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4° dimanche de Carême : accepter la lumière

Publié par jeunescathos le 15 février 2013 - Carême et Pâques, Vie de l'Eglise

Nous voici déjà parvenus à la moitié de notre Carême. Et il est peut-être bon de jeter un coup d’oeil sur le chemin parcouru pour voir où nous en sommes.

Dans le 1° dimanche, l’Eglise nous a présenté Jésus comme le nouvel Adam, l’homme nouveau tenté au désert pour nous fortifier dans nos épreuves. Puis le 2° dimanche nous a fait découvrir Jésus Fils de Dieu, transfiguré. Ces deux aspects furent réunis dans le 3° dimanche : Jésus, homme et Dieu, est donc le nouveau Temple ; il est le lieu de la présence de Dieu parmi les hommes.

Aujourd’hui, nous passons à la conséquences de tout cela. Ce 4° dimanche de Carême nous désigne Jésus homme, Dieu et Temple, comme l’objet de notre foi. Cette foi nous est présentée comme le seul accès à la vie éternelle. La question qui nous est alors posée est la suivante: face à Jésus sauveur, quelle est la situation de l’homme et son destin ?

 La première constatation que nous présentent les textes est que l’homme peut périr, qu’il doit être sauvé, car il peut préférer les ténèbres.

La destruction du temple de Jérusalem - Nicolas Poussin

La destruction du temple de Jérusalem – Nicolas Poussin

Ainsi la première lecture, qui est en quelque sorte un résumé de l’histoire d’Israël, mais aussi l’histoire de toute l’humanité, nous montre le peuple élu multipliant les infidélités, préférant les ténèbres à la lumière. Il rejette les prophètes, dont la vocation est justement de pénétrer le mensonge latent sur tout homme pécheur. Car les prophètes coopèrent avec Dieu en manifestant la lumière divine à un monde qui se réfugie dans les ténèbres du péché, c’est-à-dire du mensonge et de l’illusion. Et le Christ, prophète par excellence, a révélé aussi les ténèbres qu’il y a en nous : « Tout homme qui fait le mal déteste la lumière ».

Pour Jésus, le vrai drame de l’homme est qu’un être libre puisse préférer les ténèbres quand la lumière lui est proposée. Le vrai tragique de la condition humaine n’est pas la mort, mais qu’un homme puisse choisir la mort.

Mais Jésus n’en reste pas à cette constatation, car Dieu ne s’est jamais résigné au mal de l’homme.

 Ainsi, sans se lasser, Dieu combat cette autodestruction de l’humanité.

Là encore, la première lecture le dit: Dieu a tout fait pour empêcher la destruction de Jérusalem, c’est-à-dire du peuple élu, mais aussi de mon âme, par les armées de Nabuchodonosor, par en fait ces principes de destruction que sont les péchés. Et même quand il ne peut plus empêcher la destruction et l’exil, au milieu de la tourmente, il y a toujours un message d’espoir, la promesse d’une rédemption. Aujourd’hui encore, Dieu continue à sauver : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Aujourd’hui encore, il nous appelle, spécialement dans ce Carême, à revenir, à accepter la lumière, à ne pas préférer les ténèbres. Dieu s’engage lui-même pour nous ramener à la vie. Et il nous en donne le gage dans son propre Fils, qui ne vient pas pour juger, mais pour sauver le monde.

 Mais en même temps, parce qu’il est amour, Dieu attend notre consentement: il me demande une réponse.

La nouvelle Jérusalem - tapisserie d'Angers

La nouvelle Jérusalem – tapisserie d’Angers

Cette réponse, c’est la foi. Ainsi, l’exil prend fin, le temple est reconstruit en son temps, par ceux qui ont gardé la foi dans le salut de Dieu, ainsi que le chante le psaume : « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! » C’est l’infidélité du peuple qui l’a conduit en exil ; c’est sa fidélité qui le ramène à Jérusalem. St. Paul va lui aussi développer ce thème : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu ». Face à ma misère, face à mes refus, Dieu non seulement reste fidèle, mais plus, il effectue lui-même le salut dont je ne suis pas capable. La foi me sauve, et cette foi est elle-même oeuvre du Christ en moi.

Ainsi, notre situation humaine nous propose deux voies: celle des ténèbres et celle de la lumière. Dieu, lui, est toujours prêt à sauver.

Dans notre Carême, accepterons-nous de nous laisser transfigurer par cette lumière, afin de lever les yeux en toute confiance versla Croix ? Ou préférerons-nous les ténèbres, en retournant le reproche vers les autres, en comparant, en cherchant plutôt la faille de l’autre plutôt que la nôtre ?

Nous sommes appelés à une foi lumineuse, basée sur l’action du Christ ressuscité. Laissons-nous recréé, ne choisissons pas les ténèbres dont nous sommes tous capables. Mais entrons, comme le dit l’apôtre, dans la richesse infinie de la grâce qui est donnée à tous les âges.

Mgr Jean Marie LE VERT

Stéphane Ouzounoff / Ciric

 

+ Jean-Marie LE VERT

Evêque de Quimper et Léon

 

 

 

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