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Tibériade : l’évangélisation par la musique !

Publié par jeunescathos le 25 août 2011 - Culture & Médias, Interreligieux

Un soir de printemps, j’étais avec une amie, Marie, au bord de la Seine au milieu d’autres jeunes, avec nos guitares et carnets de chants en main. Nous avons fait une rencontre saisissante avec un jeune musulman qui, sans le vouloir, est à l’origine d’un projet que nous vous partageons et que nous proposons à tous de vivre!

Le Pont Neuf de nuit

Le Pont Neuf de nuit

Alors que nous étions en train de jouer et de chanter un jeune s’approche et nous interpelle :
«Vous permettez que je vous donne des conseils pour mieux jouer ? ».

Après avoir partagé avec nous ses conseils de musicien, Sami commence à parler de sa vie qui a été très marquée par des épreuves familiales et des doutes. Nous en venons à parler de Dieu, car selon lui, c’est l’art qui l’a sauvé. En effet, il pense que l’art élève l’homme au dessus de lui-même car il lui permet de réfléchir sur ce qui le dépasse ; l’art permet de se rapprocher de la spiritualité. Sami, jeune musulman, est très croyant. Nous discutons alors de l’Islam, de l’image que cette religion a dans notre société et du dialogue possible entre musulmans et chrétiens. Nous réfléchissons ensemble à la manière dont Dieu est présent et agit dans nos vies. Finalement, nous nous rendons compte à quel point nous ne connaissions pas cette religion, et que nous n’avons jamais fini de réfléchir sur la nôtre !

Nous avons donc la même idée au même instant : si ces chants et cette musique provoquent de telles rencontres, il faut recommencer et proposer à d’autres jeunes chrétiens de témoigner de leur foi de cette façon ! Nous faisons part à Sami de cette idée qu’il trouve excellente. D’ailleurs, il nous avoue qu’il a été attiré par la beauté de ces chants.

Un formidable moyen d’évangélisation

Enthousiastes de cette rencontre provoquée par de simples chants de louange, nous avons donc réfléchi à ce que cette expérience nous a apporté et à ce que nous voulons vivre si ce projet se met en place.
La musique chrétienne est et a toujours été un formidable moyen d’évangélisation (Glorious par exemple). Déjà, dans la Bible, le roi David dit “Je te louerai parmi les peuples, Seigneur ! Je te chanterai parmi les nations.” Il veut chanter en son honneur en évoquant le bien qu’Il lui a fait, la joie qu’Il a mise dans son cœur. Evangéliser par la musique, c’est donc jouer et chanter pour la gloire de Dieu, et c’est surtout contribuer, par l’art, à ce qu’il soit mieux connu et aimé par tous.

Mais la musique reste un moyen entre les mains de Dieu, et d’ailleurs, nous sommes nous-mêmes Ses instruments! Ce n’est pas de la louange que nous attendons ces bienfaits, mais de Dieu… par conséquent, nous rendons publique cette musique que nous apportons aux autres mais nous devons toujours le faire avec humilité.

Nous avons appelé notre petit groupe « Tibériade », nous rappelant que c’est sur les bords de ce lac que Jésus est venu apporter aux hommes la Bonne Nouvelle et parler de son Amour. En effet, en début de soirée, les bords de Seine sont propices aux rencontres pour annoncer ce que Dieu est et ce qu’Il a fait pour nous. Aussi, pour que la musique et les chants soient un témoignage de qualité, il faudra bien sûr prendre le temps de se perfectionner. Mais avant tout, nous pensons que les temps de prière, de méditation de la Parole de Dieu et la formation spirituelle sont plus importants que les répétitions et les raffinements de la technique.

Alors, si vous avez la fibre musicale en vous, n’hésitez pas à vivre vous aussi ces rencontres sur les rives des fleuves, pour la gloire de Dieu !

 

Marie Rousselin et Laetitia Dieudonné

 

Laetitia Dieudonne

 

Laetitia Dieudonné, 22 ans, termine ses études en management de l’information à Paris

 

 

 

Marie Rousselin, 21 ans, se prépare au concours d’éducateur spécialisé, également à Paris.

