Taizé, source et témoin de notre couple

L’un est allemand et l’autre franco-québécoise. Ils se sont rencontrés à Taizé en 2008. Sara et Stefan se sont mariés en Allemagne et vivent aujourd’hui au Québec, avec leurs deux enfants. Récit de Sara.

Crédits : Ciric – Jacques Cousin

En 2007, j’ai participé à un weekend d’échanges et de prière avec des frères de la communauté de Taizé à Montréal. C’était pour moi une révélation : j’étais heureuse de rencontrer d’autres jeunes comme moi qui cherchaient aussi un vrai sens à leur vie. Les prières m’ont plu et j’ai décidé d’y passer une semaine en 2008 et l’été en 2009 en tant que volontaire.

Volontaire à Taizé

Ce que j’ai le plus apprécié de Taizé, ce fut de prier/réfléchir à ma vocation. Ayant pourtant grandi dans une famille catholique qui m’a très bien expliqué les possibilités de devenir religieuse ou de me marier…, je n’avais jamais appris à demander à Dieu ce qu’il voulait pour moi. J’y ai rencontré Stefan, parmi d’autres personnes dont j’ai croisé le chemin à Taizé. Etre en présence d’autres jeunes qui cherchent aussi le plan de Dieu pour eux, travailler pour une communauté, vivre pour l’essentiel et pas plus, ça a été le plus beau cadeau que Dieu m’a donné par Taizé.

À mon retour à Montréal, j’échangeais avec plusieurs amis rencontrés à Taizé en disant que ce serait pour moi un grand plaisir de les accueillir à Montréal. Stefan est venu passer une semaine de vacances. Je suis allée le rejoindre à Poznan en décembre pour la rencontre européenne de Taizé, où nous avons été accueillis par la même famille. Nous avons ensuite réussi à nous voir tous les mois ! À Pâques en 2010, Stefan est venu à Montréal et nous avons décidé de nous fiancer à l’église. Ensuite, nous avons continué nos visites jusqu’à ce que je déménage en Allemagne en été, où nous nous sommes mariés en octobre 2010.

Taizé, une source pour aller plus loin

Messe pour le 14 août 2010, le 5ème anniversaire de la mort de frère Roger

Nous sommes retournés à Taizé deux fois ensemble. Une fois avant de se marier et une fois après. Se retrouver à l’endroit de notre rencontre était vraiment spécial pour nous. C’était un peu comme si Taizé était un témoin de notre promesse; une communauté qui nous tenait la main pour nous accompagner dans notre choix d’aller de l’avant ensemble avec Dieu.

Taizé est comme une source où l’on puise avant d’aller plus loin. Ça n’est pas pour y rester qu’on y va, mais pour y trouver la force d’aller semer ailleurs la joie de Dieu.

Taizé, témoin de notre promesse d‘amour

Nous vivons au Québec depuis 2011, nos deux fils y sont nés. Pascal aura 3 ans en août et Philip un an en novembre. Nous aimerions retourner à Taizé en famille afin de renouer notre promesse d’amour ensemble et avec Dieu. Nous aimerions également que nos garçons connaissent cette communauté qui nous a fait connaître l’un l’autre et aussi nous a rapproché de notre idéal de foi.

Une paroisse anglo-allemande

Nous avons trouvé à Montréal une paroisse anglo-allemande très accueillante pour les jeunes familles. Une fois par mois, nous faisons chanter et jouer les jeunes qui veulent nous accompagner. Parfois, certains chants de la communauté de Taizé font partie de nos sélections ! C’est une paroisse qui nous accueille en tant que famille et aussi en tant que couple international. C’est très important pour nous !

Les choix d’une famille internationale

A la messe pour le 5ème anniversaire de la mort de frère Roger, le 14 août 2010

Jusqu’à récemment, nous n’avions pas encore décidé où nous voulions nous établir. Nous avons prié pour que Dieu nous aide à connaître sa volonté, nous avons réfléchi à nos préférences personnelles, fait une retraite, et malgré plusieurs mois d’incompréhension et de frustrations à ce sujet, nous avons finalement trouvé une réponse que nous désirons encore confirmer, afin d’être réellement en paix avec notre décision.

Nous avons découvert une école internationale allemande à Montréal où les jeunes y apprennent également l’anglais et le français en tant que langue maternelle. La découverte de cette école donne un sens à ce que nous voulons pour nos enfants : il est primordial que la culture allemande soit omniprésente dans leur vie, si on reste à Montréal. Je ne voudrais pas qu’ils perdent la langue ou la culture. Dans les prochains mois, nous pourrions nous établir dans le quartier de cette école pour commencer notre vie de famille internationale !

La richesse de deux cultures

Notre foi est la même, mais notre culture est différente et la richesse des deux cultures est un cadeau duquel je ne veux pas priver mes enfants.

La culture de l’autre, la famille de l’autre, sont des richesses et nous permettent d’élargir nos horizons. Certainement, ils amènent aussi des différents, mais en général, ils apportent aussi de multiples solutions. La compréhension et l’ouverture nécessaires à l’acceptation de l’autre nous mènent à un amour plus grand, car la différence, présente dans tous les couples, y est aussi plus évidente.

Le mariage, une promesse pour la vie, avec Dieu

Les couples internationaux sont possibles avec la foi. Nous sommes convaincus que la foi est une aide pour tous les couples, toutes cultures confondues. Le quotidien entraîne certainement son lot de difficultés et de savoir que Dieu est plus grand que tout ce que l’on vit, rassure pour l’avenir. Nous nous sommes promis devant Dieu que nous allions nous aimer toute notre vie et nous ne voulons pas faillir à cette promesse. Alors, les difficultés inévitables du quotidien nous amènent à regarder en avant vers ce que Dieu nous réserve encore dans le futur et aussi vers ce mois d’octobre 2010 où nous avons promis lors du sacrement du mariage. Dieu nous guide à sa façon, nous voyons clairement le chemin à suivre pour savoir où concentrer nos énergies, où mettre nos priorités, dans la confiance.

Sara, 33 ans

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