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Vatican II, pour vous, c’est quoi ?

Publié par jeunescathos le 27 septembre 2012 - Canonisations, Événements, Vie de l'Eglise

Le 11 octobre 1962, s’ouvrait le concile Vatican II : l’anniversaire de l’événement fera l’objet d’un certain nombre de célébrations dans l’Église catholique tout entière. Aujourd’hui, que pensent et que savent les jeunes de Vatican II ? Nous vous avons posé la question ! Décryptage des réactions par le père Daniel Moulinet.

Cet anniversaire est une bonne occasion pour faire le point sur le concile Vatican II car cet évènement et ses conséquences suscitent des opinions diverses, comme on peut le voir dans les commentaires exprimés sur la page Facebook du blog.

« La remise en adéquation des idées de l’Église avec le temps présent, tout en n’altérant rien de l’essentiel. »

« Moi, à cette question je reste sans voix car je ne sais pas ce que c’est ; j’en n’en ai même jamais entendu parler, à part hier. »

« Vatican II est une nouvelle Pentecôte pour l’Église, fruit de la prière du Pape Jean XXIII. C’est un véritable cadeau de l’Esprit Saint à son Église qui est toujours en mouvement tout en devant rester fidèle à l’enseignement du Christ. »

« C’est l’abandon de la Mission de l’Eglise »

« Vatican II pour moi signifie changement… et ouverture… »

Evêques réunis lors d'une séance du Concile Vatican II

CNS/CPP/CIRIC

Certains rejoignent exactement la position qui était celle du pape Jean XXIII : tout en demeurant fidèle au contenu de la foi, il est nécessaire de pratiquer un aggiornamento, c’est-à-dire de placer sous un éclairage nouveau la vérité de l’Évangile pour qu’elle soit reçue dans le monde actuel. D’autres ont une  ligne de pensée beaucoup plus critique vis-à-vis de ce Concile : ils dénoncent ceux qui, en s’autorisant du concile,ont pratiqué ce que le philosophe Jacques Maritain a appelé « un agenouillement devant le monde », en édulcorant la pensée chrétienne, voire en la dissolvant dans un certain relativisme. La liturgie est naturellement le lieu emblématique d’expression de cette mutation.

Tout en constatant que chacune de ces deux opinions peut s’appuyer sur des arguments solides, essayons d’aller un peu plus loin pour entrer dans une meilleure compréhension des changements introduits par le Concile Vatican II qui ne sont pas sans s’inscrire aussi dans une certaine continuité.

“Donner les moyens d’une participation active des fidèles à la liturgie”

Tout d’abord, dans le domaine liturgique, il faut se garder de croire que, Vatican II aurait amené un changement brutal – comme certains se plaisent à le répéter. En fait, cette évolution était déjà entamé bien avant, depuis l’encyclique Mediator Dei de Pie XII de 1947, voire même auparavant. Même si la messe continuait à être célébrée en latin, beaucoup de chrétiens souhaitaient comprendre l’action du prêtre et participer à l’action liturgique : l’encyclique ne disait-elle pas que c’est la communauté tout entière qui célèbre, même si c’est le prêtre seul qui offre le sacrifice ? La célébration du baptême et du mariage en français était de fait déjà autorisée avant le concile et les missels bilingues se multipliaient, de façon que tous les fidèles – et non pas le seul enfant de chœur – puissent répondre au prêtre. En continuité avec ce mouvement, la constitution conciliaire prévoyait la restauration de la prière de l’assemblée (la prière universelle) et la célébration en français de la liturgie dela Parole dans la messe. Mais fondamentalement, reprenant la position des papes précédents, le texte conciliaire sur la liturgie invite à donner les moyens d’une participation consciente et active des fidèles à la liturgie de l’Église.

On ne peut nier que certaines célébrations après le concile n’aient pas dépassé le niveau d’une rencontre entre amis autour de musiques dites “jeunes”, mais on ne peut appliquer cette appréciation au missel lui-même. Quoique certains l’aient prétendu, le missel de Paul VI est bien loin d’être hérétique ! Certes, célébrer la messe en langue parlée est naturellement plus exigeant pour le prêtre. Sa voix et sa tenue doivent sauvegarder la transcendance de l’action sacrée qu’il pose.

“Une invitation pour tous les chrétiens à rencontrer les hommes et femmes de leur temps”

Dans l’homélie prononcée à la veille de la clôture, le 7 décembre 1965, le pape Paul VI a posé la question de la valeur religieuse du concile. C’est bien là le critère fondamental. L’aggiornamento demandé par Jean XXIII ne se réduit pas en effet à une sorte de “toilettage” du discours. Même, il va plus loin qu’une action d’ouverture de l’Église aux nouveaux problèmes qui se posent dans le monde où elle vit. C’est ultimement une invitation pour tous les chrétiens à rencontrer les hommes et femmes de leur temps en posant sur eux le regard d’amour du Christ. C’est finalement cela qui constitue la mission de l’Eglise en tous les temps. Le concile Vatican II a essayé de dire “le mystère de l’Église qui est indissociablement le « mystère de l’Eglise dans le monde », il a donc essayé de dire comment Dieu se révèle dans l’histoire des hommes et comment la vie des hommes pouvait être replacée sous la lumière de Dieu. Cette tâche est à reprendre à chaque génération, les textes conciliaires peuvent nous y aider.

Daniel Moulinet

Daniel Moulinet, prêtre du diocèse de Moulins et professeur d’histoire à l’Université catholique de Lyon (Faculté de théologie). Il a publié le livre Vatican II raconté à ceux qui ne l’ont pas vécu  aux éditions de l’Atelier.

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