Jeûner pour le climat ?
L’Église catholique s’associe au « jeûne climatique » proposé tous les 1ers du mois par des organisations religieuses jusqu’à la Conférence sur le climat (COP21) qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Priscille, membre de l’association « Chrétiens unis pour la terre » nous explique.
Membre de la Communauté de Vie Chrétienne, j’ai rejoint tout d’abord en 2009 l’atelier « Chrétiens coresponsables de la Création » (CCCCVX) connu par le réseau du P. Dominique Lang, atelier où nous réfléchissons, méditons et prions sur notre rôle de chrétiens dans la mise en œuvre du développement durable.
Pour nous, la conversion à laquelle nous appelle le Christ passe par le changement de nos modes de vie. C’est là que j’ai rencontré Laura puis Damien, invité à un week-end national comme témoin, fondateurs de l’association « Chrétiens unis pour la terre », à laquelle j’ai adhéré dès sa création en 2011, attirée par son dynamisme.
« Trois jours de jeûne pour la terre »
Notre première action a été l’organisation de « Trois jours de jeûne pour la terre » en lien avec le sommet pour la terre de Rio + 20 en 2012 : nous avons voulu marquer par cet acte notre solidarité avec les ONG qui pesaient sur l’accord final, en dénonçant la financiarisation du vivant.
Nous avons durant ces trois jours fait une visite naturaliste du cimetière du père Lachaise, organisé une cérémonie œcuménique puis un temps inter-tradition, un atelier écriture, des ateliers chants, plantation, peinture, musique et une conférence sur les enjeux de Rio après avoir visionné le film Severn sur les enjeux du sommet de Rio tout en jeûnant.
« Carême sans viande ni poisson »
En 2013, à l’initiative de Christine devenue végétarienne dix ans plus tôt par respect pour le vivant, nous nous sommes lancés dans l’organisation d’un « Carême sans viande ni poisson » ou redécouvrir la beauté du carême.
Cette action, en adoptant un rapport plus respectueux des animaux, voulait apprendre à moins peser sur la planète puisqu’on sait que notre bétail en France est souvent nourri de soja importé entre autres origines du Brésil où on le fait pousser sur des terrains gagnés grâce à une déforestation massive de l’Amazonie. En 2014, nous avons rééditée cette action afin de toucher davantage de chrétiens, notamment à l’aide d’un site internet dédié (http://www.caremepourlaterre.org).
Jeûner en vue de la Conférence sur le climat
Nous avons lancé en France le 4 juin dernier en lien avec la fédération luthérienne mondiale un jeûne pour le climat tous les 1ers du mois, du 1er juillet jusqu’au 1er décembre 2015, date début de la conférence sur le climat COP21 à Paris. Tous espèrent qu’à la conférence de Paris, nous obtiendrons des mesures qui limiteront le réchauffement climatique à 2 ° en 2050, mesure exigeante mais urgente selon le rapport du GIEC de 2014.
Le jeûne, qu’il soit radicale ou simple repas maigre sans viande ni poisson pour ceux qui ne peuvent aller plus loin, avive les sens et permet par l’expérience du manque de se recentrer sur l’essentiel.
Cette ascèse du jeûne, loin d’être triste, est pour moi l’occasion d’une communion plus grande, joyeuse et fraternelle avec vivants et non vivants. (Voir le Cantique de la création de St François d’Assise). Mais aussi communion avec les générations futures pour lesquelles nous faisons cet effort dans une dimension éthique. Et surtout avec Dieu qui invita Jésus à jeûner pendant 40 jours avant le début de sa vie publique.
Priscille
Manifestez-vous si vous êtes intéressé(e) de rejoindre des groupes de jeûneurs par ville : jeunepourleclimat@gmail.com ou sur la page Facebook : Jeûne pour le climat ou Twitter @jeuneprleclimat et le hastag #jeûnepourleclimat.
Voir aussi :
L’Eglise se joint à une initiative inter-religieux pour un “jeûne climatique”
Commentaires
A toi la parole.
Je suis de l’eglise methodiste de Constantine et je voudrais proposer cela aux paroissiens.