 

 

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Commentaires

A toi la parole.

  1. Benoit SIBILLE says: septembre 2, 2011

    En effet la mission sur les quais de seine avec le chant c’est génial !

    Je me permet de vous partager quelques fioretti d’une mission “musicale” sur les quais de seine un soir février 2009.
    Jeudi 5 Février 2009, 18h-00h, deux jeunes de la Fraternité Adveniat répondent à l’appel du Christ.

    ✠ Évangile de Jésus Christ selon St Marc 6,7-9:
    « Il appelle à lui les Douze et il se mit à les envoyer en mission deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. Et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route qu’un bâton seulement, ni pain, ni besace, ni menue monnaie pour la ceinture, mais: “Allez chaussés de sandales et ne mettez pas deux tuniques.” »

    C’était l’Évangile de la messe de Jeudi 5 Février 2009, alors ce jour-là avec Quentin, nous avons décidé de partir tous les deux dans les rues de Paris pour consoler le peuple que Dieu appelle (Is40,1). Nous nous sommes retrouvés dans la chapelle de St François Xavier (évangélisateur de l’Inde, de la Chine et du Japon) de l’église St Germain-de-Près, au cœur du quartier latin, pour prier ensemble et entendre Jésus nous appeler à Lui puis nous envoyer au devant de Lui …
    Un prêtre de la paroisse nous a bénis pour que nous partions dans les rues. Nous voilà sur le parvis, priant et chantant pour que Dieu nous envoie où il veut … Nous réfléchissons pour savoir où aller, Montparnasse, St Michel… Finalement avec Quentin nous décidons d’aller vers les arènes de Jussieu en bord de seine, où traînent beaucoup de jeunes …

    Ce qui compte c’est de se laisser toucher par l’Amour
    Nous y arrivons enfin … Il n’y a personne, ah si… deux personnes. Allez, une prière, un peu de courage, c’est toujours dur de se lancer … On s’approche George et Naël fument un joint, « On vient vous parler de Dieu, car l’Évangile d’aujourd’hui nous le demande », réponse : « Wahou !!! soit c’est une grosse blague, soit vous êtes complètement malade ! »… On opte pour la 2e possibilité (« Nous sommes fous nous à cause du Christ » 1Co4,10) et on entame une discussion sur l’essentiel…
    Débat vif, jusqu’à ce que Quentin, jusqu’alors discret, prenne la parole : « vous avez parlez de votre prière quand vous étiez enfants, mais c’est ça la vrai prière (…) ce qui compte c’est de se laisser toucher par l’Amour ! ». Au moment où il a pris la parole le silence s’est fait.
    Cette parole sur l’amour est une flèche lancée dans leurs cœurs. La discussion continue comme si de rien n’était, bien sur ils disent qu’ils n’ont pas la foi… Pourtant on a perçu un changement entre le début et la fin de la rencontre … Nous avons semé, …

    On s’éloigne en les confiants à la Vierge Marie avec foi !

     Des quais de Seine à Béthanie…
    Voilà qu’on passe devant une péniche, Quentin me dit « Regarde, elle s’appelle Béthanie »… Béthanie, la maison de Marthe et Marie. Là où Marie Madeleine, la pécheresse, a versé un parfum de grand prix sur les pieds de Jésus (Jn12). Nous prenons ça comme un signe, Jésus va nous montrer de belles conversions ce soir !

    Quelques mètres plus loin, une jeune femme seule sur un banc …
    « Bonjour, on peut vous chanter une chanson ?
    – Oh !… Pourquoi moi ? … Bon d’accord »
    Et nous voilà en bord de Seine chantant « Mendiez, Mendiez l’humilité du Cœur ; Mendiez, Mendiez la grâce de la prière ; Soyez Fils et Filles de Lumière ». Notre chant (une prière en fait) fini, elle nous regarde fixement et nous dit « Merci beaucoup ! »

