« Décider d’aimer », au-delà des différences
Aloïce et Martin se marient l’été prochain. L’un est catholique, l’autre est protestante. Pour Jeunes Cathos blog, ils témoignent de leur cheminement.
Nous nous sommes rencontrés dans un groupe de prière et de partage quand nous étions en prépa. Martin, catholique, plein de fougue, amoureux des mots, souriant. Aloïce, évangélique, la benjamine du groupe, douce et discrète, amoureuse de la pensée. Notre histoire a commencé dans la prière. Nous sommes aujourd’hui fiancés et nous marions l’été prochain.
Découvrir l’Eglise de l’autre
Notre histoire est marquée par celle de nos Eglises : notre cheminement a conduit nos pas dans la maison de chacun. Cela a été, du côté d’Aloïce, la découverte de la liturgie catholique ; et du côté de Martin, la découverte de la vie véritable d’une communauté fraternelle. Cela a été, pour tous les deux, un parcours spirituel dans le sens d’une ouverture et d’un adoucissement. Pour tous les deux, la prise de conscience de la douleur de la séparation de l’Eglise, de la nécessité de la réconciliation, et du mystère de la foi.
Aimer est répondre à un appel
Notre histoire a commencé avec la grâce d’une certitude : celle de notre désir de vivre et mourir ensemble, sous le regard de Dieu. Dans un monde où les passions éphémères règnent, où l’on ne jure que par l’incertitude du sentiment, où l’on n’ose rien promettre, nous cherchons à porter un témoignage différent : il est possible de promettre et surtout, un couple n’est pas qu’un amas d’atomes qui s’agglomèrent et se désagrègent au gré des circonstances. Aimer, c’est à la fois répondre à un appel, et décider d’aimer.
Notre amour nous fait grandir dans la foi, en nous éclairant sur l’amour que Dieu a pour nous. Il nous comble de ses grâces par ce que l’autre est. Notre foi se nourrit de nos différences ; différences certes confessionnelles, mais aussi liées à nos personnalités et à nos histoires personnelles. Il est important de ne pas réduire la foi de l’autre et son expression à sa confession. Nombre de nos différences nous ont heurtés ou nous heurtent encore ; deux citadelles aux remparts qui s’effritent à mesure que notre amour s’approfondit.
Les deux pièces d’une même maison
Appelés à vivre l’œcuménisme, nous avons choisi d’aller ensemble à l’église : le dimanche matin, à l’église évangélique baptiste, et le dimanche soir, à la messe. Nous avons aussi choisi de suivre des enseignements ensemble, du côté des deux confessions (études bibliques, Even). Nous avons appris à nous sentir pas seulement chez l’autre, mais aussi chez soi dans les deux maisons ou plutôt, comme le dit C.S. Lewis, dans deux pièces d’une même maison : l’Eglise.
En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous prions pour que nous soyons un dans le Christ, et habités par le même Esprit. Que cet Esprit effrite les remparts de nos citadelles trop bien défendues, qu’il ouvre nos oreilles et nos cœurs ; qu’il insuffle en nous le désir de sagesse et l’espérance de la réconciliation.
Aloïce et Martin
Voir aussi :
Ouvrir sa foi à celle de l’autre
Commentaires
A toi la parole.
c’est une expérience unique et solidaire devant le dieu que vous venez là de faire.vous exprimé là,la vision du saint père jean Paul 2 sur l’unité des Eglises