Et si je commençais un accompagnement spirituel ?
La foi est profondément personnelle mais ne se vit pas seul. Pour avancer dans notre vie (spirituelle), il faut avoir les yeux ouverts, être vigilant, mais ça ne se fait pas du premier coup et ce n’est pas si simple. Nous avons besoin d’un complément de regard, ce que permet l’accompagnateur. Maïder, jeune professionnelle, a franchi le pas, elle nous en parle.
« L’accompagnement spirituel », « avoir un père spi ou une accompagnatrice spirituelle » : une formule qui peut faire peur ou nous sembler être valable « pour les autres » ou « pour plus tard » … Mais derrière ces mots se cache une attitude toute simple : regarder sa vie en vérité, sous le regard de Dieu, relire ce que Dieu y fait, le chemin qu’il y trace.
Une relation fraternelle
C’est avant tout une relation fraternelle : celui ou celle qui connaît le chemin, parce qu’il a déjà avancé un peu plus et qu’il a été formé à l’accompagnement spirituel, le montre à l’autre.
A la lumière de ce que j’ai vécu, deux conditions me paraissent nécessaires pour commencer un accompagnement spirituel : vouloir vraiment regarder sa vie en vérité et être prêt à faire confiance à son accompagnateur ou son accompagnatrice (et bien sûr au Seigneur !).
Dès lors, ces rencontres sont la marque concrète de l’amour de Dieu : un frère ou une sœur nous fait don de sa présence, de son écoute, de tout ce qu’il est, simplement pour nous guider davantage vers Dieu.
Prendre conscience de la présence de Dieu en nous
L’accompagnement spirituel nous fait prendre conscience de notre vie spirituelle, qui n’est autre que la présence de Dieu en nous, la croissance de notre grâce baptismale, la participation à la vie de Dieu par la foi. Nous avons tout en nous pour entrer en contact avec Dieu, le rencontrer, le toucher. Mais il nous faut prendre conscience de ces facultés, chercher à les faire grandir en nous et permettre à notre « être spirituel » de se déployer. La vie spirituelle, c’est la vie avec Dieu ; en prendre soin, c’est entretenir une relation personnelle avec Dieu.
L’accompagnement permet de ne pas vivre à la surface de nous-mêmes, en étant menés par les événements extérieurs, mais au contraire à plonger en nous pour prendre conscience de cette vie intérieure où Dieu est présent.
Avant de rencontrer mon accompagnateur, je prends le temps et les moyens de relire ce qui s’est passé dans ma vie depuis notre dernière rencontre, d’y trouver les signes de la présence de Dieu, de son action quotidienne, de sortir de la façade que je me construis à chaque instant… Ce temps de préparation est très important car c’est moi qui apporte la matière de nos entretiens, à partir de laquelle mon accompagnateur me guide pour y trouver les courants de fond, pour m’aider à mettre en perspective ce que je lui dis de ma vie aujourd’hui et ce que j’ai pu lui dire à d’autres moments, me poser les bonnes questions. Il m’apprend aussi à poser une parole juste sur ce que je vis : dédramatiser, ou au contraire mesurer l’importance d’un événement relu avec lui.
Comment ça se passe concrètement ?
Je rencontre mon accompagnateur (qui peut être un prêtre, un(e) religieux(se), un(e) consacré(e), ou un(e) laïc formé) à peu près une fois par mois, pour une discussion d’environ une heure. Moins longtemps : on n’a pas le temps de vraiment dire ce qui est au fond de nous ; plus longtemps : ça devient du bavardage. Tous les sujets sont permis a priori ! Car notre vie spirituelle s’ancre dans toute notre existence : études, travail, activités, famille, amis, vie affective, vocation… Rien ne sort du des discussions qui ont lieu dans le cadre de l’accompagnement : ni par l’accompagnateur (qui n’ira pas révéler ce que je lui confie), ni par moi.
