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Le Signe de Jonas

Publié par jeunescathos le 24 novembre 2011 - Culture & Médias

“A cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas” (Mt 16,4). C’est cette parole du Christ qui a décidé du choix d’adapter le livre de Jonas en comédie musicale. L’aventure a commencé il y a quatre ans pour Etienne Tarneaud, compositeur des 18 titres de ce spectacle et interprète du rôle titre et pour Jocelyne Tarneaud (sa mère), auteur du livret et des paroles.

Jonas, la comédie musicale

Jonas, la comédie musicale – © Armelle de Brichambaut

C’est un binôme inattendu que celui d’un fils et d’une mère comme créateurs d’une comédie musicale d’inspiration biblique ! Mais à Pâques 2004, lorsque j’ai “entendu” des mélodies que j’ai fixées sur ma guitare, c’est vers l’auteur et la journaliste qu’elle est que je me suis tourné spontanément. Faire du livre de Jonas une comédie musicale pour le grand public s’est très vite imposé à nous. Comment porter ce signe de Jonas à une génération parfois indifférente à la religion?

Ce que j’aimais chez Jonas, l’homme à la baleine, c’est justement son côté rebelle ! Sans inquiétude métaphysique : juste l’envie d’être heureux en repoussant le plus loin de lui la menace de Ninive. En effet, aller à Ninive, capitale du monde connu de l’époque, pour lui dire que si dans quarante jours elle ne change pas sa conduite elle sera détruite, c’est pour Jonas signer son arrêt de mort !

Jocelyne Tarneaud a travaillé les symboles dans la Bible[1] en s’inspirant de la tradition juive très riche en ce qui concerne Jonas. En effet, c’est lui qu’on lit le jour de Kippour ! Pour la tradition juive, Jonas reçoit sa mission à Jérusalem ce jour précis. C’est pourquoi il s’embarque au port le plus proche, pour fuir le plus loin possible, à Tarsis. Pourquoi Tarsis dont la Bible dit qu’elle est ” loin de Dieu”, sans transcendance ? Vivre à Tarsis, c’est construire sa vie sur un unique fondement : le plaisir immédiat. Mais Dieu envoie une tempête qui secoue le bateau. Jonas demande qu’on le jette à la mer pour qu’elle s’apaise. La baleine qui l’avale va le garder trois jours : il y entre disant “non” et en ressort disant “oui”. Il a été comme réenfanté dans le ventre du poisson. C’est un être nouveau.

Ninive propose, elle aussi, une manière de vivre qui peut nous rejoindre tous. Cette ville est fondée sur le refus de tout ce qui ne lui ressemble pas. Elle laisse mourir de faim et de soif, à la porte, les pauvres et les étrangers. Cette manière de vivre dans l’exclusion, d’élever des murs infranchissables entre les personnes est une réalité que nous connaissons… Combien de fois nous nous sentons rejetés par les autres, incompris ! Combien de fois nous avons la tentation d’exclure, de nous fermer à l’autre car il est différent. Aujourd’hui par exemple, avec les lois, on peut dresser les murs de Ninive : euthanasie, eugénisme, refus des étrangers… Nous pouvons décider que tous ces plus démunis ne sont pas “dignes” d’entrer dans la Ninive du 21ème siècle ! Dans nos familles, dans le groupe scolaire, au travail, on peut être tenté pour une multitude de raisons d’interdire à l’autre l’accès à notre “ville”.

Il nous semblait important de proposer à notre public ces clés d’interprétation, avec une alternative qui est Jérusalem, la ville de la paix. Jonas va exalter cette ville dont l’Apocalypse nous dit qu’elle n’a ni temple, ni soleil, ni nuit, seulement ” l’agneau qui lui tient lieu de flambeau et les nations marcheront à sa lumière” (Ap 21, 23-24). Cette lumière, c’est le pardon, l’amour qui va jusqu’à pardonner l’autre qu’on ne comprend plus, qui s’oppose à nous, qui devient ennemi ! Il nous semble fondamental de promouvoir cette paix, ce pardon en ce temps où notre planète avec ses 7 milliards d’hommes possède les moyens de s’auto-détruire.

Tous ces messages, je voulais les faire passer à travers un support artistique : la musique, le théâtre, la danse, le chant. L’idée est de plaire, de toucher les yeux, les oreilles, le cœur…et si un message est perçu, tant mieux. A travers cette comédie musicale professionnelle, portée par des artistes vivant de leur art, je souhaitais rejoindre les plus lointains. Ceux qui croient bien sûr, mais aussi ceux qui sont allergiques à l’idée même de Dieu mais que l’art peut émouvoir : une voix, un costume, une mélodie, l’émotion d’un comédien…

Après 4 années et bientôt 30 000 spectateurs, le chemin reste long et périlleux. Nous avons un énorme travail à faire pour que ce signe de Jonas parvienne à tout homme, car ce signe n’est pas d’abord religieux : il regarde tout homme dans son humanité, son rapport à l’autre !

Etienne Tarneaud

 

Etienne Tarneaud

 

 

 


[1] Si Noël m’était conté, ed Cariscript
Si Pâques m’était conté, ed Cariscript
La Bible pas à pas, tome 1, d’Adam à Jacob, ed Lethielleux
La Bible pas à pas, tome 2, Joseph et l’Egypte, ed Lethielleux

 

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Jonas, la comédie musicale

La comédie musicale Jonas sera jouée le 23 mars 2012 à 20h à l’auditorium du Collège des Bernardins. Informations & réservations sur le site du Collège des Bernardins.

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Commentaires

A toi la parole.

  1. halim says: septembre 25, 2012

    une ressemblance entre la situation de jesus et de jonas suggerait
    – qu ‘ils etaient vivants dans l’obscurité du tombeau et du ventre du poisson
    – qu’il restaient trois jours
    – qu’ils sont sortis vivants
    jonas retourna vers un autre troupeau et jesus chercha le troupeau qui n’est pas de cette cour ,les brebis egarées en inde en afghanistan et en iran

    les boudistes ont connus jesus en tant qu ‘issa ou comme le rassembleur – le rescape de la crucification –
    ou comme dit mattieu la ou il ya le cadavre les aigles se ressembleront
    ne pas verifier cette hypothese serieusement ne peut etre compris que dans la logique de la generation mechante

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