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Elections 2017 : le point de vue de Priscille, 23 ans, sur le texte des évêques

Publié par jeunescathos le 28 mars 2017 - A la Une, Elections, Société, Vie de l'Eglise

Priscille a 23 ans, elle est ingénieure géologue à Nîmes, dans le Gard. A l’approche des élections présidentielles et législatives, elle a lu le texte publié par les évêques de France en fin d’année dernière “Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique“.

 

Pour moi, l’initiative de lire ce livre est venue déjà d’un appel de l’Eglise : en tant que chrétiens, nous sommes appelés à être des citoyens de notre pays, et par là même, à s’intéresser au politique. Cet appel est notamment renouvelé dans ce texte dès son introduction : “les catholiques, citoyens à part entière, ne peuvent se désintéresser de ce qui touche la vie en société, la dignité et l’avenir de l’homme”. Bien sûr, ce texte n’est pas uniquement destiné aux catholiques mais à tous les habitants de la France.

Je trouve que la prise de paroles des évêques est juste, et leur discours est un message de sagesse. On pourrait les accuser d’être un peu détachés des réalités de par leur fonction d’évêques. Mais ce même “détachement apparent” (qui n’en est pas un, réellement, puisqu’ils sont amenés à rencontrer les fidèles, et à se rendre compte de ce qu’ils vivent) leur permet une belle hauteur de vue. La réduction que certains font du discours de l’Eglise catholique à une parole vieillotte et moralisatrice n’est ici pas possible.

Leurs lignes directrices sont celles auxquelles l’Eglise a toujours prêté une attention particulière, dans une vision du monde à très long terme: l’idée que le Bien Commun doit diriger toute action politique, avec un certain contrat social permettant d’intégrer chaque membre dans le tout qu’est la société française, pour permettre le “vivre ensemble” de façon harmonieuse.

J’ai beaucoup apprécié que les évêques abordent des sujets fondamentaux de la société et généralement hautement polémiques telles que la laïcité, la définition de l’identité nationale, la lutte contre les fondamentalismes tout en affirmant le refus de l’exclusion de qui que ce soit. En effet, “le christianisme peut partager son expérience doublement millénaire et sans cesse renouvelée d’accueil et d’intégration de populations et de cultures différentes dans la naissance d’une identité qui ne nie pas les autres appartenances”.

Ce qui me frappe, c’est qu’ils puissent ouvrir des questionnements sur ces sujets (qui sont potentiellement des “pièges” dans l’espace public actuellement) grâce à ce but affirmé dès le début du texte d’œuvrer pour le Bien Commun et pour la cohésion de la société. Leur position est non partisane, et cette vision du Politique me donne beaucoup d’espérance. Une phrase me semble bien résumer l’objectif du texte : “une véritable cohésion ne supprime pas les pluralités mais les fait travailler dans un sens commun”.

De plus, tout en brossant un portrait du pays qui, sous certains aspects, peut paraître sombre mais réaliste, il y a aussi des motifs d’espérance : dynamisme, volonté d’aider qui animent beaucoup d’entre nous.

Une fois encore, j’apprécie énormément la démarche des évêques, en ce qu’en abordant ces sujets sous l’éclairage du Bien Commun et de l’intérêt général, il ne nous est pas donné ordre de voter pour tel ou tel parti politique, mais des questions sont simplement soulevées pour nous permettre de juger par nous-mêmes, de discerner librement. Comme le disait Monseigneur Carré lors de la conférence qu’il a donnée à Nîmes cet hiver, les rédacteurs ont surtout voulu parler du politique (c’est-à-dire l’espace public, les débats de société, la vie commune), et sous cet angle, je trouve un plus grand intérêt que pour la vie politique actuelle qui suscite souvent des critiques.

En lisant ce livre, je n’ai pas vraiment eu de points de désaccord. Parfois, il a pu m’arriver de buter sur une phrase ou une autre, mais placée dans son contexte et dans la cohérence de la réflexion qui l’accompagne, il me semble difficile de contester le texte dans sa globalité.

Personnellement, et même en ayant entendu l’appel des évêques à s’impliquer, je ne me sens pas en capacité de m’engager en politique. Je n’ai pas une âme de militant, et porter une parole en public me semble au-delà de mes capacités. Cependant, à ma petite échelle, je peux tout de même participer à la vie en société : par le soutien aux plus démunis (financier sinon en m’investissant physiquement dans une association), de façon générale par des petits actes de tous les jours en tentant de faire le bien autour de moi.

Et évidemment, en cette année électorale cela passera également par le vote, par un choix fait en conscience (et pour faire un tel choix, le texte du conseil permanent de la conférence des évêques de France constitue une bonne base de réflexion pour moi).

 

PriscillePriscille, 23 ans,
Ingénieure géologue à Nîmes.

 

>>Retrouvez d’autres articles en lien avec la politique dans notre Dossier Elections 2017
>>Téléchargez le texte des évêques dans son intégralité

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