Synode : une méthode édifiante de réflexion

Jeunes Cathos blog continue à suivre le Synode sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de la nouvelle évangélisation qui réunit actuellement près de 200 pères synodaux à Rome jusqu’au 19 octobre 2014, avec Cédric, séminariste du diocèse de Nanterre étudiant à Rome. Il revient sur le principe et les différentes étapes du synode.

M.MIGLIORATO/CPP/CIRIC

Depuis dix jours maintenant, se déroule au Vatican un « synode sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de la nouvelle évangélisation ». L’Église se donne les moyens pour réfléchir sur la question de la famille, question grave et importante aujourd’hui, pour en redire la beauté de façon toujours plus audible dans le monde actuel.

Un “brainstorming”géant pour l’Eglise

On pourrait définir un synode comme un brain-storming géant mis à la disposition du pape pour creuser une question complexe. Dans le cas de celui qui se déroule actuellement, ce sont donc 253 personnes (évêques du monde entier, experts en tout genre, couples témoins…) qui travaillent sur des questions délicates pour lesquelles l’Église a le sentiment que son discours n’est plus audible : soit que certaines questions nouvelles nécessitent des réponses plus réfléchies, soit que certains thèmes doivent être redit avec des mots neufs, mieux compréhensibles.

Une méthode de travail précise

La méthode de travail est précise : après que le pape ait, à plusieurs reprises, insisté pour que chaque intervenant dise en vérité et liberté tout ce qui lui semble important, une consultation mondiale écrite faisant la synthèse de l’état d’esprit des chrétiens a servi de base au travail des pères synodaux.

Évidemment, tous n’ont pas la même opinion, la même approche des questions ou les mêmes expériences de terrain. Mais c’est justement cela qui permet de nourrir le débat et de l’approfondir.

La deuxième partie du synode

Le pape François entouré de cardinaux, en arrivant sur le lieu du synode. Alessia GIULIANI/CPP/CIRIC

Au terme d’une semaine, un document de travail – c’est-à-dire les grands jets d’une réflexion en cours – a été présenté par le Cardinal Peter Erdö. Les débats terminés, désormais, cette seconde semaine, une sorte de deuxième vague de réflexion par groupes linguistiques vient préciser, nuancer, corriger les idées émises. Ce n’est qu’au terme de cette seconde semaine qu’un document de ‘conclusion’ sera édité à la fin du synode, dimanche 19 octobre.

Mais la conclusion ne sera que provisoire, parce qu’elle servira de base à une réflexion ouverte et mondiale d’un an, avant un second synode – sorte d’approfondissement du questionnement – organisé dans un an, du 4 au 25 octobre 2015. Ce n’est qu’après tout ce long processus qu’un document conclusif présentera les fruits de ce synode sur la famille, les enjeux pastoraux, etc., la manière de l’Eglise d’y répondre.

Accompagner en vérité

Les nombreux débats médiatiques que l’on entend des deux côtés des Alpes montrent combien il est difficile de réfléchir paisiblement à des questions graves, profondes et habituellement sources de divisions franches, en faisant face aux pressions (médiatiques notamment) qui souhaitent des réponses toutes faites immédiates. Le processus de maturation mis en place est pourtant tout à fait édifiant et signe d’une grande sagesse : il permet une prise de recul sur les passions du moment, une confrontation vraie qui prend en compte les opinions divergentes, un éclairage par des experts…

L’enjeu n’est pas mince : en chrétien, notre volonté est de faire celle du Christ du mieux que l’on peut, volonté qui est que l’homme soit libre et heureux dans la vérité. Cela demande un effort, parfois héroïque, pour se libérer des pressions, des modes, des complaisances de l’univers ambiant, pour laisser toute la place à l’Esprit-Saint. En tout temps, la mission de l’Église est de proposer une nouvelle valorisation de la vie chrétienne, en même temps qu’un soutien toujours plus fraternel et vrai des personnes en difficultés. Elle ne risque certainement pas de se complaire dans une forme d’éloge de certaines fragilités humaines, mais encouragera chaque personne à avancer réellement, à partir du point ou elle se trouve, pour aller toujours plus haut en sainteté.

Cédric de La Serre
Séminariste du diocèse de Nanterre en étude à Rome

Voir aussi :
La famille, un chemin de sainteté ?
Le rapport d’étape du synode
La présentation par le Cardinal Peter Erdö

La famille en synode sur le Jour du Seigneur

Le synode à l’heure des grands travaux

Quelles ont été les questions centrales de ces derniers jours ? Et les divorcés remariés ? Les conclusions de ce synode sont-elles déjà écrites ? Réponses avec Loup Besmond de Senneville, journaliste au service Religion de La Croix, qui revient de Rome, dans l’épisode 5 des Chroniques du Synode, en partenariat avec le Jour du Seigneur.