Retour sur la rencontre européenne de Taizé à Strasbourg
La 36ème rencontre européenne de jeunes animée par la communauté de Taizé à Strasbourg, en Alsace et dans l’Allemagne voisine a eu lieu du 28 décembre au 1er janvier 2014. Une expérience de confiance, un modèle de fraternité. Retour sur la rencontre avec le p. Thomas Wender, responsable diocésain de la pastorale des jeunes.
Deux jours seulement après le départ des frères de Taizé qui ont accompagnés la préparation de la rencontre européenne de Strasbourg depuis le mois de septembre, il est difficile d’en évaluer les fruits. D’abord en raison des jours qui se sont écoulés depuis la rencontre. Ils sont encore trop peu.
Avec Dieu tout va si doucement. A l’image du temps qu’il faudra à la graine de moutarde semée pour devenir la plus grande plante du potager et y abriter les oiseaux et leur chant, ou la pluie qui tombe et pénètre la terre avant de retourner au ciel comme la Parole de Dieu qui ne revient pas à Lui sans avoir accompli ce pour quoi elle a été envoyée.
Ensuite en raison de la dynamique de la rencontre, de sa préparation et de ce qui suit. Elle est profondément ancrée dans la confiance. La vraie confiance ne cherche aucune assurance. Comptabiliser, planifier, tant de moyens pour chercher à se rassurer, mais qui coupe l’élan de l’Esprit qui nous pousse sans cesse en avant et nous demande de ne pas regarder en arrière.
La confiance a été au cœur de la préparation et de la rencontre, et doit encore l’être après. C’est elle qui a permis de croire que chaque participant serait logé chez l’habitant. Sans y penser, protestants et catholiques de Strasbourg et des villages d’Alsace et de l’Ortenau ont vécu de la même confiance que nous donne le Christ. Sans connaître les jeunes qui allaient trouver chez un peu de place et de chaleur, ils ont fait le pas de l’accueil, ensemble.
En se retrouvant lors des semaines précédant la rencontre, ils ont fait l’expérience que l’hospitalité leur était commune. Poursuivre cette réalité de l’hospitalité si présente dans notre histoire commune de la Bible est l’un des défis que nous devons prendre au sérieux. Accueillir l’étranger est si difficile dans l’Europe de 2014. Cette expérience de l’accueil de l’étranger nous révèle que le Christ nous unit bien au-delà de nos différences doctrinales.
Tout cela a été rendu visible par la rencontre, mais était déjà présent dans le secret de nos cœurs. Le Christ n’est pas divisé, même si nous cherchons à le faire. Il unit la famille humaine bien au-delà de nos divisions, et pas seulement entre chrétiens.
« Faire avec les chrétiens d’autres confessions tout ce qui est possible de faire ensemble, ne rien faire sans tenir compte des autres » (Frère Alois de Taizé, Strasbourg 2013). C’était comme une évidence pendant la rencontre : notre unité était nécessaire pour la beauté de la rencontre.
Rien ne doit nous empêcher à poursuivre notre travail ensemble. Sans notre travail ensemble, la beauté qui en est née ne sera pas donnée au monde qui en a tant besoin. Alors osons, osons faire confiance. Oui nous sommes réconciliés bien au-delà de nos divisions, et nous devons l’exprimer au grand jour par nos actes.
Père Thomas Wender, aumônier des jeunes du diocèse de Strasbourg
Voir aussi :
La rencontre européenne de Taizé à Strasbourg
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