, “pas fun”! ). Mais voyez-vous, on est très sérieux, à quinze ans.

“Les jeunes ne craignent pas les défis, ils craignent une vie dénuée de sens.” Il nous connait bien, Benoît XVI. “N’ayez pas peur d’être des amis intimes du Christ.” Rien que ça.

On est bien présomptueux, à vingt ans, de vouloir écrire quelque chose pour le Saint Père. Mais que voulez-vous, on est comme ça, à vingt ans, quand le cœur déborde il faut que ça sorte, alors pourquoi pas sur un papier.

Le cœur lourd de le voir partir, mais Seigneur, surtout, le cœur plein de reconnaissance. “Et dans la tempête et le bruit la clarté reparaît grandie… “ Je vole ces mots à Victor Hugo. Il lui vont si bien… Il repart comme il est venu, comme il est resté. Doucement. Humblement. Serviteur jusqu’au bout de l’âme.

Ce qu’on a pu l’attaquer, notre Saint Père, le railler, le caricaturer (le panzer cardinal ? Mais est-ce qu’ils l’ont simplement regardé, il transpire la douceur), le calomnier. Et à quinze ans, à vingt ans, quand on attaque un être aimé, on mord. Mais pas là. Pas avec Benoît XVI. Parce que dans le silence retentissant de sa présence humble et douce, il irradie l’amour. Et c’est terriblement contagieux. Benoît XVI, Apôtre de la douceur du Christ.

Constance Braun

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