« On passe à Taizé, comme on passe près d’une source »

Du 28 décembre 2012 au 2 janvier 2013, les Rencontres européennes de Taizé ont réuni 40 000 jeunes à Rome. Une jeune, ancienne coordinatrice des rencontres européennes pour son diocèse, témoigne. 

Alessia GIULIANI/CPP/CIRIC

Ces quelques mots prononcés par le Pape Jean-Paul II sont difficiles à comprendre tant qu’on ne s’est pas donné le temps de connaître cette communauté.

Nous entendons pourtant les refrains à la messe ou lors de rassemblements, mais rien ne peut donner plus de valeur aux mots que nous reprenons sans fin, qu’une rencontre avec un frère, une rencontre dans la communauté ou encore une rencontre européenne ou internationale.

C’est ainsi que j’ai découvert Taizé, communauté de frères vivant dans le village éponyme, en Bourgogne. Cette communauté m’a également fait découvrir ce que signifie la simplicité de la prière, car les moyens simples qu’elle nous met à disposition pour nous aider à prier (le chant, la méditation, le silence et tout simplement quelques bougies) suffisent à s’y retrouver et ce, quelle que soit notre confession : catholique, orthodoxe ou protestante. Ici règne l’œcuménisme et le respect de chacun. Le partage aussi est un moment prépondérant, que ce soit autour d’un repas, d’un carrefour ou bien encore sur des temps de fête avec une guitare et quelques danses !

Une prière sans frontières !

Ma première expérience fut lors de la rencontre européenne de Lisbonne en 2004. Originaire de Guadeloupe, je venais d’arriver en métropole et je ne connaissais absolument pas Taizé. Un peu triste au moment des fêtes car j’étais loin de ma famille, j’ai décidé de partir « à l’aventure » suite à une affiche que j’avais vue à la sortie de la messe.

Tout a commencé dans les 24h de trajet en car, où j’ai pu  me lier d’amitié avec les autres pèlerins. Je suis encore en contact avec une bonne partie d’entre eux, voire même avec d’autres pèlerins venus de toute l’Europe. C’est aussi ça la magie de Taizé : pouvoir communiquer malgré la barrière de la langue, parce que quand on veut, on peut !

Depuis, je n’ai cessé de participer aux différentes rencontres organisées par la communauté : Milan, Zagreb, Genève, Bruxelles, Poznan, Rotterdam sans interruption et j’ai même été coordinatrice pour mon diocèse pour 4 de ses rencontres.

L’an dernier, j’ai eu l’opportunité de partir au Brésil pour y effectuer mon stage de fin d’études. Là, j’en ai profité pour aller à la rencontre des frères de la communauté qui mènent également des actions pour les enfants des rues à Alagoinhas (Bahia). Ils appellent cela, « l’école pour apprendre beaucoup », et je dois reconnaître que c’est à cet endroit que j’ai compris le véritable sens du mot simplicité. Le sourire des enfants peut en témoigner, les actions que mènent les volontaires sont si basiques, qu’elles permettent de pouvoir aller au fond des choses. C’est le temps passé avec eux qui compte. Pas la qualité des prestations où l’on devrait user des nouvelles technologies pour être sûr de plaire.

A l’heure d’aujourd’hui, je me prépare à partir à Rome, pour la 35^ème rencontre européenne. Passer le nouvel an avec des dizaines de milliers de pèlerins venus des 4 coins de l’Europe, voire même du monde, ça vaut le détour !

Carrefours, discussions, rencontres, témoignages, visites, concerts, partages, chant, danses et fête des nations seront au rendez-vous pour accompagner les trois prières quotidiennes. Et là, on se dit qu’on n’est pas seul à croire. On se rend compte qu’il existe d’autres façons de prier, on se remet en question dans nos difficultés, on accepte de bouleverser notre quotidien, on prend le temps de faire une pause dans notre vie, on se laisse envahir par la communion de la prière et très certainement encore plein de choses qui justifient qu’après avoir vécu un tel rassemblement, on ne peut rentrer chez soi comme on en est parti.

C’est ce que mon pauvre témoignage vous invite à vivre et c’est aussi pour cela que je participe encore et encore à ces rencontres !

MEE

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