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Robert Schuman : le charpentier de l’Europe

Publié par jeunescathos le 12 mai 2014 - A la Une, Elections, Société, Vie de l'Eglise

 

En 1950, Robert Schuman, alors Ministre des Affaires Etrangères, a eu l’audace de concevoir un “acte hardi” qui allait changer le cours de l’Histoire. En collaboration avec d’autres hommes d’Etats européens, ce grand visionnaire a créé les conditions d’une paix durable en Europe. Retour sur ce personnage et sa vie.

robert schuman - à son bureauNé en 1886 au Luxembourg de nationalité allemande d’un père lorrain, Robert Schuman grandit dans l’ombre d’une mère luxembourgeoise qui marque profondément sa personnalité. Fine, sensible et pieuse, elle éveille son fils à la littérature, à la musique et lui transmet une foi qui orientera toute sa vie.

Orphelin de père à 14 ans, Schuman vit comme un véritable drame personnel la disparition prématurée de sa mère dans un accident de voiture dix ans plus tard. Il envisage alors le sacerdoce jusqu’au jour où un ami lui écrit : « Tu resteras laïc parce que tu arriveras mieux à faire le bien, ce qui est ton unique préoccupation… Je suis d’avis que les saints du futur seront des saints en veston ». Il restera célibataire toute sa vie.

Après la Première Guerre mondiale que Schuman a vécu à l’arrière du front, révoqué de service militaire, il prend la nationalité française qui fut celle de son père avant 1871. Il se présente aux élections pour « servir l’âme de la Lorraine » et est élu député. Durant sa période parlementaire, Schuman œuvre en faveur de la réintégration juridique des départements anciennement annexés et peut ainsi être considéré comme le père du droit local Alsace-Moselle. Il défend notamment l’école confessionnelle et le régime des cultes hérité du Concordat. Schuman est un député parfaitement laïc, mais s’oppose aux étroitesses des lois de séparation des églises et de l’Etat de 1905.

En 1940, Schuman est fait prisonnier par la Gestapo. Il s’évade de sa résidence surveillée et vit clandestinement jusqu’à la fin de la guerre, se réfugiant dans des monastères. En 1946, alors qu’il pensait prendre sa retraite, il est appelé au Gouvernement comme Ministre des Finances. Il sera successivement Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères et Ministre de la Justice.

Maison_de_Robert_Schuman_à_Scy-Chazelles

La maison où Robert Schuman vécut ses dernières années, à Scy-Chazelles.

Robert Schuman est raillé par ses opposants à cause de ses affinités avec l’Église : on le taxe de « curé sans soutane » ou de « moine-ministre ». Lui-même confie qu’à l’époque des insurrections ouvrières de décembre 1947, alors qu’il était à la tête du Gouvernement, il avait « une main sur le banc du perchoir, l’autre dans la poche tenait le chapelet ». Il surprend par son mode de vie simple et son apparence modeste : il prend les transports en commun, fait de l’auto-stop, commande des « œufs-mayonnaise » au restaurant de l’Assemblée nationale, refuse un appartement de fonction pour occuper une chambrette.

Le 9 mai 1950 – décidé à en finir avec l’interminable animosité entre la France et l’Allemagne, source de tous les conflits en Europe – il donne la déclaration qui jette les bases d’une Europe pacifiée et unie. Le 19 mars 1958, le « charpentier de l’Europe » devient le premier Président de l’Assemblée parlementaire européenne (qui deviendra le Parlement européen).

Le 4 septembre 1963, Robert Schuman rend sa belle âme à Dieu en sa propriété de Scy-Chazelles, près de Metz, au bord de la vallée de la Moselle.

Ghislain Knepper

 

Ghislain Knepper, 24 ans, a travaillé au musée de la Maison de Robert Schuman à Scy-Chazelles.

 

 

 

Voir aussi :
Dossier sur les élections européennes
L’Europe en 12 questions

Elections européennes : mon vote peut-il changer l’Europe ?

 

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