    Que répondre … La discussion démarre, elle s’appelle Kestia (comme la fille de Job) est chrétienne, vis une période difficile et demandait justement un signe au Seigneur. Alléluia ! Elle nous confie avoir du mal à accepter que Dieu l’aime telle qu’elle est …
    Tout de suite on se rappelle Béthanie… La femme pécheresse qui se sait aimée par Jésus malgré sa misère… Nous lui partageons cette pensée, elle est bouleversée par la providence, nous aussi. Notre discussion est parsemée d’un silence plein d’émerveillement. Nous lui proposons de prier, et nous voilà tous trois rendant grâce à Dieu au bord de la Seine. Nous demandons une Parole au Saint Esprit et nous ouvrons en son nom la Sainte Bible : C’est le chapitre 11 du l’Évangile selon St Jean qui nous est donné. Nous sommes dans la maison de Marthe et Marie, encore Béthanie. Lazare est mort… Jésus annonce « Je suis la Résurrection (…) Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verra la Gloire de Dieu » (Jn11,25.40) Lazare est ressuscité !

    « Je te bénis Père Seigneur du Ciel et de la Terre car ce que tu as caché aux sages et aux savants tu l’as révélé aux touts petits »(Lc10,21). Merci de nous avoir montré ta providence !

    Nous continuons notre chemin sur les bords de Seine, le cœur baignant dans l’action de grâce ! Le Seigneur nous l’avais promis, et nous l’avons vu : oui, il répond aux prières ! Kestia demandait un signe, Il nous a envoyé… nous misérables missionnaire… Vraiment nous ne pouvons pas en tirer orgueil, nous n’avons fait que notre mission, Lui a fait le reste !
    « Annoncer l’Évangile en effet n’est pas pour moi un titre de gloire; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile! » 1Co 9,16.

     Ca veut dire quoi que Dieu est présent ?
    Stupéfaits par ces rencontres, nous continuons notre mission et approchons de deux jeunes filles Aurélie et Aurélie se rendant à la soirée « Legali’Zik » sur une péniche… Je les interpelle en criant : « J’ai une grande nouvelle ! », elles répondent du tac au tac « Quoi Dieu existe ? ».
    Oui ! « Et nous vous l’annonçons (…) pour que votre joie soit complète » (1Jn1,3-4) ! Le dialogue est lancé, elles sont plus fermées que les personnes précédentes. Au bout d’un moment Aurélie (la deuxième) nous coupe « oui, mais ça veut dire quoi quand vous dîtes que Dieu est présent quand vous prier… ». En guise de réponse, je lui raconte rapidement ma conversion, puis Quentin raconte la sienne.
    Un matin après une nuit très alcoolisée et enfumée, comme à son habitude de l’époque, Quentin rentre à pied des arènes de Jussieu à Issy-les-Moulineaux. Il frappe chez un ami qui pour rester tranquille lui dit : « va à la messe ! ». C’est un dimanche matin, Quentin rentre dans l’église St Benoît et est saisi par le chant de communion. Il pleure… À la fin de la messe, le prêtre vient le voir et lui dit « alors la messe c’est mieux qu’un rail de coke, non ? »
    Elles sont interrogées mais toujours perplexes. Quentin conclu « ce qui compte c’est de se laisser toucher par l’amour !» Amen.

     « Je suis Celui qui console » Is51,12
    Quelques mètres plus loin, une jeune fille est assise tout au bord de la Seine, elle est habillée tout en noir, le visage triste, un casque sur les oreilles. Nous nous approchons :
    « Bonjour, tu t’appelles comment ?
    – Sara.
    – Moi c’est Benoît et lui c’est Quentin, on peut te chanter une chanson ? »
    « Ô viens, viens Esprit Saint ; Viens Colombe de Feu, descends et demeure en nous … »

    Pendant tout notre chant, elle nous regarde et écoute avec une profonde attention. Elle a 19 ans et a déjà trop souffert, la vie est trop lourde à porter. Dans le silence de la nuit, elle nous regarde, on tente une question :
    « Tu connais l’Esprit Saint ?
    – Oui j’en ai entendu parler
    – Et Dieu ? Elle fait un regard sombre. Tu veux qu’on en parle ? La réponse est immédiate :
    – Oui ! »
    Nous nous asseyons à coté d’elle, on lit sur son visage tant de blessure… Et sur son poignet droit… Une grande marque, une scarification récente. Nous lui annonçons seulement l’Espérance de l’Évangile : Dieu Sauve.

