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Journaliste et catho, ou la soif de la vérité

Publié par jeunescathos le 5 février 2014 - A la Une, Culture & Médias, Engagements

Les 23 et 24 janvier avaient lieu à Annecy les Journées Saint-François de Sales qui réunissent les professionnels des médias catholiques. Etre jeune, journaliste et catholique aujourd’hui, est-ce possible ? Réponse avec  Marie-Lucile !

MediatrainingJe me souviendrai toujours d’une des premières interviews que j’ai faites. Il s’agissait d’une laïque du tiers-ordre dominicain. A un moment, elle prononce cette phrase qui avait été à l’origine de son engagement dans l’Eglise : « Il n’y a rien de plus contagieux qu’un être unifié. » Ses mots m’ont frappée de plein fouet et ont suscité en moi une avalanche de questions : qu’est-ce qu’être unifié ? Comment l’être ?

La question de la cohérence entre les différentes facettes de ma vie, spirituelle, personnelle, professionnelle, sociale, amicale… est alors venue au premier plan et ne m’a plus lâchée.

Mon métier est tissé de rencontres : chacune d’elles laisse une trace, chacune à leur manière. L’exemple de cette femme est assez parlant : trois ans plus tard, il n’est pas une journée sans que sa phrase ne résonne en moi.

Je pense que dans l’Eglise et la foi nous sommes comme dans la vie : d’abord enfants, avec cette confiance aussi belle qu’aveugle, adolescents, avec des envies de révolution, de rejet de ce qu’ont été nos parents et, enfin, adultes, c’est à dire suffisamment mûrs pour poser des choix libres, accepter et aimer le doute. Il faut une vie pour être libre !

Une chose est certaine, chaque échange pour chaque article m’aide à mûrir car j’ai la chance de rencontrer des personnes de sensibilités très diverses et cela me pousse à me décentrer, à envisager les choses de plusieurs points de vue. Comme l’a écrit Jean-Claude Guillebaud dans un billet pour notre site : « Nous avons besoin de l’institution, comme l’enfant d’une famille. Nous lui accordons confiance et obéissance, mais il nous faut parfois apprendre, aussi, à résister à son autorité quand elle se fait tyrannique. Avec l’Église, comme avec l’école ou la famille, l’amour n’interdit pas le questionnement. Il le rend même plus vrai. » Chaque rencontre me questionne et j’apprends à aimer les questions.

Et puis, être journaliste pour la presse chrétienne c’est aussi en quelque sorte, répondre une double exigence et une double chance : décrire, analyser, décrypter le monde qui m’entoure et adopter un point de vue chrétien sur l’actualité. Pour moi, ces deux impératifs se répondent et se complètent car ils induisent une soif de vérité au sens où l’écrit Benoît XVI dans son encyclique Caritas in Veritate : « Défendre la vérité, la proposer avec humilité et conviction et en témoigner dans la vie sont par conséquent des formes exigeantes et irremplaçables de la charité. »

A mon niveau, j’essaye donc de vivre cet équilibre entre charité et vérité. Et ce que je vis dans mon métier éclaire ma vie. J’ai moins de certitudes qu’avant. Mais une envie de vérité plus profonde.

Marie-Lucile, journaliste pour La Vie

Voir aussi :
Les jeunes chrétiens, la foi et un zeste de joie, le blog de Marie-Lucile Kubacki sur La Vie

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Commentaires

A toi la parole.

  1. Lebrun Eric says: décembre 6, 2015

    Marie-Lucile
    Merci pour cet article plein de bon sens, en équilibre avec sa foi spirituelle et son appartenance à une famille journalistique où l’indépendance doit être de mise.

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