Le conclave, mode d’emploi

Le conclave pour l’élection du nouveau commence ce mardi 12 mars 2013. Soeur Nathalie Becquart, directrice du Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les Vocations, nous explique ce qu’il y a à savoir !

Comment va se passer le conclave ?

Ce matin, les cardinaux ont présidé place Saint-Pierre la  messe Pro Eligendo Romano Pontifice, messe spéciale pour l’élection du nouveau pape. Ils se sont ensuite installés dans leur chambre à la Maison Sainte-Marthe du Vatican, où ils logeront pendant tout le conclave. A 16h30, ils entreront en procession dans la chapelle Sixtine, qui est un lieu très porteur. Les portes seront fermées, plus personne ne pourra entrer.

En entrant, les cardinaux prêtent serment et s’engagent à ne rien divulguer de ce qu’ils vont vivre. Commence alors le conclave, temps entre eux sans plus aucun contact avec l’extérieur, et temps du vote. Le premier tour aura lieu ce soir à 19h. Il y en aura ensuite autant que nécessaire jusqu’à ce qu’un cardinal obtienne au moins 2/3 des suffrages, soit 77 voix. Chaque jour, il y aura deux votes le matin et deux votes l’après-midi.

Pour voter, chaque cardinal écrit de sa main sur un bulletin le nom de son candidat puis le dépose, à son tour, dans une urne sur l’autel de la chapelle.

Infographie le déroulé du conclave (La Croix)

Infographie les lieux de l’élection (La Croix)

Qu’est-ce que les congrégations générales ?

A partir de l’entrée en conclave, il n’y a plus de temps de grandes discussions formelles. Les temps de rencontre, d’échange et d’écoute se sont passés depuis une semaine dans les congrégations générales. Les cardinaux ont eu du temps pour se rencontrer, pour s’exprimer dans des temps de rencontre formels ou informels, pour parler les uns des autres. Ce temps d’échange fait aussi émerger les défis, les priorités, les problèmes à résoudre. Les interventions des cardinaux ont aussi rappelé la préoccupation de l’évangélisation dans notre monde d’aujourd’hui, avec de grandes thématiques (dialogue interreligieux, nouvelle évangélisation…) et la nécessité de réformer la Curie (les organismes qui assistent le pape).

Les cardinaux ont également pris des temps de prière collectifs, mais aussi des temps personnels. Le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon,  a pris quatre jours de retraite avant de partir à Rome.

Comment les cardinaux choisissent-ils le pape ?

Chapelle Sixtine

Pendant le conclave, les cardinaux essaient tous ensemble de discerner qui est appelé à remplir la charge pontificale. Aucune personne n’a en soi toutes les qualités, ce qui compte, ce sont les priorités qu’on donne. Ce choix se fait dans l’écoute les uns des autres, et dans la prière. Ce n’est ni un nom tombé du ciel, ni le fruit d’une réflexion purement intellectuelle. C’est l’écoute de l’Esprit saint. L’Esprit saint souffle dans la conscience personnelle, dans la prière, dans l’écoute de la parole de Dieu et dans les échanges avec les uns et les autres. En arrivant au conclave, chacun a son doute déjà son idée mais les échanges peuvent déplacer les uns et les autres. Et puis une piste va apparaître, et il devient clair que c’est dans cette direction qu’il faut aller.

Je rapprocherais ça de l’expérience qu’on vit en communauté religieuse, en élisant une supérieure générale en chapitre général, ce que j’ai vécu il y a un an et demi. On fait le point sur la vie de la communauté, on définit les priorités et on réfléchit au profil de la supérieure générale pour sentir quelle est la bonne personne. C’est le fruit d’un travail et d’une prière.

Soeur Nathalie Becquart, directrice du Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les Vocations

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