Skip to content

Naplouse, à la rencontre de la population

Publié par jeunescathos le 18 mars 2014 - A la Une, Chronique de Terre Sainte, Interreligieux, Société

Nouvel épisode de notre Chronique de Terre Sainte lancée à l’occasion du pèlerinage national des étudiants Terre Sainte 2014 : cette fois-ci, Charles nous emmène à Naplouse, ville d’un riche patrimoine culturel qui abrite de nombreux lieux saints musulmans, chrétiens, samaritains et juifs, comme le puits de Jacob, le mont Garizim et le tombeau de Joseph. Accueil chaleureux de ses habitants pour Charles et le groupe d’amis européens qui l’accompagne.

Carte israel palestineLes sourires et les mots d’accueils fusent dans les rues du souk de Naplouse où nous sommes venus passer la journée. Frayant un chemin à travers une foule animée, notre petite troupe d’occidentaux ne passe pas inaperçue ; la plupart des vendeurs et des passants rivalisent de délicatesse à notre égard. « Welcome, welcome my friend ! Where are you from ? » Quelques petits gars, Mahmoud, Ahmed et Jamil nous accompagnent, tout excités par la conversation mi-arabe mi-anglaise que nous avons eue en cherchant notre route. Ils nous quittent dans un grand éclat de rire, non sans avoir réclamé à grand renfort de comédie quelque « money » de notre part.

A contre-courant des nombreux hommes de retour de la prière, nous entrons alors dans la grande mosquée, ancienne cathédrale croisée de la ville. La longue nef chrétienne, autrefois orientée, semble désormais plus large que longue : c’est vers le Sud, vers la Mecque que pointent aujourd’hui les mihrab, ces niches matérialisant la direction de la prière dans une mosquée.

IMG_6530Quelques fidèles s’attardent, allongés sur les tapis, adossés à un pilier ou à genoux, priant, discutant ou jouant aux cartes côte à côte dans une atmosphère très paisible. Après un échange de sourires, deux lycéens réclament une photo à nos côtés, tandis que, dans un coin, le normalien du groupe commence une grande conversation avec un imam et un prof de physique de l’université.

Formé en Allemagne et aux Etats-Unis, ce dernier est heureux de pouvoir nous faire découvrir sa ville et se propose finalement de nous accompagner toute la journée. A l’heure du déjeuner, il nous mène dans un genre de pizzeria-boulangerie de la haute ville où nous sommes accueillis avec étonnement : peu de touristes viennent dans cette ville, et moins encore jusqu’à cette maison. Avec la bénédiction du patron, nous chantons un bénédicité. « Are you a team ? » demande un jeune homme à la fin du chant, percevant de l’extérieur l’unité que réalise la prière chrétienne et nous adressant ainsi le plus beau compliment possible.tarte oeufs

Après avoir avalé des tartes aux œufs et au fromage cuites devant nous, nous sommes emmenés par notre guide dans les rues de la vieille ville qui nous introduit successivement une fabrique de savon, une fabrique de loukoum et une fabrique d’épices, nous faisant goûter la beauté de sa ville. Naplouse est aujourd’hui l’une des plus grandes et dynamiques cités de Cisjordanie, et une des plus libres malgré la présence militaire israélienne sur les hauteurs de la ville.

IMG_6499Fondée en 72 par les Romains à quelques pas de l’ancienne ville de Sichem, sur l’emplacement de Samarie, ancienne capitale du Royaume du Nord, le Royaume d’Israël, elle regroupe en son sein plusieurs sanctuaires : la tombe du patriarche Joseph à laquelle les Juifs ont accès une fois par mois, le puits de Jacob, lieu de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine au-dessus duquel s’élève une très lumineuse église grecque, et le Mont Garizim, sanctuaire samaritain.  Son université est réputée, et le calme retrouvé depuis la fin de la seconde intifada, particulièrement violente ici, en fait un foyer économique important des territoires palestiniens.

IMG_6638Notre promenade s’achève par l’inévitable knafeh, la fameuse pâtisserie de Naplouse : du beurre, du yaourt, du fromage, un peu de lait… un peu de semoule et du sucre, du sucre, du sucre ! A peine entrés dans un petit bouiboui, nouvel échange de sourire et deux copains dégustant le leur dans un coin m’invitent à leur table pour le partager. A trente ans, Majed est déjà père de cinq enfants. Bien que sans autorisation, il passe le mur deux fois par semaines pour aller travailler dans le restaurant d’un cousin arabe israélien[i] en Galilée.

Comme tous les hommes croisés aujourd’hui, il est très heureux de rencontrer un Européen. Après lui avoir promis de prier pour lui sur Haram al-sharif[ii] à Jérusalem, nous nous quittons.

L’heure est venue de quitter Naplouse et ses foules joyeuses et accueillantes. Nous n’aurons cependant pas réussi dans la journée à rencontrer une seule femme. Absorbées par les travaux de la maison, toujours pressées, voilées et évitant de croiser nos regards, il nous semble bien que la culture du pays ne nous permette pas de les aborder simplement. Merveilleuse, mais mystérieuse hospitalité orientale !

Charles 2

Charles

 

 

 

 

Galerie photos

 

 


[i] Après la guerre israélo-arabe de 1948, les populations arabes demeurées sur le territoire contrôlé par l’Etat Israël obtinrent la nationalité israélienne.  Ils représentent aujourd’hui environ 20% de la population, avec une démographie très dynamique qui suscite l’embarras des milieux sionistes. Pour la plupart des Arabes de Cisjordanie et de Gaza, l’entrée en Israël est quasiment impossible. Le nombre des Palestiniens vivant clandestinement en Israël était cependant estimé autour de 170 000 en 2004.

[ii]  « Noble Sanctuaire », nom arabe du Mont Moriah, le mont sur lequel était bâti le Temple de Jérusalem et où se trouve aujourd’hui un des lieux saints de l’Islam.

Lire aussi :

Chronique de Terre Sainte

Dossier Terre Sainte 2014

Noël à Bethléem

L’entrée surprenante du Consul de France à Jérusalem
A la découverte des chrétiens de Palestine
Une nuit au Saint-Sépulcre
Videas bona Ierusalem !

Articles liés

Ces articles peuvent t'intéresser.

Commentaires

A toi la parole.

Il n'y a pas encore de commentaire.

Ajoute un commentaire

Prends la parole !