    « Au fait, je ne m’appelle pas Sara, mais Jennifer », elle a confiance.

    Elle parle peu, mais écoute avec une telle attention, elle boit nos paroles. Nos prions dans nos cœurs pour laisser l’Esprit parler en nous (Mt10,20). Nous lui annonçons que Dieu est « Celui qui console » (Is51,12), qu’il est vraiment le Consolateur (Jn14,16). Qu’il veut nous donner la tendresse dont nous manquons au point d’en crever. Elle nous confie qu’elle n’arrive pas à faire confiance, qu’elle vit dans la peur, que les églises lui font peurs, dans ses cauchemars il y a souvent des églises …
    Jésus : Dieu Sauve ! Il peut te guérir, te libérer, il est la Lumière, il veut éclairer toutes tes ténèbres ! Il veut te faire goûter le vrai Amour pour que tu puisses aimer ! Elle boit ces paroles de consolation…

    « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toute notre tribulation, afin que, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu, nous puissions consoler les autres en quelque tribulation que ce soit. » 2Co1,3-4

    Nous lui proposons de prier, elle accepte immédiatement. Nous sommes maintenant debout et nous remercions ensemble le Consolateur pour cette rencontre. Nous lui demandons d’être Lumière et Consolation pour elle. Elle pleure doucement. Nous lui disons que nous avons vu sa scarification et lui demandons si l’on peut prier pour que Jésus la libère de ce lien. Elle tend son poignet nous posons nos mains dessus et nous supplions le Père, au nom de Jésus, de la libérer de tout ce qui l’a tire vers la mort pour qu’Il la mène vers la Vie !

    Notre prière finie nous la remercions, on ne parle pas beaucoup, mais on se comprend, il s’est passé quelque chose. Oui, ce soir, elle a rencontré la Lumière, l’espérance. Nous allons partir.
    Elle nous dit alors « Merci, vous êtes vraiment arrivés au bon moment » … Elle était tout au bord de la Seine, seule, des idées noires pleines la tête… Le Consolateur est venue à elle.

     Il est plus riche que nous… Lui il a Dieu !
    Nous prenons le chemin du retour le cœur plein de compassion et d’action de grâce… Nous voilà au Métro St Michel où nous rencontrons Didier. Il est SDF comme on dit. Nous le saluons, lui voyant nos croix nous dit :
    «- Alors le Bon Dieu ?
    – Tu y crois-toi ?
    – Bien sûr ! j’aurais quoi sinon ? je n’aie rien d’autre que Dieu moi! »
    Et le voilà qui nous enseigne sur le Bon Dieu, sur le Soif du Christ et sur La Petite Thérèse « sa patronne » ! Il a vécu quelque temps comme postulant dans une communauté de moines handicapés, aujourd’hui il vit à la rue… Mais jamais il n’a perdu l’amitié du Seigneur !

    Une fois dans le métro deux femmes nous demandent :
    « Excusez-nous nous sommes curieuses, mais de quoi parliez-vous avec ce monsieur ?
    – En fait, c’est plus lui qui nous parlait, il nous a enseigné sur le Bon Dieu et sur Sainte Thérèse.
    – Mais il vit dans la rue ? Disent-elles stupéfaites qu’un pauvre parle de Dieu.
    – Oui, mais vous savez… Il est plus riche que nous !
    – Comment ça ?
    – Lui, il a le Bon Dieu … »

    Ce jour-là nous aurions pu nous contenter de méditer raisonnablement l’Évangile… Mais non, Lui nous a donné le désir de le vivre ! Ce soir, par notre humble présence, il a consolé les brebis sans berger comme il le fit un jour au bord du lac de Tibériade (Mc6,34). Il a fait de nous les témoins de son œuvre ! Merci Dieu Saint !

    « Je te bénis Père Seigneur du Ciel et de la Terre car ce que tu as caché aux sages et aux savants tu l’as révélé aux touts petits. » (Lc10,21)

    « La puissance se déploie dans la faiblesse » 2Co12,9.

    plus de fioretti ici : http://adveniat95.org/livre.pdf

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