J’ai longtemps hésité à demander un accompagnement spirituel : cette idée traînait au fond de moi après de nombreuses années où j’avais entendu dire qu’ « avoir un père spi, c’était bien et important ». Je m’y suis enfin décidée en entendant à nouveau l’appel d’un aumônier d’étudiants (que j’avais vu deux fois…) rappelant l’importance et l’urgence de l’accompagnement spirituel ; et je suis tout simplement allée le voir pour lui dire mon désir d’être accompagnée, avec la conviction que j’avais besoin d’un regard extérieur pour plonger en moi-même. C’est une relation humaine, il faut apprendre à faire confiance mais cela vient vite lorsqu’on sait qu’on vient pour soi et pour Dieu.
Maïder
Foire Aux Questions :
– Si on ne connaît pas personnellement un prêtre, une religieuse ou un laïc formé à l’accompagnement ?
On peut s’adresser aux prêtres de sa paroisse, à ses aumôniers, à des laïcs bien engagés dans l’Eglise, au service de la vie spirituelle de son diocèse… qui pourront sûrement nous aiguiller sur quelqu’un reconnu par l’Eglise pour son charisme d’accompagnement personnel.
– Les prêtres sont sur-occupés, je ne vais pas en plus en monopoliser un pour m’écouter pendant une heure…
Les prêtres ont besoin d’être proches du peuple de Dieu et pas seulement appelés pour les sacrements. Accompagner les âmes vers leur Sauveur n’est pas un à-côté de leur vocation. S’ils ne peuvent accepter eux-mêmes, ils te redirigeront nécessairement vers quelqu’un.
– Et si on n’a pas a priori de vocation religieuse, ça sert à quelque chose ?
Oui, car nous sommes tous appelés à la sainteté ! Et l’on a d’autant plus besoin d’être accompagné sur ce chemin quand le monde autour de nous pourrait sembler tout faire pour nous en détourner.
– Et si on ne sait pas combien de temps on va pouvoir rester à tel endroit et donc garder le même accompagnateur ?
C’est ce qui m’a longtemps fait reporter l’accompagnement spirituel… à tort ! Certes, changer de lieu d’études ou de travail implique souvent de changer d’accompagnateur, d’apprendre à nouveau à connaître quelqu’un, mais pour autant quelle richesse même pour six ou huit mois !
– Ma vie, je la raconte déjà à mes amis, à mes parents…
Il existe une part de notre être, le for intérieur, qui ne peut être partagée aux autres, si proches soient-ils. L’accompagnateur spirituel est parfois la seule personne à qui il peut être juste de dire certaines choses, qui sont de l’ordre du for intérieur, de la relation intime au Seigneur. La finalité du dialogue entre amis ou avec son accompagnateur spirituel est aussi différente : avec mon accompagnateur, je ne cherche pas à me confier, à nourrir une relation en donnant quelque chose de moi à partager comme je pourrais le faire avec des amis, mais je cherche à regarder en moi pour y voir Dieu présent.
– Et si on ne sait pas quoi dire la première fois ?
C’est une relation humaine, il faut apprendre à se connaître peu à peu, donc ne pas hésiter à se présenter extérieurement mais aussi dire son chemin de foi, pourquoi on désire être accompagné (pas seulement si l’on a vécu un évènement important récemment ou une décision à prendre bientôt…). L’accompagnateur vous aidera.
Voir aussi :
Sur le site de croire.com
Commentaires
A toi la parole.
Merci pour cette présentation simple. C’est le premier message sur tweeter que je reçois. bel accueil pour continuer avec des frères et soeurs.
Comme j’ai des difficultés à vivre le sacrement de la réconciliation, ce serait peut-être une manière de renouer dans une relation plus “humaine”.
Je Vous Dis Merci Pour Tous Ce Que J’ai Apris Ça Ma Vraiment Aidé
Merci Bien À Vous .J’ai Été Enormement Instruire Par Votre Enseignement Et Que Le Seigneur Notre Dieu Vous Bénisse Pour Le Parfait Travaille Que Vous Faites.